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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Très beau livre délicat, touchant , émouvant , nuancé , d'une grande douceur, mélancolique , découpé en 5 tableaux dont Lydia , narratrice , est le premier élément .



Nous sommes en 1878 : Mary Cassat , impétueuse peintre américaine, dans une maison cossue, forte, bouillonnante de vie , de rire et d'indépendance —— elle se dit féministe ——fréquente le milieu artistique , tandis que sa soeur Lydia , au coeur de cet ouvrage, dont le teint très clair et les cheveux auburn illuminent les tableaux de Mary, qui la protège , atteinte de la maladie de Bright ——-, elle va l'emporter en 1882,——souffre le martyr .

Elle se recroqueville autour de celle - ci , se sait condamnée , désire laisser un souvenir, sa marque sur le monde , en posant comme modèle pour sa soeur , pour ses peintures exposées aux expositions impressionnistes.

Elle nous livre à petites touches , fines, légères les souvenirs américains de son enfance très heureuse, , ses premiers émois amoureux, le fiancé disparu, ses joies, ses aspirations.

Son regard ému , digne , sur le monde , égrené au fil des pages émeut , touche au coeur.

L'auteure évoque avec grâce la relation fusionnelle avec sa soeur, alors que la santé de Lydia décline.

Elle se voit disparaître inexorablement alors que la maladie va gagner sous l'oeil désolé de sa famille, bienveillant d''Edgar Degas? ami de Mary, souvent présent pendant les longues heures de pose.

Les oeuvres de Mary Cassatt , d'une rate délicatesse, représentent des femmes et des enfants , scènes de la vie quotidienne , dans un flou délicat , semblable aux instantanés de l'époque. .

Chaque séance de pose est une douleur en même temps qu'une échappée belle , dans un face à face émouvant entre la vie qui s'enfuit et l'art se construisant en profondeur dans l'intimité des deux soeurs .

Un voyage poignant , frais et délicat , au coeur de cette relation complexe, l'évocation de femmes éprises d'indépendance ,l'une créative et active, l'autre fine observatrice se sachant condamnée, dans l'effervescence artistique de la fin du XIX siècle , récit introspectif , remarquable , pudique et juste, vibrant hommage à l'art .
Un petit bijou !
Un ouvrage que l'on m'a prêté !
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Une femme lit le journal et cette femme se nomme Lydia Cassatt. Elle est la soeur aînée de celle qui tient le pinceau, Mary Cassatt, peintre et graveuse d'origine américaine faisant partie du mouvement impressionniste de la fin du XIXème siècle dont je dois avouer que les toiles m'étaient connu mais dont je ne connais ou n'avais pas retenu le nom de leur auteure.

Lydia est la narratrice de ce roman, découpé en 5 tableaux dont elle est l'élément principal. La famille s'est installée à Paris où Mary expose et fréquente le milieu artistique mais on détecte chez Lydia la maladie de Bright qui va l'emporter en 1882. Elle évoque sa vie, sa relation avec sa soeur et Edgar Degas, ami de Mary, souvent présent pendant les longues heures de pose dont elle décrit très précisément tout le déroulé et le travail de création de sa soeur.

C'est une famille très marquée par les deuils : perte de plusieurs enfants par le passé et la maladie de Lydia laisse planer à nouveau la mort dans le foyer. La relation entre Lydia et Mary est forte, protectrice de la part de Mary, qui semble vouloir garder des traces de Lydia sachant que celle-ci s'efface de plus en plus de la vie. Lydia noue avec Degas une relation ambigüe faite à la fois de sentiments mais aussi de jalousie vis-à-vis de cet homme dont elle a l'impression qu'il lui ravit sa soeur.

J'avais déjà vécu cette expérience qu'une auteure se glisse dans un personnage d'un tableau avec Gaëlle Josse et Les heures silencieuses et imaginer la vie de celui ou celle qui est représenté, ses pensées, son quotidien, le pourquoi de sa présence sur la toile est un postulat de départ qui m'intéresse car moi-même je me pose souvent la question et je bâtis des scénarios lorsque je visite une exposition, un musée.

