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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Ce livre, et je ne m'en étonne pas, a connu un grand succès en Corée du Sud et a été aussi source de polémique. En effet, il permet d'appréhender le destin peu réjouissant des femmes coréennes, à travers le personnage emblématique de Kim Jiyoung .

Six époques de sa vie se déploient, depuis l'enfance jusqu'à l'âge de 35 ans. Et on ne peut qu'être indigné(e) du sort féminin, pourtant à une époque dite moderne. le patriarcat se perpétue, on espère toujours un garçon pour contenter la famille , et il est l'enfant-roi, ses soeurs passant au second plan. Professionnellement ( mais c'est la même chose dans le monde entier...), les femmes sont sous-payées. D'autre part, la pression est forte pour qu'elles quittent leur travail pour s'occuper de leurs enfants.

J'ai trouvé très intéressante cette radiographie de la condition des femmes coréennes. Cependant, je n'ai pas été fort emballée par le livre. Il hésite sans arrêt entre roman et essai sociologique, ce qui m'a gênée. On aimerait suivre essentiellement la vie du personnage mais des descriptions généralisantes ,chiffres à l'appui, viennent court-circuiter le fil de l'histoire, et donnent un aspect artificiel à l'ensemble.

de plus , l'écriture est plate ( peut-être est-ce dû aux difficultés de traduction...) et ne suscite que peu d'émotions chez le lecteur. Kim n'éveille pas non plus tellement notre sympathie.

Mais , et c'est l'essentiel, ce livre a le mérite de mettre l'accent sur les inégalités homme-femme , très marquées en Corée du Sud. Depuis, les choses ont-elles un peu changé dans ce pays? Je le souhaite, en tout cas.
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Dans un article publié dans la presse française, il est aujourd'hui question d'une polémique en Corée du Sud . Il est préconisé aux femmes enceintes de bien prendre soin de leur mari, de ne pas reporter les taches ménagères pour bien gérer son poids ... Vous comprenez l'idée.
Le livre de Nam-joo-Cho est autour de la condition féminine dans la Corée du Sud actuelle. Découpé en plusieurs période , on découvre Kim Jiyoung en 2015, mère au foyer, marié et victime de graves troubles de la personnalité.
Le roman va nous permettre de comprendre comme elle en est arrivée là.

On apprend beaucoup de choses (enfin moi) sur la condition féminine en Corée . Discriminées à l'école, à l'emploi, elles sont souvent écartées des postes à responsabilité. On ne parle même pas des différences de salaires.
La question de la maternité est au centre du livre mais en dire plus serait malvenant pour ceux qui seraient tentés.

C'est un livre qui se lit extrêmement facilement et qui nécessite aucun prérequis sur la culture ou l'histoire coréenne. Son succès phénoménal en Corée tient sans doute au fait que des générations de Coréenne se sont reconnues en Kim Jiyoung.
Personnellement, je n'ai pas forcément été transporté. Ce n'est pas mal, mais pas non plus de quoi monter aux arbres. le style a autant de relief qu'un polder batave, les surprises sont aussi fréquentes qu'un discours sans conneries de Sibeth et finalement , j'ai eu du mal à avoir beaucoup d'empathie pour Jiyoung, du mal à comprendre le lien entre sa maladie et ce qui est raconté avant.
Il n'empêche, il va quand même falloir à un moment donné que la discrimination la plus honteuse de l'humanité cesse et soit sévèrement punie. En ce sens , ce livre apporte sa pierre à la lutte.
Je retiendrai les données sur la Corée , la facilité de lecture et l'approche féminine du sujet qui donne du sens au récit.
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Kim Jiyoung est une Coréenne lambda, mais ce qui attire l'attention de son entourage, c'est qu'un jour elle commence à affirmer et à se comporter comme une de ces anciennes amies décédée récemment.

C'est l'occasion d'un retour en arrière pour comprendre comment cette femme en est arrivée là. La romancière retrace donc le parcours de son personnage de l'enfance à l'âge adulte. du cercle familial à l'école en passant par le travail et la maternité, on découvre comment insidieusement ou non la pression sociale s'exerce sur les femmes en Corée du simple fait de leur sexe.
L'atout de ce récit est de montrer comment au quotidien le sexisme est banalisé et justifié, que les garçons et leurs comportements violents (ou pervers à l'âge adulte) ne sont pas punis car "c'est le propre des garçon/hommes" et qu'il n'y a donc pas lieu de s'en offusquer.

