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Citations sur Oublier Palerme (31)

"On a beau vouloir couper avec le passé, quelque chose malgré tout demeure, qui s'accroche et dont on a le plus grand mal à se débarrasser. Il faut s'arranger de ce qui remonte dans les souvenirs comme une bulle du fond d'un marais ; il faut prévoir la main qui dans le rêve se pose plus vraie que vraie ; il faut craindre l'inconnu dont le sourire déclenche un serrement de cœur ; il faut lutter contre les bras qui ne vous cherchent plus. Il faut se mentir, être lâche, toujours prévoir le pire et savoir qu'à la moindre défaillance le combat reprendra du début."
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page 46

J'allais parfois la rejoindre à l'heure où elle déjeunait. Des crudités râpées un pot de yaourt et une tasse de café noir, le tout vite avalé. Puis elle commençait pas ôter ses chaussures, tendait ses jambes, exécutait quelques mouvements d'assouplissement. "Une maille filée ? Un bas tourné ?", sait-on jamais. , puis une savante rotation de ses chevilles et de ses orteils.
Ensuite elle allait à grand pas vers la fenêtre pour baisser les stores.
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Elle était la sagesse de la terre et dans sa bouche les mots étaient un peu plus que des mots. Elle comprenait tout plus vite et mieux que quiconque. Elle ne savait rien. Mais elle avait dans le coeur de quoi refaire le monde.
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Et oui, […] Palerme affecte les nerfs. Et rien qu’à voir ce que vous êtes devenue en si peu de temps, on se dit que nous sommes de tristes gens. À croire que nous ne pourrons jamais vivre comme tout le monde. […] Si nous ne réussissons pas à vivre comme tout le monde c’est parce que le sang se mêle à tout ici et que les lois ne nous conviennent pas. La Sicile n’est pas une terre de bonheur.

p. 381
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Passive, résignée, Babs regardait, attendait, écoutait.
Des gens passaient. Une fille en peignoir, pieds nus, un seau à la main allait vider ses eaux de toilette. Un homme, en pyjama courrait vers un cabinet à la turque.
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Pas de grasse matinée. Pas de magazine lu au lit. Babs renonçait à ces habitudes dominicales.
Aussitôt levée, elle traversait le palier seulement vêtue d'un trop court kimono de soie blanche, dans des sandales pieds nus, les cheveux défaits, souriant de son beau sourire, le premier de la journée, comme une répétition générale de tous les sourires dont elle allait gratifier ses invités.
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Babs, essayons de la décrire. Mais quels mots choisir pour donner du relief à ce qui n'en a pas ? Babs était longue, blonde et abstraite. Je l'observais dans l'attente permanente d'une surprise. Un mirage.... une somnambule. Je cherchais à déceler sur son visage quelque trace de fantaisie, d'humour, ou bien les traces d'une émotion passée, joie ou chagrin, d'une désillusion, d'une bataille perdue ou gagnée, un pli au coin des lèvres, que sais-je, une errance du regard. Mais rien. Ni défaite, ni victoire. A vingt-cinq ans, âge où les traits des femmes constituent déjà comme une géographie de leur passé, Babs portait en évidence et comme à la surface de sa peau les signes d'une réussite sans histoire. Ses yeux d'un bleu de porcelaine exprimaient une gentillesse impersonnelle. Parfois - c'était bref et rare, mais on ne pouvait s'y tromper- un doute l'effleurait, de ne pas pousser assez loin l'imitation du prix d'excellence en raffinement, de la femme sans défaut, infatigable et indécoiffable, à laquelle elle s'était une fois pour toute identifiée. Crainte vite conjurée... Il lui suffisait de mettre en route toute une parade de gestes élégants. Elle jouait de quelques accessoires convaincants, poudrier, brosse à rimmel, panoplie de la fumeuse pour rire, un attirail précieux, un assortiment qu'elle savait extraire de son sac dans un joyeux tintement de bracelets et de breloques - chaque geste étant chargé d'exprimer la certitude qu'elle n'était pas une imitation camelote de la femme élégante, mais cette femme-là, elle-même - sans oublier le nuage de parfum atomisé à coups brefs juste sous le lob de l'oreille. Après quoi, rassurée, Babs se trouvait en terre connue, bien à sec, sur le rivage de ses convictions.
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Un souvenir vous colle à la peau, vous appartient comme une enfance.
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Non, la douleur n’est pas un naufrage. Elle n’engloutit pas, elle déferle, elle frappe. L’espace d’un éclair et se sentir vidée de son sang, le souffle et les jambes coupés, des crocs dans l’estomac, c’est cela la douleur.

p. 265
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"Il n'y a que les amoureux auxquels il n'arrive rien...L'amour est une fable qui se suffit à elle-même."
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