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Un magnifique et très émouvant roman! Les ressentis lus m'avaient attirée vers lui, et je ne regrette qu'une chose: ne pas avoir fait plus tôt la découverte de l'auteure, également journaliste au Monde.

J'avais lu quelques livres sur l'exil de Japonais aux Etats-Unis. Méprisés quand ils reviennent dans leur pays natal, mal vus sur leur continent d'adoption, ils n'arrivent à trouver leur place nulle part. Ici, on suit le destin en particulier d'une picture bride, Aïka, jeune japonaise envoyée au Canada, en Colombie-Britannique, dans les années 1920, pour épouser un compatriote travaillant là-bas, ils ne se sont vus qu'en photo...trompeuse. La crise et la seconde guerre mondiale vont attiser la haine et le racisme des canadiens envers ces" jaunes" qu'ils veulent chasser.

Subtilement, en parallèle, on nous présente aussi Jack, un homme solitaire, chargé de compter les saumons, dans la forêt pluviale. Il se nourrit de légendes amérindiennes, racontées par sa mère adoptive autochtone. Il a ses blessures secrètes. Et c'est une blessure bien réelle qui lui fera rencontrer Hannah, fille d'Aïka...

L'écriture, sensuelle et poétique, met en relief la force envoûtante de la nature, des arbres, de l'ours Blanc, mêlant mythes japonais et amérindiens, Mangeurs de nuit et naxnoq, esprits dotés de pouvoirs.

le lecteur s'indigne du sort réservé à ces japonais exilés par le gouvernement canadien de l'époque : ils ont été poussés à rentrer chez eux ou ont été internés dans des camps de travail, aux conditions de vie atroces.

Vraiment un roman comme je les aime, passionnant, aux personnages touchants et forts, au-delà de leurs deuils, écrit avec coeur , exaltant la beauté sauvage. On m'a recommandé aussi, de cette auteure" Les Danseus de l'aube". Je vais me le procurer.
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En voilà une très jolie découverte. Un roman conseillé par mon libraire, écrit par une française alors qu'il se passe en Colombie britannique et qu'il est manifestement très inspiré par le courant « nature writing » américain. Bref une surprise totale en littérature française et une bonne surprise ! Il traite aussi du triste sort des japonais installés au Canada avant la seconde guerre mondiale.

Aïka arrive sur un bateau dans les années 30 pour épouser un japonais installé au Canada. Elle rêve du bel homme qu'elle a vu sur les photos qui lui ont été envoyées mais elle va vite déchanter. Hannah est retrouvée presque morte après avoir été attaquée par un ours. Elle fuit un danger mais lequel ? Jack vit seul dans la nature et est payé pour compter les saumons qui remontent les rivières. Il vit en ermite avec son chien et fuit les contacts, mais il va recueillir Hannah.

Tous ces personnages ne semblent pas voir de liens au départ, mais petit à petit le récit les rapproche et déroule leur histoire. La narration est un peu complexe dans les premiers chapitres mais rapidement, le puzzle se met en place. On apprend le sort tragique des japonais installés au Canada quand les tensions montent entre leur pays d'origine et leur pays d'accueil. Dépossédés de tous leurs biens, parqués dans des camps, il leur faut survivre dans des conditions extrêmes. En parallèle, l'auteur aborde aussi le sort des amérindiens dont les enfants leur sont arrachés pour être placés dans des pensionnats.