Harriet Scott Chessman dessine à travers cette biographie romancée mais inspirée des travaux autour de Mary Cassatt, le portrait du Paris artistique de la fin du XIXème siècle, du travail d'élaboration d'une peinture, du choix du cadre, des poses, de la lumière et des couleurs mais également un regard porté sur deux femmes, l'une active, créatrice, l'autre immobile, observatrice qui se sait condamnée.

Les oeuvres de Mary Cassatt sont d'une rare délicatesse, ses modèles étant principalement des femmes et des enfants, des scènes de la vie quotidienne, avec un sens du flou, de la couleur et de la douceur, des instantanés de vie de l'époque.

Harriet Scott Chessman attire notre attention sur ce que la peintre voulait faire passer dans ses toiles : le temps, l'amour maternel, tout est dans le geste, le regard, l'instant. Chaque chose, objet a son importance, tout est souvent lié et c'est également un regard porté sur la vie de cette époque.

J'aime cette façon romancée de mettre le projecteur sur un(e) artiste, de façon directe ou indirecte (par un tiers) surtout quand, comme dans le cas présent, l'écriture est aussi juste et délicate que les toiles évoquées. J'ai d'ailleurs trouvé très judicieux d'inclure dans chaque partie le tableau évoqué, en couleurs, permettant ainsi de s'y référer au fur et à mesure des détails fournis, des couleurs, lumière etc....

Une femme fait son entrée dans la lumière du monde artistique, l'autre s'enfonce de plus en plus dans l'ombre, s'efface peu à peu et en regardant les cinq portraits réalisés sur trois ans on ne peut qu'être touchés par le visage qui perd de sa fraîcheur mais dont on ressent toute la tendresse du peintre pour son modèle.

"Empreinte d'une tranquille assurance la main de la mère s'attarde dans l'eau de la bassine, et elle se penche au-dessus de son bébé, et le bébé ne la quitte pas des yeux. A l'extérieur de la pièce, la vie poursuit son cours, avec ses bateaux et ses trains, ses républiques, ses lointaines colonies, son industrie, son injustice, ses guerres, sa terreur. le monde n'est plus qu'une vue de l'esprit quand il s'agit d'autre chose que de cette tranquillité, cet espace clos, cet amour attentif. (p104)"
Lien : https://mumudanslebocage.wor..
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Mary Cassatt Americaine femme peintre qui su se faire une place au sein du milieu très masculin de la peinture impressionniste. Indépendante, féministe, elle restera célibataire. Installée en France dans l'Oise au château de Beaufresne, au Mesnil-Théribus.

Elle fût grande amie de Degas et de Berthe Morisot.

Ce livre est divisé en 5 chapitres illustrés d'un tableau dont le modèle est sa soeur Lydia.

L'écriture est douce comme une promenade au coeur de ses oeuvres, mais nous pénétrons aussi dans l'intimité des deux soeurs très proches bien qu'au tempérament fort différent : Lydia la sage, douce et fragile, atteinte d'un mal sournois et mortifère et Mary la rebelle, autonome, militante pour la reconnaissance du droit des femmes, moderne, originale.
Enfin elle a su insuffler la passion impressionniste outre Atlantique. Grâce à elle les musées américains possèdent des toiles de Cézanne, Monet, Degas, Manet, Renoir.

Je ne connaissais pas cette peintre avant la lecture de ce livre. J'aime les portraits de sa soeur mais moins les scènes de maternité où l'enfant est souvent nu et perdu dans ses pensées presque indifférent au regard maternel.

Quant au célèbre tableau "Petite fille dans un fauteuil bleu" je trouve la pose de cette petite dérangeante. D'ailleurs l'auteure imagine une discussion entre les 2 soeurs à ce sujet, Lydia trouvant que la position de la petite n'est pas du meilleur goût, une pose un peu trop adulte et suggestive. J'ajoute que Degas a participé à sa realisation. Mary lui répond qu'elle reste encombrée du puritanisme américain.

Je crains moi-même d'être prise de pruderie lorsqu'il s'agit de mettre en scène des enfants !

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Un chapitre, une peinture.
L'auteure a choisi de conter la vie de Lydia Cassatt, soeur aînée de l'artiste américaine installée à Paris, Mary Cassatt.

