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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Voilà un livre qui a enflammé les réseaux littéraires en ce début d'année.  Même si je ne partage pas totalement cet engouement j'ai bien apprécié cette lecture sur la difficulté de naître femme en Corée dans les années 80.

Kim Jiyoung est née en 1982 et on la suit jusqu'en 2017, soit 35 ans de discriminations, d'humiliations et parfois même de mépris. Enfant, elle et sa soeur doivent se priver pour leur petit frère élevé comme un roi. Comme dans toutes les familles, la mère de Kim Jiyoung sous des apparences modernes élèvera son unique fils en lui accordant prérogatives et préférences. Dans un pays où il est fréquent que les filles travaillent pour financer les études d'un frère, Kim Jiyoung et sa soeur se battront pour faire les leurs. En fin de compte, trouver un premier emploi et exister dans un univers masculin sera la poursuite de ce parcours du combattant jusqu'à ce que im Jiyoung ait à son tour un enfant ...

Je ne vous en dit pas plus. Ce roman vite lu est un un manifeste accablant sur la prédominance masculine en Corée du Sud . Une immersion dans un pays où la place des femmes est réduite à celle de mère ... et d'un fils c'est mieux !

L'auteure, Cham Nam-joo, dresse un constat cinglant sur les inégalités homme/femme dans une Corée du Sud au système patriarcal. Un pays avec des traditions ancrées depuis des millénaires. A bien y réfléchir, ce schéma peut se transposer dans énormément de pays (les différences de salaire, la charge des enfants, les tâches ménagères, les congés maternité/paternité ...).

Je n'ai pas saisi la subtilité de l'astuce de narration (d'ailleurs je ne suis pas contre quelques explications ?) faisant emprunter à Kim Jiyong la voix de sa mère dès le début du roman.  A la limite, peu importe. La romancière réussit parfaitement à trouver l'équilibre entre l'aspect presque journalistique et la fiction. le récit (fortement autobiographique sans doute) est émaillé de nombreux chiffres (qui montrent) et de statistiques (qui démontrent). le côté romancé permet à Nam-Joo Cho d'introduire un peu d'humour et l'ensemble est écrit avec une certaine neutralité.

Un lente évolution de la condition de la femme en Corée du Sud
Le style est direct et fluide, léger mais efficace et même si ce n'est pas une grande oeuvre littéraire on s'attache au personnage de Kim Jiyoung. L'auteure réussi à éviter l'écueil du pamphlet ultra féministe ! En définitive, l'émancipation des femmes a fait des progrès en Corée ces dernières années mais le chemin est encore long !

Tout bien pesé, ce livre mérite d'être lu !
Lien : http://www.instantanesfutile..
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Je ne connais rien de la littérature coréenne (et de la Corée!) et c'est avec une certaine curiosité que je me suis lancée dans la lecture de « Kim Jiyoung, née en 1982 ». Prêté par une collègue, je ne savais pas que ce roman avait remporté un succès international à sa sortie en … 2016 dans son pays. Il a été adapté au cinéma en octobre 2019, date de sa publication française.

Le succès de ce livre en Corée du Sud tient au sujet qu'il aborde, encore tabou dans ce pays : la condition des femmes dans la société sud-coréenne. Nous découvrons ainsi l'histoire de Kim Jiyoung, une jeune femme coréenne qui a 33 ans au début du roman. le récit, divisé en six époques, nous permet de la suivre de sa naissance à 2016. de ses premiers pas à l'école jusqu'à son premier emploi, en passant par ses études supérieures et ses relations avec ses parents, sa soeur et son frère, la vie de Kim Jiyoung est semée d'embûches, de frustrations et de peur parfois, du fait de sa condition de femme. Son mariage avec un mari aimant et compréhensif n'ôtera pas à Kim Jiyoung son sentiment d'injustice. Au contraire, la naissance de sa fille ne fera que la replonger dans un système où les traditions patriarcales perdurent.

