Behind the Bars

Tourner la page était un concept étrange. Dans mon esprit, j'avais toujours cru que la résolution d'un conflit n'était possible que lorsque les deux parties étaient sincères et lâchaient prise ensemble. Je me disais qu'il n'y avait pas de résolution complète si l'une des deux parties refusait de s'ouvrir pour exprimer la vérité. Mais ce n'était pas cela, en fait, pas vraiment. Ce n'était pas un conte de fées qui se terminait sur des adieux consentis de part et d'autre. Il suffisait qu'un des deux personnes trouve sa voix, sa propre force, et apprenne à lâcher prise par elle-même.
La résolution, c'était une personne qui écrivait la fin d'une chanson très toxique et ne la rejouait plus jamais dans son âme. La résolution parfait, c'était d'avoir le courage de commencer une nouvelle chanson avec de nouvelles paroles et une belle mélodie.

A mesure que les jours passaient, je réalisai à quel point il était impossible de réellement surmonter la perte de quelqu'un. Il y avait toujours de petits détails pour ramener brusquement la personne disparue sur le devant de la scène. Cela pouvait être un rire dans un supermarché, ou une personne qui dansait mal. Ou en vous retrouvant seul assis dans l'obscurité de la chambre, regrettant la chaleur de l'être aimé, vous vous mettiez à pleurer seul dans le noir. Ou bien alors que vous vous trouviez dans une soirée avec un tas de gens, entouré d'amour et de bonheur, tout à coup vous vous effondriez parce que le gâteau était violet et que le violet était sa couleur préférée.
En un sens, c'était comme si nos êtres chers ne partaient jamais vraiment. On les retrouvait à l'intérieur de tout, à l'intérieur de tout le monde.
Je me demandais si c'était une bénédiction ou une malédiction.

Je ne savais pas grand-chose de l’amour. Je ne savais pas à quoi cela ressemblait, ce que l’on ressentait, quel goût cela avait. Je ne savais pas comment il se déplaçait, comment il circulait. Mais je savais que mon cœur se serrait et qu’à ce moment-là il s’arrêtait de battre. Je compris la chair de poule qui recouvrait mes bras.

est-ce que tu viens de juger quelqu’un sur la base de ce qu’elle possède ? demanda-t-elle en lui lançant un regard sévère. Parce que je suis pratiquement sûre que juger une personne sur la base de ce qu’elle a est tout aussi moche que la juger en se fondant sur ce qu’elle n’a pas. Ça te plairait qu’on te juge parce que tes sacs n’ont pas de marque ?

Je n'avais jamais imaginé qu'une chose puisse être douloureusement belle, jusqu'à ce soir-là.

Plus de talents voulait dire plus d'opportunités, plus d'opportunités voulait dire plus de succès, et plus de succès voulait dire plus de chance que maman soit fière de moi.

Chaque fois que je pensais à la maison, ce n’était pas à un lieu que je pensais, c’était à des gens, ceux qui faisaient de nous les personnes que nous étions destinés à devenir, ceux qui nous aimaient avec nos cicatrices [...]. Ceux qui, malgré nos erreurs, continuaient à nous aimer sans restriction

Dans cette nouvelle histoire, nous suivons Jasmine et Eliott alors qu’ils sont au lycée. Ils vont devenir amis et vivre une relation très forte, jusqu’à ce que Jasmine doit partir en Angleterre et qu’Eliott va être frappé par évènement tragique qui va les séparer. Dans la seconde partie du roman, on les retrouve 6 ans plus tard dans la ville où ils ont grandi, et les retrouvailles s’annoncent explosives et riches en émotions..
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Dès les premières pages, je me suis attachée à ces deux jeunes adolescents et à leur relation si pure malgré cette atmosphère angoissante. J’ai été terriblement touchée par Eliott qui est à la fois fragile, vulnérable, mais aussi très fort et attentionné.
Pour autant, il y a un certain équilibre entre cet aspect dramatique et cette histoire si pure et lumineuse entre Jasmine et Eliott. La plume était superbe et j’aurais presque voulu que le roman soit plus long tant j’ai aimé cet univers original et émouvant.
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A travers cette romance touchante avec deux âmes pures, l’auteure traite d’autres sujets importants tels que le harcèlement scolaire, les liens familiaux, la vieillesse, mais bien évidemment la musique soul et le jazz qui tiennent une place indispensable dans la vie de nos personnages.
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J'ai tourné la dernière page de ce roman le cœur rempli d'émotions, à la fois brisé mais aussi rempli d'amour grâce à ces personnages. Et c'est ce que j'aime dans un roman : à travers la plume de l'auteur, être transportée à tel point que mon cœur vit intensément chaque mot encré sur le papier. J'espère, à travers cette chronique, avoir pu vous transmettre un peu de mon ressenti face à cette lecture qui vous l'aurez comprit, est une pépite faisant partie de mes coups de cœur pour cette année 2019.

« – Tu es… tu es… tu es mon univers, me promit-il entre deux respirations épuisées, allongé à côté de moi sur son lit. Tu es mon putain d’univers.

Et il était le mien. »

« C’est là que j’ai vu le garçon qui jouait.

J’ai toujours dit que c’était moi qui l’avais vu en premier, mais lui a toujours soutenu que ce n’était pas vrai.

Techniquement, je ne l’ai pas vu d’emblée – je l’ai senti, j’ai senti sa musique courir sur ma peau. Les notes et les accords de son saxophone envoyaient des frissons le long de ma colonne vertébrale. C’était magique, la façon dont les notes dansaient dans l’air, c’était d’une beauté hallucinante. »