Lydia, malade, se sentant menacée par la dérision de la vie, lui trouve un sens, une éternité offerte en servant de modèle à sa soeur.

Projection de sentiments, cohésion familiale, fraîcheur ressentie devant l'enfance innocente, contemplation de la nature, écoute des bruits quotidiens, regard curieux sur le travail de sa soeur, impressions.

Un autre peintre, Degas, ami de Mary, un trouble sentimental, les souvenirs d'un ancien amour perdu caché au fond de son intimité, la vie qui s'écoule au gré des souffrances.

Un livre doux, d'apparence légère, se faufilant parmi les touches de couleurs éthérées, mélancoliques que Harriet-Scott-Chessman a contemplées, laissant monter en elle ce qu'elle a imaginé : les perceptions de Lydia, sa résignation sans noirceur, la rendant vivante comme elle l'est dans les peintures présentées dans ce livre.
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Il est des livres que l'on referme à regret, la gorge nouée, triste de quitter ces personnages. Lydia Cassatt lisant le journal du matin est de ceux-là.
Par petites touches impressionnistes, Harriet Scott Chessman dresse sous sa plume le portrait d'une femme si souvent représentée sous le pinceau de sa soeur, l'artiste américaine Mary Cassatt.

L'auteure nous fait partager l'intimité des deux soeurs en choisissant 5 tableaux représentatifs de 5 moments de leur vie ( l'éditeur a eu le bon goût de les reproduire dans l'édition broché, je ne sais pas si c'est aussi le cas pour l'édition de poche). Mais ce n'est pas la description des tableaux qui fait la force du livre, c'est la peinture de la relation assez fusionnelle entre les deux soeurs Mary, "May", l'artiste indépendante et fière de l'être et Lydia, l'aînée, malade et condamnée par la médecine (je ne révèle rien, on le sait dès les premières lignes).
Malgré sa maladie et sa faiblesse physique, Lydia va accepter de poser pour sa soeur et cela va même devenir un besoin impérieux pour elle, la fatiguant et la soulageant à la fois. Par l'intermédiaire de ces tableaux, leur relation va s'approndir. May parvient à exprimer par la peinture ce dont elle ose à peine parler. Quant à Lydia, elle est extrêmement touchante car elle nous fait partager ses souvenirs, ses regrets et sa solitude au crépuscule de sa vie.

En toile de fond, l'auteure nous livre aussi un portrait de Degas (ami de Mary Cassatt) dont elle fait un personnage intrigant, charmeur et charismatique. Cela m'a donné envie de découvrir d'avantage son art à l'heure où il est à l'honneur au musée d'Orsay.

Je n'ai pas été particulièrement séduite par les descriptions des tableaux, mais je pense que c'est tout bonnement parce que je ne suis pas une grande fan du mouvement impressionniste.

En résumé : Un petit livre qui se lit très vite (j'ai mis moins de 2 heures alors que je lis plutôt lentement) mais très précieux par les relations qu'il dépeint entre les 2 soeurs Cassatt. La peinture n'a en fait qu'un rôle de révélateur des sentiments, donc ne passez pas à côté de ce livre, même si vous n'êtes pas particulièrement intéressé par le mouvement impressionniste.
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Le Quai Voltaire nous offre un petit bijou avec la publication de ce petit livre bleu : 'Lydia Cassatt lisant le journal du matin'... Voilà bien des années que je lisais ce livre rythmé de jolies planches de peinture de Mary Cassatt et je me souviens qu'il s'agissait d'une soeur vivant sa vie par procuration_celle de sa soeur..., de Degas qui errait toujours dans les parages, d'un jardin d'été... en bref un petit ouvrage frais et délicat.
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Un livre tout en petites touches douces comme les tableaux impressionnistes dont ils parlent et surtout d'Edgar DEGAS qui s'expose en ce moment à Paris. Un magnifique livre touchant qui nous plonge dans l'univers de Mary Cassatt, peintre américaine venue apprendre et rencontrer ces artistes et sa soeur Lydia très malade qui lui sert de modèle et qui raconte à travers 5 tableaux leurs vies de femmes de l'époque XIX.
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L'auteure, s'appuyant sur une documentation solide, a choisi la forme du roman pour décrire le lien fort qui unissait Mary, la peintre, à sa soeur Lydia, qui lui a souvent servi de modèle. Il ne s'agit en aucun cas d'une biographie.