Dans un style sobre et factuel, le roman est ponctué des réflexions que se fait la jeune femme sur les nombreux exemples d'inégalités entre les deux sexes dont elle est témoin à tous les niveaux, ainsi que de statistiques sur la situation des femmes en Corée du Sud. Un pays où, jusque dans les années 70, on permettait encore l'identification des sexes avant la naissance et l'avortement des foetus féminins. Un pays où les soeurs ont toujours eu l'habitude de sacrifier leurs propres aspirations pour permettre à leurs frères de faire des études. Un pays où l'on culpabilise toujours les femmes qui ne donnent pas naissance à un garçon. Un pays où tout simplement l'homme est roi et où la femme est méprisée et sous-estimée. Au fil du récit, le lecteur devient le témoin impuissant du favoritisme pour le genre masculin qui vire parfois au contrôle total sur la vie des filles dès leur plus jeune âge et de cette manière vicieuse qu'a la société de les culpabiliser et de faire passer les hommes pour des grands seigneurs, à qui tout est dû.

On pourrait se dire que la situation s'améliore lorsque que Kim Jiyoung nous dresse le portrait de sa mère, une « cheffe de famille » déjà émancipée qui gère d'une main de maître le budget de la famille ; lorsqu'elle nous parle de ses petits-amis, des jeunes hommes ouverts et prévenants ; lorsqu'elle nous décrit son mari toujours prêt à aider ; lorsqu'elle admire ses collègues femmes combatives qui refusent de se laisser rabaisser. Oui, la société coréenne évolue mais toujours, les traditions patriarcales reviennent à la charge.

Et sur ce dernier point, l'histoire de Kim Jiyoung nous rappelle que la seule chose qui ne change pas d'un pays à l'autre et d'une culture à l'autre – à des degrés différents bien sûr ! - c'est le sexisme à l'endroit des femmes.

"Kim Jiyoung, née en 1982" est un roman qui nous laisse un goût d'amertume mais qui a le mérite de donner la parole aux femmes de toutes générations, de tous pays. A découvrir.
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J'avais lu un article tentateur dans le magazine Lire avant le confinement qui m'avait donné envie de lire ce roman.

En refermant le livre, je me suis demandée si il s'agissait vraiment d'un roman.

Alors oui, l'auteure invente son personnage principal Kim Jiyoung et sa famille, mais les statistiques qui parsèment le récit me font dire que ce livre se rapproche de l'essai.

Il s'agit donc d'un livre sur la place attribuée aux femmes dans la société coréenne : faire des enfants et surtout des garçons, s'occuper de la maison, et parfois des beaux-parents.

Quand elles ont la chance de faire des études et de dégoter un emploi pas trop sous-qualifié, elles sont évidemment moins payée que les hommes.

Pas de congé maternité, alors beaucoup arrêtent de travailler.

Et leur patron de programmer une future embauche d'une femme célibataire. le cercle vicieux.

Quelques citations :

Les filles, presque inconsciemment, entassaient petit à petit au fond de leur coeur la désillusion et la peur des hommes.

Elle avait grandi de la sorte. Avec ce refrain de tout le temps devoir faire attention, s'habiller correctement, se comporter sagement, éviter les quartiers dangereux, les heures dangereuses, les personnes potentiellement dangereuses. La faute était du côté de celle qui n'avait pas su percevoir le danger ni l'éviter.

Pendant que les coupables s'efforçaient de s'en sortir du mieux possible, elles se préparaient à tout perdre.

L'image que je retiendrai :

Celle de la caméra installée dans les toilettes des dames au travail de Kim Jiyoung par un homme, et qui a partagé les vidéos sur Internet.
Lien : https://alexmotamots.fr/kim-..
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Chronique de la femme, de sa place en Corée, des inégalités genrées. L'écriture est claire, fluide, concise. Un très bon moment et très intéressant
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Kim Jiyoung est une femme comme tant d'autres, héroïne du roman de la condition féminine. Quel que ce soit le pays, rien n'est gagné et tout est à perdre. Sous certaines latitudes cette condition est plus à plaindre, lestée du poids de la tradition.
Ce roman foncièrement féministe a résonné particulièrement fort dans ma tête et mon coeur de femme et maman ayant mis sa carrière professionnelle entre parenthèses.
À lire et faire lire.
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Kim Jiyoung est née en 1982.
Kim Jiyoung est une femme coréenne, une femme du monde et il est facile de s'identifier à elle.
Kim Jiyoung a tout pour être heureuse sur le papier, elle vie à Séoul avec un mari aimant et une petite fille adorable. Alors pourquoi cette jeune femme se met tout d'un coup à parler avec la voix d'autres femmes, de femmes qui ont marquées sa vie. Pétage de câble ou dénonciation d'une société trop oppressante ?

