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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Un récit court, sobre, mais d'une sobriété qui confine à un minimalisme qui finalement dessert le propos. Car à trop vouloir conférer un style particulier à son écriture, l'auteur en abuse et tombe dans un travers qui alourdit ce roman et rend la lecture pénible. Cette austérité, excessive mais inadéquate, va jusqu'à priver tous les personnages de leur identité puisqu'aucun prénom n'est précisé... Chacun est donc désigné par sa position familiale : la mère, le fils, le père, la fille. Après tout, pourquoi ne pas ajouter de la lourdeur à la lourdeur ?

Non content de ces effets de style avortés, l'auteur choisit par surcroît de déverser des faits très crus dans son récit, me laissant le souvenir d'un empilement de misères, d'injustices et d'écoeurement.

Emmanuel Chaussade a fait le choix d'une histoire dure, une histoire de malheur sur toute une vie. Un fils raconte sa mère, en commençant son récit par l'inhumation de cette dernière, dans une solitude qui aura marqué toute son existence. Excepté ce fils, personne. Il nous déroule alors cette destinée de chagrin, les origines très modestes, la séparation familiale petite, le placement, les abus par un notable qui dissimulera son immonde visage de pédophile par le masque du bienfaiteur. Lorsque devenue jeune fille, elle fréquentera le fils de ce prédateur, le comble de l'abjection fera de son agresseur son beau-père... le récit se poursuit ainsi dans le nauséeux, cette mère devenant à son tour prédatrice.
La maladie d'Alzheimer vient "couronner" comme une dernière offense cet amoncellement d'afflictions, les enfants plaçant sans scrupule cette mère mal assortie à leur vie bourgeoise, lui reprochant cette mésalliance, dans un établissement : la boucle est bouclée, retour à la case départ.
La mère est très clairement présentée exclusivement comme victime et ne semble jamais être ne serait-ce qu'effleurée par une lumière d'espoir, une résilience, une ébauche d'estime de soi, qui l'extrairait de ce magma désespérant. Elle semble tout bonnement n'avoir jamais grandi, condamnée à vie à un rôle de petite fille abusée.
Le fils est donc l'émissaire de la réhabilitation de cette mère, étoile qui n'aura jamais brillé.

Cette lecture m'a laissée dubitative sur la motivation de l'auteur : pourquoi un tel écrit souvent sordide, qui au final dessert cette mère, pourtant injustement négligée et abusée dès son plus jeune âge.
La réhabilitation, si c'était bien là le dessein de l'auteur, échoue. Ne reste qu'un tableau triste et désespérant.
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ne autofiction ? Peut-être. Mais rien de moins sûr. En tout cas, un court récit en forme de roman d'une noirceur désespérée.

Une mère. LA mère plutôt. Racontée par son fils. La mère au parcours poisseux, poussiéreux. Tradition catholique, jeune fille violentée, abusée, par son futur beau-père, par d'autres, les mains baladeuses. La jeune fille devenue mère, vieille, que l'on finit par croire folle, et qui atterrit dans un cercueil au début du récit. le fils n'est pas loin. Il vaut mieux, car c'est lui qui témoigne. de l'avant, du passé, de cette famille « à tuyau de poêle » comme on disait dans ma jeunesse.

L'écriture d'Emmanuel CHAUSSADE est faite de phrases brèves comme le roman, vives, alertes, percutantes. Sensorielles peut-être. le récit est sec, sans filtre. Peut-être sans assez de filtres quand il est question d'inceste par exemple. Car ici rien n'est épargné, aucun détail. C'est là que l'auteur en fait peut-être trop. Il en dit trop en trop peu de pages, il raconte trop d'horreurs du quotidien dans une même famille, sans doute survenues sur des décennies, mais empilées ici comme s'il devait à tout prix s'en débarrasser au plus vite, vider son sac et lester le nôtre, ne pas se souvenir du bon, mais focaliser sur le mauvais, uniquement.

Roman Simenonien sur le fond, il se veut aussi celui de l'anonymat, et c'est peut-être là qu'il pêche : deux prénoms furtivement entrevus dans le récit. Pour le reste, « la mère », « le père », « le fils », « le frère ». On en vient à ne plus toujours savoir qui est qui, il est aisé de se perdre, la confusion peut surgir en un instant. La langue est bien en place, elle est même finement habillée. Mais dessous elle possède trop d'épines, d'aphtes, d'abcès.

Roman qui a peut-être voulu voir trop grand, en montrer trop dans trop peu d'espace. Vouloir entasser, ne conter que l'horreur, faire sentir les miasmes, la merde et le moisi donne parfois au lectorat un sentiment d'abandon. Récit venant tout juste de paraître chez Minuit, faites-en votre propre opinion, mais allez-y sur la pointe des pieds !

https://deslivresrances.blogspot.com
Lien : https://deslivresrances.blog..
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Un premier roman à l'écriture sensible et poétique sur l'amour filial.

96 pages plongeant le lecteur dans une histoire douloureuse et intime d'une mère. Il est question d'abus, de non-dits, de secrets, de souffrances et de défaillances…

A la mort de sa mère, le fils nous livre les fragments de sa vie. Un parcours de vie tourmenté et poignant en raison de traumatismes multiples.

C'est une lecture touchante mais je suis loin de l'engouement que ce livre a suscité auprès d'autres lecteurs. Peut-être faut-il le relire une deuxième fois pour mieux s'en imprégner…
Lien : https://leslecturesdeclaudia..
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Opaque et intense. Pas de noms, peu de lieux ou de dates, on est mis en présence d'un fils qui évoque qui fut sa mère aujourd'hui qu'elle n'est plus. Au delà d'une esquisse de vie pas toujours très claire (fut elle bavarde, fut elle secrète ? Fut elle libre, fut-elle soumise ? Fut elle riche, fut elle pauvre ? Les informations varient ou carrément se contredisent), ce qui accroche le regard est parfois la musique des mots, cet universel de l'intime. Mais le plus souvent le sentiment confus et profond du fils pour sa mère rejette le lecteur au dehors de leur bulle et le conduit à tourner des pages qui ne le concernent pas toujours.
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Elle, la mère de Chaussade aux éditions de minuit m'a laissé une drôle d'impression. A la fois positive, on a envie de continuer car la mère est complexe voire monstrueuse ; mais aussi négative, car bien que court (très court) le texte est répétitf comme une litanie. La critique de Camille Laurens est la meilleure que j'ai lue, merci de vous y reporter.
Lien : https://www.lesmotsjustes.org
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Premier roman chez Minuit, je suis déjà intéressé a priori. La narrateur se rappelle sa mère qui vient de mourir. Une vie difficile racontée à la troisième personne à l'aide phrases courtes. Après la lecture du livre, je suis légèrement déçu. le style ne m'a pas convaincu et l'histoire ne m'a pas embarqué.
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