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J'avais beaucoup apprécié " À l'orient de tout" mais la découverte de ce recueil a été plus encore pour moi: une révélation, un vertige de mots qui tous m'effleuraient de leur beauté simple et fragile...

On retrouve bien sûr les thèmes propres à François Cheng: l'impermanence de l'homme au sein d'une nature immuable, la volonté de s'inscrire dans l'instant, la recherche spirituelle d'un guide, qu'il nomme aussi bien la Voie, comme dans le taoïsme, que dieu ou Lumière. J'ai aimé que l'auteur se pose des questions à propos de cette existence divine, que rien ne soit pour lui acquis, certain.

J'ai vibré au contact des vers qui rendent si bien nos quêtes universelles, tous les poèmes m'ont parlé, ce qui est rare lorsqu'on lit un recueil. D'ailleurs, je souhaiterais tous les citer, c'est dire...Et j'ai trouvé que l'ensemble était moins hermétique, plus accessible que " À l'orient de tout".

Parfum de lilas, énigmatique tortue, nuit mère des lumières, la Voie qui seule sait, au-delà des questionnements existentiels,ces images douces et sereines m'ont envahie, la magie des mots purs et évocateurs...

J'en reste éblouie...
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François Cheng voue aux mots une passion sincère. Dans ce petit livre délicat, son goût inconditionnel pour la vie s'exprime. Au détour d'un jardin, dans l'intimité d'une chambre, son vers s'imprègne de l'émotion présente. Se délectant des plaisirs fugaces, appréhendant l'immensité de l'espace, la profondeur d'une voix.

Le vers se veut mystérieux, hermétique parfois abscons mais toujours la grâce demeure et jamais ne se meurt. Le poète magique des ombres révèle ainsi sa véritable candeur.
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Poésie de l'attente et de la fusion, comme ces aquarelles délicates et intenses de Zao Wu Ki.
Pivoines ouvertes sous la pluie, tortue prophétique dans un jardin, bleu des yeux , des mers et des rêves, galet lové dans une paume fraîche :François Cheng capte des images, en fait des signes qui s'impriment à l'encre de Chine sur le papier blanc de nos âmes.
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L'écriture magnifique de François Cheng m'a transportée tout au long de ce recueil de poèmes.

Il y a beaucoup de sensibilité chez François Cheng. Beaucoup de vécu et pas seulement du fait de l'âge. On sent dans sa poésie toute l'attention qu'il porte au monde, visible comme invisible. Il nous livre ici une spiritualité à la fois emplie de mystique et de quotidien. Les poèmes se font tour à tour contemplatifs et introspectifs. La frontière entre l'intériorité et l'extériorité se fond en une recherche perpétuelle du présent, de la Voie, de la vie et du sacré.
La Nature est omniprésente, complice ou détentrice d'une sagesse que l'humanité devrait s'efforcer d'acquérir.
Et toujours cette richesse des mots, l'amour de François Cheng pour la langue française qui tintent clairs et sublimes à chaque strophe, à chaque vers.

Alors tant pis si, faute de connaissances ou de sensibilité, je n'ai pas tout compris. Tant pis si certaines pièces me sont restées complètement hermétiques. Car au final est-ce si important? Si La vraie gloire est ici, selon François Cheng, peut-être que l'humilité y est aussi, celle m'engageant à comprendre que tout n'est pas compréhensible. La magie des mots, la musique de la langue suffisent à combler mon appétence de lectrice quand la compréhension est absente. Permettre d'accueillir la beauté en soi est un cadeau inestimable du poète.
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« Point de retour sans aller 
Point d'aller sans retour ».

« Tu entends enfin ton chant
qui lui même est appel
à tous les vents venant vers toi,
à tous les vols partant de toi,
à la terre explosée en fleurs… »


« À la source du Long Fleuve », « Austères glaciers »,« Tendre filet d'eau… »
 « Voici que le fleuve retourne à sa source,
Que nous terminons notre grand périple. »
 « Tant de jours à longer le fleuve millénaire,
Toujours à contre-courant, à contretemps »
 « À sillonner l'aride haut-plateau,
Creusé de ravins, menacé de vautours,
 
À traquer chairs crues et fruits sauvages,
À dormir à même les herbes virginales,
 
À traverser le lac aux étoiles, poussant plus loin
Nos corps tatoués de gelures, de brûlures,
 
Minuscule caravane à bout d'endurance,
En ce point de l'ultime rendez-vous,
 
Austères glaciers, tendre filet d'eau,
Où toute fin est commencement. »

« Proche est le lointain,
Durable l'instant.
Quand le feu s'enfouit,
Quand se tait l'oiseau,
Tout tend vers son libre
Ou vers son repos. »
Stupéfiant silence...


Ici commence la rencontre , la joie de notre reconnaissance,

L'instant de l'échange.

« un oeil justifie la création

parce que l'oeil est regard et que le regard donne signe de vie »


« cendres-semences » , la «  brume va monter de la vallée l'in-fini cet inachevé « 

« Tout est signe » , alors « nous comprenons alors que nous aurons
à refaire le chemin parcouru »

« Le monde recommence »

Écoute !

« La nuit prépare le festin des jours »

Regarde !