Nam-joo Cho découpe son roman en six périodes de la vie de cette femme. En partant de sa naissance, l'auteure nous dépeint la vie de Kim Jiyoung, la vie d'une femme coréenne dans une société où le patriarcat et le sexisme sont encore beaucoup trop présents. Impossible de ne pas faire le parallèle avec la société française tant beaucoup des préoccupations sont semblables.

L'auteure dénonce avec une plume incisive et nous fait réfléchir sur pas mal de sujets car en suivant la vie entière de Kim Jiyoung, on découvre le rôle de la petite fille, la difficulté d'être étudiante, de trouver un travail épanouissant ensuite, la place de la femme enceinte dans le milieu du travail et enfin le rôle important de mère et les sacrifices qu'il peut engendrer.

C'est un roman fort et passionnant. A lire.
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J'ai beaucoup aimé lire ce roman sur la situation des femmes en Corée du Sud. Par le récit de la vie de Kim Jiyoung enfant, adolescente, jeune adulte, femme mariée et mère on découvre la culture coréenne. Même si la France se trouve à l'opposé géographiquement et a une culture différente et des moeurs différentes, la place de la femme dans la culture et le monde socio-économique est identique d'un pays à l'autre.
Le roman est très bien écrit, il y a un bon rythme qui permet au lecteur de se passionner pour la vie du personnage principal. Si j'ai supprimé une étoile c'est que j'aurais aimé un dénouement plus développé sur la vie de Kim Jiyoung.
La conclusion finale est révélatrice du monde dans lequel nous vivons et invite à s'interroger sur ce que la société de demain réserve aux femmes.
Merci #NetGalleyFrance de permettre aux lecteurs de découvrir aussi la littérature asiatique.
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Vous trouveriez normal en tant que petite fille de devoir chaque jour laisser tous les bons morceaux de viande à votre frère et de vous contenter de riz ou de légumes ?
Vous accepteriez de devoir aller travailler à l'usine dès 15 ans pour que votre grand frère puisse aller à l'université ?
Et quand enfin, à force de travail et d'acharnement un jour vous arrivez vous-même à pouvoir étudier pour obtenir un diplôme, vous vous apercevez que tous les postes convoités sont attribués à des hommes, jamais à des femmes, ça ne vous énerverait pas un petit peu?
Et imaginez encore que vous arriviez enfin à décrocher un poste dans une entreprise et là, vous vous rendez compte qu'en plus de votre travail, on vous demande de faire le café pour tous vos collègues, de mettre la table et de la débarrasser, d'aller prendre les commandes de repas alors que ce n'est pas votre rôle mais que ça va de soit vu que vous êtes une femme, ça serait agaçant, pas vrai ?
Et ce travail si chèrement convoité, finalement, vous devrez le quitter si vous rencontrez un homme et que vous décidez de vous marier, bah oui, parce que dès que vous aurez un mari, on s'attendra à ce que vous ayez un bébé et comment ferez-vous pour le faire garder jour et nuit, avec vos horaires de dingue, votre maigre salaire et le prix des nounous ?
La vie des femmes en Corée du Sud ne fait pas vraiment rêver et l'auteur, par le biais de mille et une petites choses, de dizaines de faits isolés, nous montre à quel point la place des femmes est encore bien loin de valoir celle des hommes en Corée.
Un roman très fort qui sert de témoignage actuel et nous montre que nous avons bien de la chance de vivre dans un pays où les inégalités sont quand même moins flagrantes.
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Aujourd'hui, je vous emmène au Corée du Sud avec Kim Jiyoung, née en 1982, un premier roman qui a beaucoup fait parler de lui depuis sa sortie, et pour cause ! Loin des paillettes de la pop culture sud-coréennes qui perce de plus en plus chez nous, ce roman vous montrera une autre facette du pays. Car se plonger dans l'histoire de Kim Jiyoung, c'est découvrir la vie quotidienne en Corée, une société dans laquelle une femme enceinte n'a pas d'autre choix que d'abandonner sa carrière. A choisir entre le salaire d'un père, et celui toujours moins élevé d'une mère, la décision est vite prise quand la majorité des parents ne peuvent pas se permettre une garderie. Alors, cette histoire est celle de Kim Jiyoung, mais c'est aussi l'histoire de toutes les coréennes.

