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Un recueil de nouvelles, écrites par une bhoutanaise, ça ne pouvait que me tenter pour la découverte, même si je n'aime pas le format nouvelle.

Nous avons donc ici 13 nouvelles, toutes centrées sur des femmes. Certaines ressortent plus de la fable ou du conte, mais toutes nous donnent des infos sur la vie au Bhoutan, à notre époque.
Alors si dès le prologue l'autrice nous indique que dans les années 60 les femmes étaient indépendantes, conservaient leur identité même après mariage, étaient l'héritière principale, etc, etc... Je ne sais pas ce qu'il s'est passé, mais ce n'est pas vraiment cela que l'on garde à la lecture des récits qui suivent.
Parce que dans l'ensemble, on y rencontre des femmes, bien souvent seules (les hommes ne sont d'ailleurs que très rarement mentionnés), devant porter tout à bout de bras, qu'elles vivent ou pas avec une famille. Si le tout est bien écrit et agréable à lire, j'ai trouvé que la condition de ces femmes était assez désespérante.

Ce qui m'a le plus frappé, c'est le choc culturel entre notre époque et les modes de vie décrits. Une des nouvelles d'ailleurs se penche sur cet antagonisme quand une jeune fille, qui doit transporter du fumier sur son dos pour fertiliser les champs, dévoile qu'elle a un piercing au nombril et qu'elle passe parfois du temps en ville, s'amusant et se maquillant comme toutes les jeunes qu'on imagine de notre côté du globe. Sans compter les "anachronismes" de cette société qui lave sa vaisselle dehors sous le jet d'un robinet, transformant son allée en pataugeoire boueuse, alors qu'elle cuit son riz dans un autocuiseur électrique.

Première incursion pour moi au Bhoutan, pays assez discret sur la carte du monde, et qui semble totalement hors des codes que l'on connait. Au final, une lecture bien intéressante.
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Le Bhoutan. Un tout petit pays au nord-est de l'Inde. Son existence est quasi-inconnue, alors je ne vous parle pas de sa littérature ! Kunzang Choden est le.la seul.e auteur.e bhoutanais.e que je connais. J'avais déjà lu il y a quelques années le Cercle du Karma et quand j'ai vu un recueil de nouvelles à la médiathèque, je n'ai pas résisté !

Dans chaque nouvelle, une histoire de femme. Mère, fille, épouse, soeur : Kunzang Choden nous décrit leur vie dans leur cabane, loin de la technologie et de la mondialisation qui ont pourtant déjà atteint les villes.
Je commence par cela car dans la nouvelle qui m'a le plus marquée, une jeune fille retrouve son village natal pour aider sa mère aux travaux domestiques, après avoir passé plusieurs mois à la capitale, où elle a découvert la mode, la télévision… Elle garde en souvenir de cette époque un piercing au nombril, qui devient l'attraction du village !

Kunzang Choden a à coeur de nous décrire la vie dans de petits villages bhoutanais et j'en retiens deux choses.
D'abord, l'importance de la communauté : dans la plupart des nouvelles, c'est tout le village qui participe à l'histoire, en commentant, jugeant… voire déclenchant le problème.
Mais plus encore, l'auteure dépeint une société dans laquelle les femmes subissent. Tous les travaux domestiques incombent aux épouses et aux filles, jamais aux fils. Les épouses sont soumises au bon vouloir de leur mari. Et que dire de cette jeune fille qui arrête l'école prématurément pour aider ses parents aux champs et afin que ses trois frères, eux, puissent faire des études plus longues ?

Chaque nouvelle est presque comme un petit conte, on y décèle parfois une morale. Rares sont celles qui « finissent bien ». Ce recueil de nouvelles permet de découvrir une société différente et de (re)découvrir l'importance du beurre pour les Bhoutanais…
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Toutes les nouvelles se déroulent au Bouthan, majoritairement dans des petits villages isolés mais quelques unes nous offrent un aperçu de villes plus modernes.

Le point commun de toutes ces histoires c'est qu'elles parlent des femmes du Bouthan.
Elles sont mères, épouses, amantes, indépendantes, jeunes, vieilles... et toutes nous transmettent un peu de leur vie. Les moments tristes prennent le relais des moments joyeux et la vie s'écoule au rythme d'une nature belle et parfois hostile.

Mon avis :
Je voulais du dépaysement et bien j'ai été servie au-delà de mes espérances.

Ce recueil m'a donné l'impression d'être assise au milieu de ces femmes et de les écouter raconter leur histoire et par conséquent celle de ce pays.