Une belle lecture avec des personnages attachants et une écriture qui sait rendre la beauté de la nature et sa fragilité aussi. Un roman qui prend parfois des accents oniriques en contant les histoires d'animaux fantastiques et les légendes amérindiennes.
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Après Les danseurs de l'aube,Marie Charrel m'a à nouveau passionnée avec Les mangeurs de nuit. L'intrigue et le décors de ce roman sont bien différents du premier, mais les points communs sont l'écriture magique qui emporte dans un autre monde,la profondeur des personnages, et le drame de la persécution qui,malheureusement, se répète à toutes les périodes et tous les coins du monde avec la même bêtise et le même acharnement.
Ce roman se situe en Colombie Britannique entre 1926 et 1956.
Aïka, jeune japonaise de 17 ans va quitter son pays et sa famille pour aller retrouver celui qui doit devenir son mari,sur la base d'un simple échange de photos, comme des milliers d'autres femmes japonaises. Cependant, ces photos promettent bien autre chose que la réalité que ces femmes vont trouver. J'ignorais cette page de l'histoire canadienne qui débute en 1907 avec une émeute anti nipponne liée à un racisme qui avait persécuté les nippons puis bloqué l'immigration des japonais en dehors d'un accord plusieurs années après pour faire venir des femmes. Cependant, le positionnement du Japon durant la seconde guerre mondiale exacerbe ce racisme et ce rejet jusqu'à diaboliser les japonais et finit par les parquer dans des camps. C'est dans ce contexte qu'évoluent les personnages du roman. Tout d'abord avec Aïka et son mariage avec un homme tellement eloigné de ce qu'elle en attendait qu'elle ne peut l'aimer bien qu'il soit un homme bon,un véritable conteur pour qui les mots ont le pouvoir de changer le monde. Puis la naissance de leur fille Hannah. C'est autour d'elle que s'ancre véritablement l'histoire. Sa trajectoire de vie est hors du commun,semée de chagrins mais aussi de luttes,d'amitiés et surtout de la rencontre aussi dangereuse que merveilleuse avec un ours blanc. Son chemin croisera alors celui de Jack,un " creekwalker " qui la guidera vers une nouvelle naissance.
Beaucoup d'autres personnages peuplent ce roman et tous sont passionnants. Parmi eux ,la nature qui tient peut-être le rôle principal tant Marie Charrel lui donne vie à la fois par la réalité de sa prégnance dans cette région, mais aussi par le souffle de la culture amérindienne et nippone qui ne trace aucune frontière parmi le vivant et mêle l'esprit,le rêve et le vécu en toute évidence et intelligence.
L'humanité qui se dégage de cette histoire, entrecroisée de cette pluri-culturalité m'a beaucoup fait penser aux romans de Richard Wagamese.
Je recommande vivement la lecture de ce roman qui est un coup de coeur.
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Les "picture brides"ou "mariées sur image" fait référence à la pratique au début du XXe siècle des travailleurs immigrés à Hawaï et sur la côte ouest des États-Unis et du Canada, ainsi qu'au Brésil, sélectionnant des épouses de leur pays d'origine via un système de photos.
Pour ces jeunes femmes, les désillusions devaient être nombreuses.
L'héroïne de ce roman est une jeune japonaise de 17 ans qui va rejoindre son futur mari au Canada, mais à peine arrivée, elle comprend que sa vie future ne sera pas du tout celle promise.
Son mari ne correspond pas à la photo envoyée, il est beaucoup plus âgé que prévu et surtout, il ne possède ni la maison, ni la voiture ni la situation professionnelle annoncée.
Il y a une très belle qualité d'écriture, j'ai beaucoup aimé les passages sur la nature et les légendes aussi bien japonaises qu'amérindiennes.
J'ai trouvé l'histoire passionnante d'un point de vue historique, on apprend plein de choses sur le sort des japonais et celui des amérindiens à cette époque (des années 20 aux années 40).
Bon, par contre, quelle tristesse de voir ces vies malmenées et ça ne s'arrange pas vraiment au fil de l'histoire....
Je ressors de cette lecture avec un avis mitigé, car d'un côté le roman se lit bien, l'intrigue est captivante, mais le pessimisme englobe vraiment tout le récit et la note d'espoir de la fin est vraiment très mince.

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Le récit s'ouvre sur une scène particulièrement intense, où une jeune femme est victime de l'attaque d'un ours, et tous deux plongent dans l'eau glacée… Ensuite, les récits vont s'entrecroiser, pour remonter dans le passé, le présent des personnages.

On fait la connaissance d'Hannah, qui vient de trouver devant sa porte la photo d'une jeune femme en kimono, qui n'est autre que sa mère. Comment cette photo a-t-elle bien pu arriver devant chez elle, une maison où elle vit recluse depuis des années ? Cela va faire remonter des souvenirs et nous permettre de connaître son histoire.

Hannah est la fille de Aïka, qui a quitté son Japon natal pour aller épouser un homme en Colombie Britannique, dont elle n'a vu que la photographie. Mais son père ayant perdu beaucoup au jeu, il s'agit de sauver l'honneur perdu et il sera impossible à Aïka de trouver un mari. Elle fait partie de ce que l'on appelle les « Picture Bride » jeunes filles immigrées pour se marier.

