AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782020964609
813 pages
Seuil (10/05/2012)
3.75/5   14 notes
Résumé :
Au pays du Cerf blanc, non loin de l'ancienne capitale Xi'an, deux formidables patriarches et leurs clans s'affrontent sans répit dans la tourmente de la première moitié du XXe siècle. Entre la chute de l'Empire manchou et la victoire du communisme, Baï Jiaxuan établit sur le village son autorité de paysan aisé, de notable confucianiste à la colonne vertébrale bien droite (bientôt cassée par les brigands!) tandis que son rival et ami Lu Zilin, bon vivant, corruptibl... >Voir plus
Que lire après Au pays du Cerf blancVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Peu de critiques ou de commentaires parus sur ce livre; je ne sais pas pourquoi? Est-ce la première de couverture un tantinet sévère? le sujet: une chronique de la Chine rurale au début du XXeme siècle? Pourtant quand nos pauvres cervelles européennes se sont remises du passage aux noms "chinois" (les trois fils d'un des héros principaux s'appellent Baï Xiaowen, Baï Xiaowu et Baï Xiaoyi : s'agit pas d'être distrait!); tous les éléments d'un grand roman sont là: un fond historique passionant: la lutte entre nationalistes et communistes pour diriger la Chine après le renversement des empereurs mandchous; des personnages puissants et attachants... Les Familles Baï et Lu vont vous faire traverser 50 ans d'histoire de Chine et découvrir une culture très différente de la nôtre certes mais aussi partager les émotions de gens finalement semblables à nous.
Le Village de Baïlu est depuis longtemps régi par le clan des Baï, au grand dam des Lu. Les Lu qui ont, bien sûr, de l'ambition; surtout depuis que l'aieul de Lu Zilin a réclammé que l'on fasse éclater des pétards sur sa tombe le jours où l'un des descendants sera reçu aux examens madarinaux!! Les deux familles vont donc lutter chacune à sa façon pour la reconnaissance sociale: Baï Jiaxuan, le chef du clan Baï avec sa morale confucéenne et "son dos trop droit" choisira la voie de la tradition et du conservatisme.. du conservatisme mais aussi de l'intransigeance car jamais il ne pardonnera à sa fille Baï Linling de vouloir être libre comme l'alouette à qui elle doit son nom. Partie faire des études à la ville contre l'avis de ses parents, elle déshonnerera son père en rompant de manière "scandaleuse" les fiançailles arrangées par ses parents avant de mourir au cours de la lutte contre les nationalistes. C'est là la fin d'une vision de la société pour les Baï et le renversement des rôles prescrits pour les femmes.
Lu Zilin quant à lui va louvoyer d'un camp à l'autre au gré des opportunités, le filou n'est pas toujours honnête ni scrupuleux, un peu lâche aussi mais tellement humain! Prêt à tout pour ses enfants, il ira jusqu'à organiser la pseudo-exécution de son fils ainé compromis par ses idées communistes.Pourtant Zilin ne partage pas les opinions de son fils.
J'ai beaucoup aimé ce roman, car il nous permet d'entrer dans la vie et les maisons de ces paysans chinois a priori si différents de nous. Et pourtant à bien y regarder, leurs préoccupations ne sont pas si loin de celles de mes grands-parents à la même époque: la récolte sera-t-elle suffisante? Pourvu que la maladie épargne notre famille... C'est la lutte au jour le jour des gens simples qui doivent traverser la vie en subissant les aléas de l'Histoire et des luttes entre puissants. Qui doivent tenir bon face aux coups du sort: la famine, la sécheresse, une épidémie ravageuse... un thème finalement à la fois universel et intemporel.
Commenter  J’apprécie          60
On plonge dans la Chine rurale, loin des grandes agglomérations, pendant la première moitié du XXème siècle. La vie quotidienne de cette Chine d'agriculteurs, les sécheresses, les famines terribles qui n'épargnent personne, le choléra…La misère, la difficulté de vivre ou plutôt de survivre. Les Nationalistes, puis les communistes qui les rançonnent avec leurs lots d'exécutions sans aucun procès. Et puis les brigands qui surgissent à l'improviste et dévastent tout. On vit tout cela à Bailu, le village du cerf blanc en compagnie de deux familles, celle de Bai Jiaxuan et celle de Lu Ziling, ce sont les notables du village, leurs enfants s'aiment, se déchirent, s'engagent dans l'armée. le poids des traditions est très pesant, certains vont s'en libérer et d'autres s'y soumettront. Un très bon livre qui permet de connaître la Chine, un pan de son histoire. Plus de 800p, de la concentration pour retenir les noms des personnages, mais malgré cela un bon moment de lecture. Nena
Commenter  J’apprécie          20
Un grand voyage dans la Chine profonde au début du20ème siècle . Entre l'arrivée du Communisme, des Nationalistes, et les tenants du Confusianisme, il ne manque que les brigands qui ne traînent pas pour sévir…Les villageois subissent famines, épidémies et déchirements. Une véritable épopée décrite à travers une région rurale. le récit de l'auteur nous nourrit de détails et d'images observées avec une grande connaissance de l'histoire et des moeurs chinoises. Ce roman ouvre une fenêtre sur un peuple bien méconnu. Un ouvrage saisissant ! M.B.
Commenter  J’apprécie          10
Très intéressante fresque historique et sociologique sur la Chine se la chute de l'empire à l'accession de Mao au pouvoir.
Commenter  J’apprécie          00
Les livres de cette taille m'intimident beaucoup, j'ai toujours peur de ne pas assez accrocher pour tenir la durée, mais je dois dire que là, j'ai atteint la fin en lisant petit à petit, mais je ne me suis pas ennuyé. J'ai bien pris mon temps, je n'ai pas essayé de me précipiter à la fin, je suis donc assez surpris !

