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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Le XIXème siècle fut un siècle parfois tourmenté ; certes, ce fut le siècle de Zola, confiant en le progrès ; et de beaucoup de gens de ce type. Mais le XIXème siècle fut aussi le siècle de Huysmans, de Dostoïevski et du René, De Châteaubriand, qui illustre la tourmente face à un monde dont il est difficile de connaître le sens, face à une Histoire, entre royalisme et République, qui ne semble pas avoir de sens, tant elle est touffue, pleine d'événements menant au contraire de tant d'autres événements…
C'est ce qui explique le fameux "mal du siècle", celui de René, de Fiodor Dostoïevski et de Des Esseintes.
René est peut-être la première grande figure de cette angoisse mélancolique au contact d'un monde qui ne semble plus avoir de sens, au contact d'une société qui semble éclater, où l'ordre social change profondément.
Et il est certain que le "mal du siècle" est un sujet idéal pour un auteur romantique… Et, avec ce sujet idéal, Chateaubriand réussit et montre son style parfait, lyrique, plein d'exclamations et d'interrogations, grand, beau, mélancolique, bref : sublime, de toute beauté, constamment.
Il porte à la perfection la sensibilité romantique, qui émeut, et il écrit dans un style d'une grande beauté…
Ce court récit, qui fait un peu ( voire un peu beaucoup ) penser à "Atala" est un grand texte, très personnel je pense et d'une beauté indescriptible, unique, qui n'appartient qu'à François-René de Chateaubriand.
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RENÉ. F.R.de Chateaubriand
Cette fiction romanesque a des connotations autobiographiques et relate l'enfance rêveuse de F.R. de CH. le thème du « vague des passions » est récurrent dans cet épisode qui fait comme une suite à Atala ; on retrouve effectivement Chactas le Sachem Natché, et René le voyageur narrateur, et en plus le père Souël de la mission du père Aubry. Seul le personnage de Amélie la soeur de René ne correspond pas vraiment à Lucille.
Les amours déçues et l'âme inquiète de René l'amènent au désespoir et même jusqu'à l'idée du suicide. Exaltation religieuse et violence intérieure des passions antagonistes de René traduisent bien le romantisme exacerbé de FR de CH :
« J'ai souvent entendu, dans le grand bois, à travers les arbres, les sons de la cloche lointaine qui appelait au temple l'homme des champs. Appuyé contre le tronc d'un ormeau, j'écoutais en silence le pieux murmure. Chaque frémissement de l'airain portait à mon âme naïve l'innocence des moeurs champêtres, le calme de la solitude, le charme de la religion, et la délectable mélancolie des souvenirs de ma première enfance.
Rien ne semble pouvoir répondre à l'infini de ses aspirations et le bonheur lui semble impossible. René est l'archétype du héros romantique : il est victime du « mal du siècle ».
La fin du roman et les paroles sages du père Souël semblent ramener René à la réalité pour délaisser toutes ces rêveries inutiles et retrouver les vertus religieuses et sociales.
Il faut remarquer qu'à la chute de l'Empire, toute une génération se reconnut dans ce héros qui rêvait de gloire et qui finalement s'ennuie, inquiet et désespéré. le spleen baudelairien n'est plus très loin et y fait suite.
De très belles pages au lyrisme omniprésent : bien sûr les ans ont déposé quelques couches de poussières sur cet épisode, mais le style reste somptueux : se remémorant sa visite de Rome et de la Grèce, René raconte :
« Ce même soleil qui avait vu jeter les fondements de ces cités, se couchait majestueusement, à mes yeux, sur leurs ruines…. ».
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