Après une traversée difficile, où elle fait la connaissance d'autres jeunes femmes comme elles, elle rencontre enfin son époux, mais on est loin de l'homme jeune et riche : la photo date de quinze ans, et Kuma est pauvre… ils auront un enfant Hannah…

On fait également la connaissance de Jack, dont on apprendra qu'après le décès de sa mère, son père a épousé Elle, une amérindienne, plus exactement une Gitga'at qui l'a élevé ainsi que son petit frère Mark. Jack est un « Creekwalker, il recense les saumons que la surpêche a mis en danger et parcours ainsi forêts, rivières, avec des rencontres souvent agressives.

Marie Charrel nous fait vivre des années 1920, avec l'arrivée de Aïka, première génération de Japonaises arrivant en Colombie Britannique, qu'on appelle les Isseï, la discrimination qui les a accueillies, alors que tous se faisaient discrets, et travaillaient dur, relégués le plus loin possible. Puis la deuxième génération avec Hannah, qu'on appellera les Niseï, pour lesquels ce ne sera pas facile non plus, car la seconde guerre mondiale et Pearl Harbor font encore monter d'un cran (voire plusieurs) l'hostilité envers les « sales jaunes » comme les Blancs les surnomment.

De son côté, Jack subi la même discrimination, car sa belle-mère est amérindienne, et son petit frère Mark va être enlevé pour être confié à un orphelinat pour les christianiser, et où la maltraitance va le traumatiser à vie.

L'auteure nous entraîne dans un univers passionnant, avec un hymne à la Nature sauvage, les mythes et légendes, qu'elles soient japonaises comme les histoires que racontait le père d'Hannah ou les contes et croyances amérindiens Tsimshian notamment le Moksgm'ol, l'ours esprit qui est en fait un ours qui est blanc car il est porteur d'un gène rare, ce qui fait douter de son existence.

J'ai failli oublier : le titre est magique, les Mangeurs de nuit désigne en fait des grosses lucioles, qui éclairent l'obscurité de la nuit.

Je connaissais un peu l'histoire de ces jeunes Japonaises arrivées en Amérique du Nord : au Canada mais aussi aux USA, mais je n'avais jamais abordé la deuxième génération et connaissant la discrimination et le rejet de toutes les communautés par les Blancs, cela ne surprend guère : après avoir exterminé les Amérindiens pour prendre leurs terres, toutes les personnes différentes d'eux ne pouvaient qu'être soumises à représailles.

J'ai vraiment adoré ce roman, l'écriture splendide de Marie Charrel, les termes parfois obscurs qu'elle utilise pour décrire cette nature sauvage, même si parfois les allers et retours à différents époques peuvent désorienter un peu, cela ajoute à la magie du récit. J'aime ce genre de récit qui allie la petite et la grande histoire, les mythes et légendes, la sagesse des autres cultures.

Je remercie infiniment l'équipe de la médiathèque car, si je n'avais pas aperçu ce roman en exposition, je n'aurais peut-être pas été tentée de le découvrir… maintenant que ma curiosité est éveillée, je me laisserais bien tenter par son roman précédent « Les danseurs de l'aube ».

Bref, vous l'aurez compris, il faut se précipiter sur ce roman !
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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En Colombie-Britannique, aux coeurs des forêts, dans le silence des rivières, au coin d'un feu ou sous le vent glacial, existent des êtres à part. Pas vraiment ici, mais pas de l'au-delà non plus, ils vivent de lumières, de murmures, du bruit des arbres et des craquements de la terre. Jack et Hannah sont de ceux-là. Peu de mots les décrivent, ils en ont tellement en eux, dans leur coeur comme dans leur âme… Et leur rencontre sera leur salut…

Je suis entrée dans l'univers de Marie Charrel grâce à son très beau roman, Les danseurs de l'aube. En vraie conteuse, elle a un réel talent pour nous emporter dans ses histoires, au plus près de ses personnages, au coeur d'une époque. Avec Les mangeurs de nuit, la magie a de nouveau opéré…

Cette fois, on embarque pour la Colombie-Britannique, province la plus à l'ouest du Canada. On va y croiser des peuples aux valeurs bien différentes.
Hannah, une Nisei, fille des premiers émigrés japonais de Vancouver, grandit au milieu des bûcherons jusqu'à son emménagement au coeur de la ville et sa confrontation au racisme, aux préjugés et à la haine.
Jack, un creekwalker, est un marcheur de ruisseau. Il est le garant des espèces de la forêt, pour limiter leur extinction.