Un matin, Kim Jiyoung craque. Elle se lève comme à son habitude mais son mari réalise très vite qu'elle n'est pas elle-même. Un moment elle agit comme sa mère, celui d'après elle devient l'une de ses amies d'enfance, toujours des femmes. Trouble de la personnalité ? Les médecins ne savent pas quoi en penser tandis que l'auteur nous propose de parcourir le passé de notre protagoniste pour mieux comprendre le mal qui la touche aujourd'hui. Par sa maladie, on va découvrir l'histoire de plusieurs coréennes qui ont vu leur vie formater parce qu'elles étaient des femmes, à commencer par sa mère qui a du travailler toute sa jeunesse pour financer les études de ses frères.

Et pourtant, l'émancipation des femmes a fait de belles avancées en Corée ces dernières années, comme partout dans le monde. Mais il reste des habitudes et des réflexes profondément ancrés dans la société coréenne, même chez les femmes qui ont intégré et accepté toute une série de discriminations. Un état de fait que Kim Jiyoung a beaucoup de mal à accepter. Chaque injustice de sa vie la frappe d'autant plus qu'elle se sent impuissante : de sa jeunesse dans l'ombre de son frère, à ses études peu enrichissantes, en passant par son travail où ses chances d'être promue son extrêmement faibles et, enfin à la naissance de sa fille qui, aux dires de tous ses proches, aurait mieux fait d'être un garçon. Difficile de se sentir épanouie lorsque l'étiquette « femme » vous ferme souvent toutes des portes.

Alors, soyons clairs, on ne lit pas ce roman pour la qualité de son écriture ou le style particulier de l'autrice qui ne s'encombre pas de fioriture, on le lit parce que c'est un témoignage intime et fascinant de la lente évolution de la condition de la femme en Corée du Sud.
Lien : https://ladesordonnee.com/20..
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Kim Ji Young a grandi dans une famille de parents très occupés. le père, employé modèle ne gagnait pas assez pour satisfaire les besoins de la famille. Au fil de petits boulots à la maison, puis propriétaires de petits commerces, ils ont gagné assez d'argent pour permettre à leurs enfants de faire des études supérieures.

Bien sûr, le benjamin, seul enfant mâle, fut privilégié et libre de corvées domestiques, mais ce n'est qu'une fois à l'université que Kim Ji Young découvrit vraiment le triste sort des femmes coréennes, condamnées au foyer à plus ou moins courte échéance ! 

En effet, dès l'annonce d'une maternité, et au plus tard après l'accouchement, les femmes de sa génération se résignent à demeurer au foyer ! 

Et bizarrement c'est pour cela qu'on donne aux jeunes femmes les tâches les plus complexes, les dossiers les plus ardus ... parce qu'il n'est pas nécessaire de ménager leurs forces ... puisque elles ne restent dans les entreprises que quelques années ! 

Au début de ce roman, Kim Ji Young semble atteinte d'un dédoublement de personnalité : elle se met à parler avec les intonations de sa mère,  copiant son apparence et ses attitudes.

L'auteur déroule ensuite la vie de cette petite fille sage, étudiante studieuse, jeune épouse / communicante de choc / mère de famille ... jusqu'au craquage ! 

S'ensuit une description de la vie au travail des jeunes coréennes entre harcèlement et burn-out jusqu'au chapitre de conclusion où la parole est donnée à un psy des plus machistes ! 

Un roman disparate, dont la deuxième moitié prend l'allure d'un documentaire ou d'un ouvrage de sociologie avec pour fil rouge la vie de l'héroïne. 

un roman que j'ai beaucoup apprécié ! 

Un auteur dont je vais guetter les prochaines productions ! 
Lien : http://les.lectures.de.bill...
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