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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Ce roman que j'ai dévoré en une soirée, m'a fait l'effet d'une gifle. Si au début, j'ai été un peu perturbé par les noms et prénoms des protagonistes, j'ai été bouleversé par l'histoire de Kim Jiyoung, jeune femme coréenne qui abandonne son travail qu'elle aime, pour donner naissance à un enfant et qui fait une monstrueuse dépression post-partum dans un monde où les femmes n'existent pas et ne sont pas respectées en tant qu'individu.
Kim Jiyoung comme sa soeur, ont la chance d'avoir une mère formidable d'énergie et de talent, qui les poussent à aller plus loin que ce qui est théoriquement la place de la femme en Corée, mais le plafond de verre est très bas ...
Très belle écriture, rythme soutenu, un livre pris par hasard et que j'aurais regretté de ne pas lire ...
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Est-ce vraiment l'histoire d'une jeune coréenne ou plus largement celle de millions de femmes à travers le monde ? En l'occurrence, nous sommes bien en Corée au début des années 80 et nous évoluons au fil des chapitres (organisés par grandes périodes de 1982 à 2016) en ayant le sentiment d'être restées (oui je parle au féminin !) à l'âge de pierre (de la condition féminine).
Contrairement à sa mère, Kim Jiyung a pu faire des études mais pour quoi ? Galérer pour trouver un job qui lui plaise ? Ah parce qu'autrement, sa mère, pourtant un peu émancipée (elle ose dire à son mari « qu'il arrête de tenir des propos archaïques », en l'occurrence « tu attends gentiment et tu te maries »), a une merveilleuse idée : elle pourrait être institutrice « tu termines tôt la journée, tu as toutes les vacances scolaires, tu peux arrêter et reprendre. C'est idéal pour élever les enfants ». Car être mère au foyer, ce qui en soit n'a rien de mal quand c'est un choix délibéré, semble être le seul destin imaginable pour une femme digne de ce nom ! « Une femme trop intelligente est un problème » pour les entreprises, et oui il faut laisser la place à ces mâles si peu peu dégourdis, qu'il « ne faut pas user en leur confiant des tâches épuisantes », tout cela avec un salaire plus élevé ... ben oui tant qu'à faire !!
Et là, pour un certain nombre d'entre vous (oh comme j'adorerai me tromper !), vous vous dites mais je ne suis pas coréenne !? Et bien c'est tout l'intérêt de ce livre que de décortiquer certaines données sociologico-statistiques et les intégrant à un roman moderne. Alors oui, sur la forme, l'intérêt littéraire est, disons-le, limité, mais le fond décrit tellement bien cette société patriarcale, archaïque et traditionnelle qu'on en oublie son défaut !
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Ce livre coup de poing montre avec brio une photographie de la femme coréenne complètement piégée par une société patriarcale de laquelle elle a vraiment du mal à s'extirper.

C'est l'histoire de Kim Jiyoung , une jeune femme ordinaire , trente - cinq ans mariée , une fille, à l'automne 2015....
Elle a travaillé dans une société de communication jusqu'à la naissance de son enfant .
Sous forme de retours en arrière le lecteur découvre les années de jeunesse de la mère de Kim Jiyoung : elle était restée à la maison pour aider aux tâches domestiques et aux champs jusqu'à ses quinze ans , ensuite à Séoul elle travailla en usine , dans ce temps - là tout le monde pensait que seuls les fils feraient la réussite et le bonheur de la famille , les filles se chargeaient du soin de leurs frères.
En fait , les filles se sacrifiaient et trimaient pour leurs frères .

En six parties :nous découvrons le déroulement de la vie de Kim Jiyoung ,
1982 à 1994 , son enfance et adolescence,
1995 à 2000, ses études,
2001 à 2011 , ses études supérieures et le monde du travail...
D'un style froid, cinglant , clinique, acéré , sans fioritures , ni concessions, la narration est surprenante : l'auteure montre , sur le ton de la discussion les travers de la société coréenne, la disparité dans les études entre les garçons et les filles, la place importante , vitale , du garçon, la suprématie de L'Homme , les traditions pesantes, la discrimination dont les femmes coréennes sont victimes depuis l'enfance jusqu'à l'âge adulte, les petites humiliations quotidiennes , les violences morales , les remarques non appropriées , le manque de femmes aux postes de responsabilité , les candidatures non retenues——-jusqu'à la caricature ——-les missions non intéressantes , les salaires non réévalués , le harcèlement sexuel au travail l'indifférence voire le mépris du père, le silence de la mère, éloquent , malgré ses colères flamboyantes, de temps en temps .... vu les propos rétrogrades, archaïques , de son père ...

Kim Jiyoung est le miroir de la condition féminine en Corée «  Les garçons disaient des filles qu'elles étaient «  des fleurs ou des petites lumières rares , comme s'ils les chérissaient , en même temps, entre eux , ils se félicitaient d'être de bons garçons , généreux , forts , facile à vivre , de vrais piliers pour le club, ils décidaient de tout....... ».
Kim Jiyoung n'accède pas à ses rêves , elle élève son enfant en renonçant à sa vie, à son travail, à ses rêves , à tout ce qu'elle était :
«  Et je suis devenue quoi, une mère - parasite ?
Qu'est ce que je dois faire maintenant ?