Plutôt bonne surprise quant à l'aisance que j'ai eu pour le lire et le terminer, je ne peux pas dire malgré tout que c'est un coup de coeur, mais je suis content d'avoir lu et terminé cette imposante fresque familiale et historique !
Lien : https://www.verslest.org/202..
Commenter  J’apprécie          00

Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Tous les paysans, riches et pauvres, connaissaient par cœur et récitaient à l'envi un des dictons de Zhu qui disait : "Maisons et terrains, sources d'ennui ; l'accumulation d'argent attire la Faucheuse." Si la nouvelle qu'un riche propriétaire s'était fait dépouiller de ses biens et couper la tête par des brigands parvenait à leurs oreilles, hommes et femmes récitaient en chœur cette maxime en soupirant. Cependant, si les gens ne doutaient pas de la sagesse de ces propos et de leur justesse attestée par des faits vécus ou observés, aucun n'était prêt à les mettre réellement en pratique. Après s'être divertis, voire réjouis, du malheur des autres, les hommes ordinaires oubliaient rapidement les faits sanglants dont ils venaient de discuter pour se jeter à corps perdu dans la course à l'argent et se précipiter au-devant de la Faucheuse : jamais ils n'auraient laissé passer l'occasion de s'offrir un bout de terrain ou une maison de plus. Que le commun des mortels adhère totalement aux propos avisés du sage mais ne les applique pas n'est pas du tout une tragédie pour le sage : c'est simplement la raison pour laquelle l'homme ordinaire ne pourra jamais devenir un sage.
Commenter  J’apprécie          70
C'était un homme fiable et fier qui avait gagné la confiance de deux générations de Bai grâce à son honnêteté dans le travail. Il recevait son dû deux fois par an, l'esprit tranquille : après la moisson d'été, il rapportait du blé chez lui ; après la moisson d'automne, il rapportait du maïs et du coton. Et la famille Bai ne le lésait jamais sur les quantités. À ses yeux, il abattait du travail dans le but d'obtenir céréales et coton, et on lui donnait des céréales et du coton en échange de son travail. C'était simple et logique. De fait, quand on travaille mal, quel employeur veut de vous ? De la même façon, il y a de riches propriétaires qui cherchent à faire travailler leurs ouvriers agricoles en les rétribuant le moins possible et en lésinant sur leurs repas : rien d'étonnant alors à ce que ces employés ne se démènent pas pour eux. En fin de compte, il était aussi difficile pour un propriétaire de trouver un bon ouvrier que pour un ouvrier de trouver un bon patron.
Commenter  J’apprécie          70
L'appareil gouvernemental était devenu une machine à tuer, chaque jour plus puissante et mieux rodée. Au lieu de combattre l'envahisseur japonais qui occupait déjà le nord de la Chine, les policiers, les agents secrets et les millions de soldats du pays avaient reçu l'ordre d'éliminer en priorité les communistes. Même un petit district comme Zishui s'était doté d'un régiment spécialement formé à la lutte contre les communistes, avec des militaires professionnels comme Xiaowen qui parlaient "d'intervenir" là où il était question de capturer ou de tuer. D'un rapace qui du ciel repère une proie, on dit qu'il "fond sur elle" ; d'un loup qui attaque un voyageur dans la pénombre, on dit qu'il lui "saute à la gorge" ; d'un soldat comme Xiaowen qui se contente de sortir son revolver pour tirer sur un homme, on dit qu'il "intervient"...
Commenter  J’apprécie          70
C'était arrivé un jour, en effet, où il se consacrait à sa lecture matinale. De simple habitude, cet exercice était devenu pour lui un besoin vital. Contrairement aux gourmandises qui, si fines soient-elles, finissent toujours par perdre toute saveur, les livres des sages résistent à l'accoutumance. Mieux : chaque lecture a un charme nouveau et entraîne une nouvelle façon de voir les choses. Leur goût, au lieu de s'appauvrir, s'intensifie : alors qu'on ne peut supporter un plat même succulent plus de trois repas d'affilée ou porter le même costume pendant quinze jours, un bon livre peut se savourer toute une vie.
Commenter  J’apprécie          70
Imaginez ce cerf blanc comme neige, descendu comme par magie des monts du Sud, aussi léger qu’irréel, bondissant, dansant, folâtrant sur la vaste campagne, laissant sur son passage verdure florissante, jeunes pousses vigoureuses, moisson abondante, élevage prospère, faisant disparaître épidémies et insectes venimeux pour répandre santé et bonheur ! Quelle époque merveilleuse ce devait être !
Commenter  J’apprécie          110

autres livres classés : chineVoir plus

Autres livres de Chen Zhongshi (1) Voir plus

Lecteurs (46) Voir plus



Quiz Voir plus

L'Année du Dragon

Ce samedi 10 février 2024, l'année du lapin d'eau laisse sa place à celle du dragon de bois dans le calendrier:

grégorien
chinois
hébraïque

8 questions
130 lecteurs ont répondu
Thèmes : dragon , Astrologie chinoise , signes , signes du zodiaques , chine , culture générale , littérature , cinemaCréer un quiz sur ce livre

{* *}