C'est Lydia la narratrice. Atteinte de la maladie de Bright, sentant ses forces la quitter inexorablement, elle accepte cependant de poser pour Mary et c'est autour des cinq derniers tableaux réalisés avec elle que le roman se déroule.

Mary est une peintre qui commence à faire parler d'elle. Elle a exposé avec les impressionnistes et est épaulée par Degas. Elle est vive, énergique et farouchement indépendante. Elle sait ce qu'elle veut, vivre de et pour sa peinture, ce qui est rare à l'époque où le destin des femmes était uniquement de se marier et d'avoir des enfants. Les sentiments qu'elle éprouve pour Degas sont ambigüs, Lydia les observe avec une certaine inquiétude. Degas la met mal à l'aise.

Lydia, souvent alitée, admire sa soeur et lui est profondément attachée. Son immobilité forcée favorise ses réflexions et elle revoit les lieux où elle a été heureuse. Discrète et effacée, elle n'en cache pas moins elle-même des désirs et des regrets sur ce qu'elle n'a pas pu réaliser.

La famille Cassatt est riche et fait partie de la bonne société américaine, ce qui a permis à Mary de prendre des cours de peinture aux Etats-Unis. Ils ont vécu en Amérique, en Allemagne, à Paris. Lydia évoque la vie familiale, mais dresse aussi le tableau d'une époque et d'un milieu.

Mary a besoin d'elle pour poser, c'est son modèle préféré et sans vouloir s'avouer que sa soeur va mourir, elle sent sans doute l'urgence de la fixer sur la toile. Lydia de son côté, lucide sur son état, se demande quelle trace elle va laisser dans la vie et dans le coeur de sa soeur. Comment fera-t'elle sans elle ?

C'est une lecture émouvante qui procède par petites touches et serre le coeur pour cette jeune femme sensible, délicate, confrontée à sa mort prochaine, seule avec sa douleur. Elle m'a donné envie d'en savoir plus sur Mary Cassatt et la suite de sa carrière d'artiste, sans la présence de Lydia.

J'ai appris qu'une exposition aurait lieu au printemps au musée Jacquemart-André. J'espère y voir, entre autres, les cinq toiles décrites dans le roman. Ce sera l'occasion de creuser l'histoire de cette famille.
Lien : http://legoutdeslivres.canal..
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Nous sommes à Paris, fin XIXème siècle, Mary Cassatt s'est installée avec sa famille d'origine américaine dans une maison cossue, qu'elle quitte régulièrement pour se rendre à son atelier à quelques rues de là. Ce qu'elle aime par dessus tout est peindre sa soeur aînée Lydia et les membres de sa famille. Edgar Degas est de ses familiers. C'est lui qui va lui conseiller de se joindre aux impressionnistes. Il devient plus ou moins son maître et Harriet Scott Chessman laisse planer le doute sur une idylle qui aurait tourné court en raison de la volonté de Mary de ne rien perdre de sa liberté de peindre. Il est une ombre dans ce roman car c'est surtout la vie intime de Lydia Cassatt qui nous est contée, sa maladie du foie, mais aussi ses poses, et ces moments suspendus qu'elle passe avec Mary, elle peignant et Lydia posant. Et tout cela est très intéressant, fin, léger, comme les peintures qui nous sont montrées dans un livret au centre du livre. Nous voyons, par le prisme d'un modèle, la peinture en train de se faire. Mary Cassatt avait-elle conscience de peindre pour la postérité ? Oui, je dirais, sans doute, car elle le fait avec un sérieux inébranlable, certaine de sa place, indépendante, à l'instar de son amie Berthe Morisot pourtant elle-même mariée à Eugène Manet. Un beau portrait de femmes dans le Paris impressionniste de la fin du XIXème siècle et une ode à la sororité.


Lien : https://leslecturesdantigone..
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Immersion totale dans l'univers artistique de Mary Cassatt...
A découvrir !
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