Un livre brut qui bouscule, révolte , émeut, touche , fait réfléchir ...
Un livre à lire absolument ....
«  Sur les poussières sentimentales accumulées, une étincelle était tombée ,et la plus belle époque de sa vie brûla vainement pour ne laisser qu'un tas de cendres » ....
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Un roman, à la frontière du documentaire, sur la condition féminine en Corée du Sud qui raconte simplement la vie de Kim Jiyoung, de son enfance à sa vie de jeune maman. Les époques de sa vie se succèdent ainsi en mettant en évidence l'accumulation d'injustices et de discriminations dues à sa condition de femme. La description de la «normalité» du patriarcat au quotidien révolte et résonne pour toutes les femmes du monde.

« Pourtant, à chaque étape décisive de la vie, l'étiquette -femme- revenait pour brouiller la vision, retenir la main tendue, faire marche arrière »
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Se basant sur la réalité, Kim Ji Young, née en 1982 est un livre qui dépeint la vie d'une coréenne de sa naissance en 1982 jusqu'en 2016. Au travers de sa vie, c'est toutes les injustices, les préjugés voire les crimes vécus par les femmes coréennes qui y sont abordées. Cet ouvrage féministe est à lire absolument !
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Une histoire très âpre sur la condition féminine en Corée du Sud. Kim Jiyoung est un archétype de la femme coréenne, condamnée à servir de main-d'oeuvre pour sa famille et devant délaisser son ambition personnelle pour s'occuper de son enfant. Ce récit frappant est une forme d'universalité, qui percute par son style froid, d'autant que l'autrice coupe de temps à autre son récit de statistiques édifiantes : combien de femmes coréennes arrêtent-elles leur emploi après leur premier enfant ? La conclusion laisse une sensation d'inachevé qui confirme l'impuissance face à un système puissant.

Lien : https://lageekosophe.com/
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Voici un roman étonnant et mon entrée dans la lecture de la littérature coréenne.

Couverture du livre « Kim Jiyoung, née en 1982 » de Nam-Joo Cho aux éditions Nil
Kim Jiyoung, née en 1982 est le récit d'une femme apparemment ordinaire. Elle porte le prénom le plus donné dans son pays en 1982, elle est mariée, mère d'une petite fille et pour élever sa fille doit abandonner son travail. Respectueuse de sa famille et des traditions, elle semble se fondre parfaitement dans la société coréenne. Mais un jour la norme se fissure et Kim Jiyoung devient étrange et parle avec les voix d'autres femmes. Est-elle malade ? est elle folle ? autant de questions que se pose son entourage.

Ce roman est surprenant par sa construction et par la particularité de cette héroïne qui à travers de ces autres voix semble faire émerger ce qu'elle tait depuis des années. Tel un révélateur, cet étrange phénomène est une façon pour le lecteur de découvrir la société coréenne, fondamentalement patriarcale, ancrée dans des traditions où la place de la femme est réduite à peu. Ce roman, en libérant la parole de Kim Jiyoung, libère la parole de la femme coréenne et appelle à une forme de changement. Si l'auteure parle de son pays, de ce qu'elle vit et qui l'entoure, son propos a un écho universel et invite tous les lecteurs à réfléchir à la place de la femme dans leur société.

En résumé : un roman coréen et féministe
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La difficulté (et inconvénient) d'être née femme en Corée du Sud dans les années 80.

Ce roman est inspiré par la vie de l'auteure.
C'est un véritable parcours du combattant pour faire sa place dans cette société traditionnelle. Les garçons seront toujours mieux considérés (du berceau jusqu'à la vie active).
Des statistiques, intercalées dans dans la narration, donnent des informations complémentaires comme le taux de natalité, la discrimination salariale, le taux de femmes au foyer ...etc

Cette chape de plomb sur les épaules de femmes est tout simplement insoutenable. L'écriture est factuelle et sans détours.

Un roman choc ! Affligeant.
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En Corée du Sud dans les années 80, il n'est pas bon être une femme. Ce roman phénomène en Corée analyse la condition féminine en terre coréenne. Six chapitres pour cibler les étapes du personnage principal éponyme du livre, épouse et mère d'une fille unique.

6 raisons de s'indigner de cette société patriarcale et archaique. Tous les hommes du livre n'en sortiront pas grandis, du père retrograde au chef harceleur...

Une photographie cruelle et saisissante sur plus de 35 ans le parcours du combattant comme toute femme en Corée, avec discriminations continuelles et brimades incessantes.

L'adaptation au cinéma de ce livre en 2019 a déclenché une vague de commentaires sexistes prouvant que même 40 ans après , l'histoire a tendance à bégayer.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Ce roman pourrait tout aussi bien être un essai sur la condition des femmes en Corée du Sud tant la vie de Kim Jiyoung, mais aussi de sa mère et des autres femmes qui gravitent autour d'elle est un condensé de tout ce qui distingue l'homme de la femme dans la société, et ce sur tous les plans. Si le livre a un côté un peu roman à thèse et que je me suis dit parfois que la pauvre Kim cumule, en y réfléchissant j'ai trouvé aussi pas mal de points communs avec ma propre expérience ou celle de femmes de la génération précédente. Bien sûr, la société coréenne semble encore plus dure avec les femmes que la nôtre, mais quand même, il y a matière à réfléchir.
Se lit à toute vitesse, rien n'excède le propos de l'auteur. La conclusion est un peu déprimante, il faut bien le dire parce que même si évolution des moeurs il y a, les changements sont concrètement bien timides.
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