Puisque l'angoisse est là, qu'elle serve. L'écrivain écrit toujours depuis sa prison. (...)
Lisez -L'Ardoise magique-, le journal que Georges Perros, asphyxié par la fumée de sa pipe, tenait durant les derniers mois de sa vie. Toute écriture est une façon d'être. (p. 60)
2 avril [2020]
ALORS OUI, INEVITABLEMENT, tous les écrivains en activité tiennent leur journal du confinement. Sujet imposé. Sujet unique. Ne vous accablez pas. C'est en écrivant que nous produisons nos anticorps. (...) L'écrivain (...) se transporte sur sa page pour y forger ses armes et ses outils de résistance. (p. 59)
19 mars 2020
Chacun chez soi, mais aux confins du monde. Même le sédentaire se sent dépaysé. Quelle aventure ! (...)
Grimper aux rideaux, avez-vous déjà vraiment essayé ?
Et vous cogner la tête contre les murs ?
il y a tant à faire dans une maison. (p. 11)
3 avril [2020 ]
Existerait-il aussi quelque farouche misanthrope, confiné volontaire dans une grotte à l'écart de la société et si bien calfeutré que ne lui parviendrait plus aucune nouvelle des hommes ? Tant pis pour lui, il rate alors une belle occasion de se réjouir de leur malheur. (p. 63)