Tous deux sont des êtres solitaires, à l'écoute du monde qui les entoure et de celui de l'invisible. Ils ont été bercés par les contes et légendes de leur peuple respectif. Ils ont fait leur les héros des temps anciens, les histoires des origines et les fondements d'une vie en harmonie avec la nature.

Avec une écriture toute en finesse, en poésie, Marie Charrel nous offre avec pudeur l'histoire de deux êtres pour qui les mots, mêmes rares, mêmes difficiles, ont un sens.
Deux âmes blessées qui accueillent les légendes, ces filles du vent, qui, pareilles à des petites fées, errent dans l'immensité du ciel. Perdues, elles cherchent des conteurs disposés à les libérer par des mots…

Ces pages sont des trésors… Prenez-en soin…
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Marie Charrel, dont on avait beaucoup aimé les danseur de l'aube entrelace les destins de deux personnages aux vies cabossées et nous raconte un épisode méconnu de l'histoire du Canada.
A travers les destins d'Hannah (jeune canadienne née de parents immigrés japonais) et Jack (creekwalker canadien) elle nous livre un hymne à la nature, à l'humanité et aux histoires, et met la lumière sur une partie plutôt méconnue de l'histoire du Canada.
Marie Charrel joue avec habileté les époques et les récits, offrant un déroulé fluide et pertinent qui dit raconte deux trajectoires qui finissent par se rejoindre.
Son roman est formidable : à la fois fresque historique, des années 1920 à l'après-guerre, une ode à la nature et à la fraternité où s'entremêlent contes japonais et légendes amérindiennes.
Marie Charrel avec Les mangeurs de nuit de (L'Observatoire) est la lauréate du 87ème Prix Cazes.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Que voilà un roman foisonnant! Tout à la fois roman historique, roman nature writing, roman mêlant les contes japonais et les contes amérindiens, il se présente comme un immense fil d'Ariane . Hormis les bornes spatio-temporelles, Colombie britannique et espace temps entre 1926 et 1956, nous voguons de ci de là au fil de la mémoire d'Hannah ou de celle de Jack . Deux personnages hors normes elle la Nisei et lui le creekwalker nous ensorcellent.

Un roman foisonnant donc où les informations fusent où la magie s'infiltre par tous les pores de notre peau . Un roman également déroutant par sa structure de narration , un roman remarquablement écrit parfois même trop bien écrit .

Un sujet souvent traité , souvent abordé dans mes lectures un sujet abordé par Marie Charrel sous un angle plus en adéquation avec le regard que le monde lui porte aujourd'hui.
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Lorsqu'en 1926, Aika embarque pour le Canada c'est dans l'espoir d'une vie meilleure, elle n'a que 17 ans. Elle quitte Kyoto pour rejoindre Kuma, qu'elle ne connaît pas et qui va pourtant devenir son mari, elle ne connaît pas davantage la vie et les coutumes occidentales. Elle est une « Picture bride », fiancée sur photo, choisie sur catalogue.
Jack est creekwalker ou « marcheur des ruisseaux » chargé de compter les saumons pour que le ministère des océans définisse le quota de pèche pour l'année suivante.
Bien sûr, leurs routes vont se croiser et nous suivons leur histoire sur quelques décennies.
Aika, sa fille Hannah, Jack, la nature, les animaux, les paysages font partie intégrante de ce magnifique roman.
Il y a longtemps que j'avais envie que l'on me raconte une histoire, une vraie, où la magie s'invite dans le quotidien à travers les légendes japonaises et amérindiennes.
Marie Charrel signe un magnifique roman à la frontière du rêve et de la réalité à l'écriture précise, élégante et empreinte de poésie.

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Marie CHARREL. Les mangeurs de nuit.