Certaines scènes relèvent clairement de la culture confucéenne (dans la famille, au travail) en revanche, certaines scènes (harcèlement de rue, ou à l'école) auraient pu se passer dans des pays Occidentaux. Est-ce la nécessité d'avoir un argument de vente ou l'arrogance occidentale qui fait qu'on a voulu voir dans ce récit la dénonciation du sexisme en Corée ? Une question sans réponse sans doute.

Pour ma part, je comprends le succès de son livre et reconnaît son intérêt et la nécessité de se confronter à ce genre de récit. La structure très cinématographique qui nous permet d'imaginer à mesure qu'on lit le roman un enchaînement de plans et des fondus pour le changement d'époque est un aspect appréciable de ce livre.En revanche, d'un point de vue littéraire je n'ai pas été particulièrement emballée. le style n'est pas particulièrement travaillé et les personnages sont surtout des prétextes pour porter le message de fond et leurs portraits sont assez succincts à mon goût.

Une lecture sympathique sans plus que j'oublierai rapidement je pense mais qui présente un grand un intérêt pour des lycéens.
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Kim Jiyoung, née en 1982 a tellement de bonnes critiques que j'avais mis la barre très (trop ?) haute et que je suis forcément déçue.

A travers ce roman, on découvre la société machiste de Corée ou quand on est une femme, il faut constamment se battre : au sein de la famille, à l'école, à l'université, pour trouver un emploi, pour bénéficier d'un congé maternité ou retrouver un emploi après avoir eu un enfant. Je ne parle même pas des remarques sexistes, des attouchements sexuels et autres comportements masculins qui font froid dans le dos.

Ce qui m'a dérangé c'est la forme du roman. Je pense qu'un essai aurait été plus intéressant, avec des chiffres plus concrets, peut-être des témoignages de femmes. le roman et son intrigue sont horriblement plats, il ne s'y passe rien et l'on finit par s'ennuyer.

La Corée n'est pas un pays que je connais et j'ai appris beaucoup. Je m'imaginais un pays plus progressiste, plus avancé dans la lutte féminine mais je me rends compte qu'il y a encore énormément de travail pour changer les mentalités et apporter de la modernité à cette société très ancrée dans ses traditions.
Lien : https://missmolko1.blogspot...
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Kim Jiyoung, née en 1982 n'est pas pour moi un bien bon roman. Ce n'est pas non plus un essai féministe ni un article de fond sur la société coréenne. Malgré cela, c'est un livre qui a eu un retentissement énorme en Corée, révélant l'incroyable machisme d'un très grand nombre d'hommes qui se sont sentis attaqués. Vous pensiez possible qu'une actrice qui annonce qu'elle incarnera l'héroïne d'une histoire ordinaire reçoive en un jour des milliers de messages d'insulte? Grâce à ce livre, cela s'est produit en Corée en 2018 ou 2019.

Une histoire ordinaire pour une femme ordinaire? : en effet, Kim est le nom les plus courant de Corée (plus de 20% de la population), Ji-Young le prénom donné au plus grand nombre de filles nées en 1982, et l'autrice Nam-Joo Cho narre l'histoire volontairement banale -pour la Corée- d'une femme diplômée qui doit quitter son emploi à cause de sa grossesse et n'en retrouvera jamais un du même niveau.
Le succès phénoménal, selon le mot de l'éditeur, du livre n'est donc pas dû à son intrigue, ni, je pense, à la qualité de son écriture, que j'ai trouvée plate et même maladroite. L'ordre des chapitres n'est pas chronologique, on découvre sur le tard la personnalité du narrateur, mais c'est le niveau d'originalité maximal atteint par ces pages. L'autrice intervient plusieurs fois au milieu du récit pour donner des statistiques sociales, sans que ces propos soient attribuables au narrateur, sans qu'elle se donne la peine de les introduire au milieu d'un dialogue ; bref, même pour un premier roman ça ne semble pas devoir attirer l'attention. Finalement, la réaction dramatique de l'héroïne apparaît sans aucune justification : pourquoi parmi des millions de femmes celle-ci se manifeste-t-elle ainsi?. le peu qu'on sait du narrateur aurait normalement pu servir à l'expliquer.