«  cette lumière tremblotante
sur le rebord de la coupe »

« Nous avons trop vécu pour ne plus être »

« Encore un jour de gloire
Pour ceux d'ici qui voient.
 
Gloire des corps, gloire des fruits.
Mystère même des étoiles.
 
Pour ceux qui voient et louent,
Nulle possession, nulle proie.
 
Sol nu buvant la source,
Rien d'autre que cri de joie.
Encore un jour de gloire
En-deçà, au-delà. »

«  avant la tempête annoncée,
Il y a ce coin d'hiver,
ce coin perdu de l'univers,
où s'attarde un reste de soleil …. »

Lueur émise, flamme meneuse d'âmes,

«  en cet instant de l'éternelle donation,
Ici retourné par un regard étonné
en perpétuelle offrande ».

Ô
«  que toujours nos instants se fassent accueil »

«  Mais ce qui a été vécu
sera rêvé ;
Et ce qui a été rêvé
Revécu. »


transmutation de toutes « douleurs bues » en leur renaissante tendresse.

« car tout est à revoir, tous les rires, tous les pleurs, toute la gloire »

maintenir la flamme allumée, veilleuse éternelle , pour toutes nos âmes errantes 

«  au royaume de l'infini, la moindre lueur est diamant. »

La vrai gloire est bien ici, dans le vide médian que libère le souffle de la Poésie.
«  Vers son libre
vers son repos »…
source du renouveau.

Astrid Shriqui Garain

Lien : https://dutremblementdesarch..
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Le premier recueil que je lis de lui, agréablement surpris.
François Cheng abolit les frontières entre l'intériorité et l'extérieur, entre l'universel et le singulier, entre le pérenne et l'éphémère et nous touche avec son souffle qui se mêle au cosmos.
La vraie poésie est ici, pour l'éternité.
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La beauté nous delivre de la fragilité de l'être. C'est là je crois, la clé de tout.
Cheng le sait, il a beaucoup medité sur la beauté et sur la mort. Il sait combien notre aspiration au sublime d'une part, le sentiment de notre finitude d'autre part, nourrissent notre élan de vie.

Les trois parties de ce recueil sont comme les respirations de notre vie. Il y a la douce respiration de la naissance, de la quiétude, de l'éclosion, de l'attention à l'instant présent, comme un don unique.
Il y a le surgissement de la mort, notre souffle est coupé, nous sommes saisis à la gorge. C'est âpre, la gorge est sèche, mais notre elan de vie y repond. Nous voulons vivre!! Et nous reprenons souffle.
Il y a le souffle vif de la passion, le coeur bat, tout s'accélère et c'est desordonné. C'est un feu brûlant, c'est un élan, un jaillissement. Et c'est aussi le 3e temps de ce recueil.

J'ai mis un an à lire ce recueil car je savourais les poèmes un à un, de peur de manquer un coup de ciseau, un moment de grâce, un souffle ténu presque inaudible.
Et puis tout s'est précipité: j'avais trop envie de vivre, de savourer à pleines dents ces révélations si profondes et si intimes, je me berçais avec elles. Ce fut une apothéose.
Oui en cet instant où je repose la dernière page, je partirais sur une île déserte avec ce recueil pour seule compagnie, comme eau et comme sel, et comme secret de vie.
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François Cheng, naturalisé français en 1971 et membre De l'Académie Française, avait déjà 86 ans quand ce livre a été publié. Le public français le connait bien, notamment grâce à ses livres de réflexion spirituelle, qui ont connu le succès (mérité). On apprécie aussi son allure de vieux sage, serein, digne et sobre dans ses prises de parole. Toutefois, en ce qui me concerne, je n'avais jamais lu un recueil de ses poésies. Je viens de parcourir celui-ci une première fois – mais je compte bien en faire une seconde lecture, plus lente, pour mieux l'apprécier.
Dans l'ensemble je trouve que François Cheng écrit merveilleusement bien. A la croisée des traditions occidentale et orientale, il a trouvé une forme particulière qui correspond bien à sa personnalité. Ses poèmes sont concis et ciselés, ils sonnent juste, ils suggèrent plus qu'ils ne décrivent. Du grand art... J'ai constaté que d'autres Babeliotes avaient déjà mis en citation un grand nombre de ses textes que je voulais aussi signaler: je ne peux que les "apprécier" à mon tour.
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François Cheng dans ce recueil de poésies développe toute la richesse de sa langue d'adoption, le français. Nous avons été séduit par l'ensemble de ses poèmes, dont certains nous sont apparus comme “lumineux” .
Lecture agréable, raffinée et inspirante qui éveille en nous notre Humanité ; l'auteur entre deux cultures, la sienne et celle de son exil, trouve les allégories qui nous touchent au “cœur,” à “l'âme” et à “l'esprit”, en toute fraternité.
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Je n'ai pas accroché à l'ensemble de ces poèmes qui ne m'ont jamais transporté. Pourtant, ils évoquent des thèmes qui m'habitent chaque jour: nature, vie, recommencement, espérance. J'ai trouvé qu'ils manquaient de puissance poétique. J'en ai tout de même retenu trois dont celui sur le galet qui m'a séduit de manière plus personnelle.
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