De la prose, de la prose, beaucoup de prose mais aussi quelques poèmes. Il est vrai que l'histoire rapportée (attention, c'est de la pure fiction, n'en doutez pas !) se base, d'abord et avant tout, sur une histoire (ou des histoires) d'amour... classique avec les relations, presque toujours tumultueuses, de couples. Classique, non ? Mais, au-delà de l'histoire, somme toute bien banale, il y a, comme le dit l'éditeur, «une espèce de généalogie de l'affect». Une vie conjugale perturbée par la déloyauté et l'infidélité, d'autant plus inacceptées que Amina, la narratrice, encore étudiante, a aimé, sur un «coup de foudre», Kamel. Par la suite, c'est tout ou rien ! Idem pour les autres personnages croisés.
D'abord, essayer de comprendre («ce qui «les» motive pour agir de la sorte»). Ensuite, c'est le temps de la révolte... Puis, celui de la vengeance, un plat qui, dans ces cas-là, se mange «tout chaud». Comment ? L'infidélité !...Et, pour savourer la chose... avec le «premier venu», Yassine... en fait (quel hasard, lors du jogging hebdomadaire habituel... toujours en solitaire !) avec le mari volage, mais bien de sa personne (tout de même, faut pas croire !), d'une amie perdue de vue, Nadia...qui, elle-même, pour se venger (c'est dire que tout cela nest pas fait pour le simple plaisir tiré de la bagatelle), le trompe... avec le mari de l'amie. Enfin, s'éloigner géographiquement, en changeant de pays et de continent. L'exil pour oublier et se réaliser. Assez compliqué, non, ce croisement des coeurs et des corps ? Tout un labyrinthe de rapports interpersonnels, enveloppés dans une mémoire «assez mal en point», raconté au milieu d'une masse de souvenirs, anciens ou tout frais, de foulées, grandes et petites, d'arrêts plus ou moins prolongés, d'une valse de va-et-vient entre le passé et le présent, de retrouvailles, de surprises, des plongées brusques et des remontées rapides... et des pause-poèmes.
Avis : Ecrire un livre, enfin ! le rêve de démontrer concrètement son intelligence fertile, sa féminité et son féminisme... Un peu de tout, de tout un peu... et, beaucoup de coquilles. Pas facile à lire.
Commenter  J’apprécie         130
«Il existe mille raisons sacrées pour voyager loin, chacun a le droit de faire le pèlerinage qu'il désire !» (p 194)
«On dit que les enfants sont des monstres d'innocence...On passe sous silence les victimes, qui restent tout aussi bien ingénues, candides, en subissant le martyre mais qui, à leur tour, font la même chose envers les autres. Mais, les enseignants restent les maîtres absolus de la méprise et de la torture» (p 61),
«Jusqu'à preuve du contraire, la femme n'a jamais perdu, depuis la nuit des temps. Elle n'a fait que gagner. Mais ce qu'elle gagne, il lui est pris. C'est l'homme qui perd, je veux dire le mâle, depuis que l'espèce humaine existe sur terre» (p 133),
« Toutes les religions ont fait, d'une manière ou d'une autre, allégeance à l'abstrait pour inventer le diable, le démon, cet être qui tente pour l'empire du mal, pour la gloire du mauvais» (p 49)