Ce qui a produit le phénomène éditorial c'est la position constante de l'héroïne, et souvent de sa mère, de faire remarquer que, consciemment et inconsciemment, les hommes coréens considèrent que tout leur est dû et que la plupart des femmes acceptent et souvent justifient cette situation. le peu que j'ai vu moi-même et tout ce que j'ai entendu en Corée au début des années 2000 me mène à penser qu'il y régnait un machisme effrayant et bien intégré. Mais je pense que Nam-Joo Cho touche juste et bien au-delà de la Corée quand elle souligne que même les hommes les mieux intentionnés sont encore conditionnés par des schémas anciens complètement inégalitaires . Et donc qu'il faut lire ce court livre malgré ses défauts.
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J'ai un avis plutôt mitigé sur ce livre. Il est plein d'information ce qui le rend très intéressant. Mais d'une certaine façon c'est aussi un défaut. Quand on lit se livre, on a d'avantage l'impression de lire un livre d'histoire ou de sociologie qu'un roman. le narrateur parle peut des émotions des personnages, il y a peu de descriptions, les personnages sont peut développés. Tout ça rend la lecture difficile, on a du mal à s'attacher aux personnages. Cependant, on voit que l'auteur a fait beaucoup de recherches qu'elle a très bien su intégrer à l'histoire (même des statistiques !).
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En Corée, la place de la femme évolue juridiquement mais rien ne change dans les mentalités. La richesse de ce roman est sans doute qu'il revêt un caractère international incontestable. Ici donc, en Corée, être femme, et ses hontes, et ses culpabilités quotidiennes, et les regards qui jugent, et les traditions : difficile pour une femme moderne qui veut trouver sa place, autre que celle qu'on lui impose. Tous ces poids bien décrits, dans un récit qui prend son intérêt (enfin et surtout !) avec la 2e moitié du livre. Ce roman fait un pataquès, mais ce n'est que l'humble avis d'un homme.
Lien : https://www.facebook.com/liv..
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"Je voulais écrire sur l'expérience quotidienne et commune mais néanmoins imméritée des femmes autour de moi, sur le désespoir, l'épuisement et la peur que nous ressentons sans autre raison que le fait que nous sommes des femmes", a déclaré Cho dans un e-mail via un traducteur. "Je voulais aussi que cette histoire ne soit pas seulement une oeuvre de fiction, mais une biographie très probablement réaliste de quelqu'un là-bas."
Cho Nam-joo a davantage écrit une allégorie sur la condition de la femme coréenne qu'un roman sur un personnage nommé Kim Jiyoung.
Car même si elle livre des bribes d'informations sur son existence de l'enfance à l'âge adulte, même si elle l'entoure d'une famille, son héroïne qui porte le nom le plus ordinaire qui soit, mène la vie ordinaire d'une jeune coréenne et tend ainsi à incarner toutes les jeunes femmes coréennes obligées de sacrifier leur carrière pour leur famille.

Dans une prose minimaliste étayée par des données sociologiques, l'auteure va dérouler les atteintes à l'égalité homme-femme que chacune va expérimenter au cours de son existence.
La discrimination sexuelle va commencer in utero, puisque de nombreuses femmes, dont la mère de Kim, sous la pression familiale, ont choisi d'avorter si elles étaient enceintes de filles. La différenciation va se poursuivre dans chaque famille : les garçons sont dispensés des tâches ménagères, ont davantage à manger et des loisirs plus nombreux. À l'école, ils bénéficient systématiquement des meilleures conditions. Les études des garçons sont prioritaires et davantage valorisées, la recherche d'un emploi bien plus facile.

L'auteure n'a pas choisi un personnage de fiction, mais la représentation d'une femme qui évolue dans un environnement sexiste, qu'elle soit dans sa famille, à l'école ou dans le monde du travail. C'est bien parce que chaque coréenne a reconnu les discriminations qu'elle subit au quotidien, qu'un débat national, et même une polémique masculiniste, ont pu se dérouler en Corée.
Pour ancrer davantage son récit dans une réalité contemporaine, l'auteure évoque le phénomène désigné par le terme "molka" qui consiste à placer une caméra dans les toilettes pour femmes des entreprises et à diffuser les images sur des sites pornographiques.