Nous sommes en Colombie Britannique au Canada. le récit débute vers 1925-1930, et s'achève vers 1956. Lorsqu'il s'ouvre, Hannah vit seule dans une cabane, loin de la civilisation. Elle occupe ce petit chalet sis au sein des montagnes escarpées, un lieu reculé, difficile d'accès, la maison des parents de Jack . Peu de vivants viennent lui rendre visite. Elle est d'origine japonaise. Un jour de 1956, un inconnu dépose sur le pas de sa porte une lettre. Elle découvre dans cette missive une photo de sa mère Aika Tamura, portant un kimono, tenue traditionnelle. Les parents de cette jeune femme, l'ont faite poser pour envoyer sa photo au Canada. C'est une « picture bride ». de nombreuses jeunes japonaises ont quitté, plus ou moins volontairement le Japon pour épouser des japonais ayant émigrer quelques années auparavant et devenu riche. La déception est grande lorsqu'elle débarque sur le continent américain, ce n'est pas le prince charmant qui l'attend ! ! ! En mai 1926 Aika épouse Kuma Hirano, qui, depuis le Canada l'a choisie sur photo ! Son père ayant dilapidé le patrimoine, elle doit subir ce mariage arrangé, elle est condamnée à faire le ménage et et la cuisine pour une équipe de quinze bûcherons. Elle donne naissance à une petite fille : Hannah Hoshiko.

Jack est un creekwalker : il comptabilise sur un immense territoire les diverses espèces de saumons afin d'établir le quota de pêche et surveille la forêt. La faune doit être respectée, la nature préservée. Mais quel lien unit, Hannah et Jack  ?

Ce dernier l'a sauvée d'une mort certaine : elle a rencontré fortuitement le Moksgm'al, l'ours blanc qui l'a attaquée et blessée. Au fil du récit, nous découvrons les exactions nombreuses, les quolibets, les interdictions qu'ont subi cette population japonaise tant la première génération, les isei (Aika) que la deuxième, les nisei (Hannah). Vous serez surpris par la violence que les enfants exerce sur Hannah, à l'école primaire. Moqueries railleries, gestes violents, isolement, harcèlement sont le quotidien de cette petite fille et ces faits se déroulent, dans les années 1940-1950. Lorsque la seconde guerre mondiale éclate, la haine croit et tous les méfaits, vols, meurtres sont l'oeuvre des japonnais. Ce sont des victimes toutes désignées pour commettre tous ces larcins et ces crimes non élucidés !

Ce roman fait la part belle aux contes et légendes transmis des deux côtés de l'océan. Qui sont donc « les mangeurs de nuit », qui donnent le titre de ce livre ? Ce sont les lucioles qui brillent dans la nuit au Japon Les mythes relatif à l'ours blanc sont ténus. L'autrice nous berce avec ces contes et légendes, tant japonais que ceux transmis par les canadiens. Elle a une plume très agréable à lire et a une connaissance du Canada, sa culture, son empreinte et les exactions que ce pays a fait subir aux japonais , les spoliant de leurs biens, les enfermant dans des camps, leur faisant subir de nombreuses interdictions. Elle nous décrit ces montagnes rocheuses, aux pentes escarpées, enneigées, ces rivières qui parcourent et se glissent dans cet immense territoire, cet isolement, ce calme qui règne et cet homme qui parcourt inlassablement cet univers, qui vit de façon harmonieuse au contact de la nature, la faune, le flore : un monde idyllique ! ! !

Marie CHARREL, nous narre la vie de quelques femmes japonaises, ayant épousé, contraintes et forcées des immigrés japonais. Ces personnes ont connu un triste destin. le racisme, les camps d'internement, situés aux confins nord du Canada, les privations tant physiques que morales, psychologiques. Ce récit nous dévoile une page d'histoire de l'immigration japonaise. Quasi vingt deux mille japonnais ont été détenues dans les camps d'internement, parqués dans d'anciennes mines désaffectées car plus rentables à l'exploitation ! Les paysages décrits nous plongent dans une fresque à laquelle se mêle cette étrange exil que connaît Hannah, Jack. Ces deux êtres vivent en osmose avec la nature. Je vous invite à faire connaissance avec Hannah et Jack. Les petits contes, tant japonnais que les légendes amérindiennes émaillent cette narration. Ils nous incitent à approfondir nos connaissances. J'aime beaucoup la légende de « petit Aigle » et « grand Aigle ». Je vous souhaite une bonne journée et de belles lectures à partager.
( 27/05/2024).
Lien : https://lucette.dutour@orang..
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