L'important pour l'auteure n'étant pas, il me semble, de faire oeuvre littéraire, mais bien d'éveiller les consciences, le livre est un succès, confirmé par son succès commercial et les réflexions qu'il a suscitées.
Les lectrices occidentales, à peine débarrassées de certains comportements, ne pourront cependant pas s'empêcher de noter la permanence de l'attitude compatissante de certains partenaires masculins toujours prêts à " aider".
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Cho Nam-Joo retrace l'histoire de la protagoniste, Kim Jiyeong, de sa naissance à l'âge adulte, et saisit les défis économiques, sociaux et surtout idéologiques auxquels les femmes d'Asie de l'Est ont été confrontées au cours des 30 dernières années. Grâce au bref récit biographique de la mère de Kim Jiyeong, nous connaissons le contexte discriminatoire à l'égard des femmes, y compris dans la question de la natalité : être enceinte d'une fille devient une raison suffisante pour avorter, les mères souffrent et pleurent lorsqu'elles donnent naissance à des filles, et ces naissances sont loin d'être accueillies avec enthousiasme par les aînés ou les maris. Bien entendu, les femmes sont contraintes de renoncer à toute aspiration professionnelle non pas tant pour s'occuper de leurs filles (qui sont rapidement chargées de reprendre les tâches ménagères), mais plutôt pour soutenir la progression professionnelle de leurs fils.

Dans les années 80, la décennie au cours de laquelle Kim Jiyeong est née, la Corée du Sud a connu d'importants progrès économiques. Cette évolution vient remettre en cause le regard discriminatoire, mais c'est un processus lent et ardu.

L'enfance de Kim Jiyeong est marquée par une hiérarchie évidente entre les sexes, tant en public qu'en privé : Kim et sa soeur aînée sont servies en dernier à table, après leur père et leur frère (qui obtiennent toujours les plus beaux morceaux), les hommes ont la priorité sur les vêtements, les filles doivent toujours partager ou renoncer à certaines choses, le but, c'est de contenter le genre masculin.

Bien qu'elle se retrouve dans une meilleure position sociale que sa mère, Kim Jiyeong a quelque chose à dire sur sa situation toujours difficile. À travers sa voix, les voix des autres générations qui ont contribué au processus d'émancipation peuvent également être entendues. L'histoire de Kim Jiyoung doit absolument être racontée. Bien qu'elle soit globalement fictive, certaines choses se passent dans la réalité. Toutes les situations exposées sont basées sur des faits réels et sur une société que l'on retrouve encore aujourd'hui. C'est une histoire sèche, racontée sur un ton froid, distant, et je dois avouer que je me suis ennuyée par moments. Alors que cela aurait pu être une grande histoire, je pense que c'était sous-développé et les personnages pas assez exploités. Je le "range" dans la catégorie documentaire, plutôt que roman. À lire !
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Je préfère le dire dés le départ je ne suis pas le bon public pour ce roman. J'ai eu l'impression de lire un essai politique qu'un roman féministe. Je l'ai lu dans le cadre d'un challenge Babelio et j'ai vu le gros coup marketing autour de cette sortie littéraire.
Que nous propose l'auteure? Un petit plongeon qui fait mal en Corée du Sud pour découvrir la vie pas si parfaite d'une coréenne. Et il est malheureux de constater qu'il y a encore beaucoup de batailles à accomplir pour que la femme soit enfin reconnue.
Nam-Joo Cho a utilisé son expérience personnelle pour nous présenter son héroïne Kim Jiyoung née en 1982. Nous avons cette année de naissance en commun mais pas le même parcours.
L'auteure nous conte les us et coutume de ce pays 100% patriarcal qui ne laisse aucune ouverture et avenir aux femmes. C'est un récit qui fait froid dans la dos. Et aujourd'hui on rencontre encore ces préjugés, ces remarques phallocrates, ces comportement sexistes, ces inégalités professionnelles. Ce récit glaçant peut être transposé dans d'autres pays.
J'ai un petit crush pour le dernier chapitre coup de poing qui montre que l'avenir n'est pas si ensoleillé que ça. Dur de faire changer les coutumes.
Un roman/essai intéressant je l'avoue mais je ne suis pas une grande fan de la littérature asiatique. Un peu trop en pudeur pour moi. Mais j'ai passé un moment intéressant.
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