Je me suis sentie comme une invitée avec qui, autour d'un feu, elles partageraient quelques moments intimes, des tranches de vie comme je les aime mais à la sauce Bouthanaise.
L'occasion de découvrir un pays en pleine mutation où tradition et modernité se cotoient mais où la vie reste globalement rude.
Lien : http://www.livr-esse.com/art..
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Le Bhoutan a peut-être mis en place un "bonheur national brut" pour calculer la richesse de son pays mais ça ne se sent pas tellement dans ces histoires qui montrent la vie de femmes dans les villages éloignés : faire toutes les tâches domestiques jusqu'à transvaser le fumier parce que les hommes ne font rien, élever les enfants seule assez souvent, vivre selon son rang familial, dans une atmosphère subtile de ragots et de non-dits pour l'harmonie collective...
L'écriture de l'autrice qui nous emmène dans sa culture est très agréable et les histoires courtes sont suffisamment diversifiées pour ne pas lasser. Une jolie découverte.
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Un recueil de nouvelles découvert grâce au challenge Globe trotteurs qui me fait sortir des sentiers battus et découvrir des littératures vers lesquelles je n'irai pas forcement.

On découvre à travers des nouvelles, la culture et les traditions du Bouthan, pays il faut bien le dire très méconnu pour moi.
J'ai découvert un peuple proche de la terre, de ces racines, les femmes sont exploitées pour tout type de travaux, ménagers, agricoles en plus de la maternité... Un fort attachement aux traditions qui se perdent malgré tout avec les nouvelles générations qui aspirent à une autre vie que la vie rurale.
Pas d'eau courante, pas d'électricité, une vie rudimentaire ponctuée de nombreuses fois par la consommation d'alcool.

Une lecture très intéressante au niveau culturel, l'écriture est également très agréable.
Une très belle découverte !
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13 nouvelles, 13 portraits de femmes ancrés dans leur quotidien, au coeur du royaume du Bhoutan, pays de moins d'un million d'habitants, enclavé entre Inde et Chine. Après son roman le cercle du karma, Kunzang Choden nous livre les récits d'une bhoutanaise particulièrement attachée aux femmes de son pays, aux traditions et à la ruralité alors que la modernité bouleverse les habitudes, notamment dans la capitale, Thimphou. Les nouvelles qui composent le recueil Histoires en couleurs prennent parfois la forme de contes mais c'est le réalisme qui domine le plus souvent et qui ne cache rien de la difficulté d'être une femme aujourd'hui dans un pays où le machisme impose toujours sa loi. Kenzang Choden raconte des destins ordinaires et les rend universels, sans jamais céder à un quelconque misérabilisme. Compassion, honnêteté et une bonne dose d'humour illuminent ces histoires de femmes battues, trompées, solitaires, qui luttent sans relâche pour acquérir leur indépendance et ne baissent pas les bras devant l'adversité. Elles élèvent leurs enfants au courage et à l'énergie, alors que les pères sont absents ou démissionnaires, dans une société en perpétuelle évolution, qui se mondialise peu à peu. La sérénité et la lucidité avec laquelle l'auteure conte ces 13 histoires l'éloignent du pittoresque et de l'exotisme que l'on s'attendrait à y trouver. En lisant Histoires en couleurs, on ne sent jamais spectateur ou voyeur mais tout proche et en empathie avec ces femmes au caractère bien trempé, dignes et fières, même quand elles se laissent aller à consommer l'ara, le tords boyaux local, sans modération.
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Histoires de femmes hautes en couleurs, ce recueil de treize nouvelles nous fait entendre la voix d'un pays méconnu, le Bhoutan. Son auteure, Kunzang Choden, y est née en 1952. Au coeur des villages, dans une société qui hésite entre tradition et modernité, sa langue est une invitation au voyage...

Que signifie être une femme au Bhoutan ? En réponse à cette question, toutes les nouvelles qui composent ce recueil dessinent le portrait de femmes fortes, qui font face aux épreuves de l'existence, s'entraident bon gré mal gré et ne baissent (presque) jamais les bras. Tandis que l'une a dû arrêter les études pour s'occuper de sa famille, l'autre a été abandonnée par son mari. Sangye Lhamo prend soin de sa mère alcoolique, pendant que Tsewang Doma rêve de la capitale... Autour d'elles, les hommes gravitent, souvent lâches, absents, voleurs, idiots et infidèles. Rares sont ceux qui échappent aux critiques. Quand c'est le cas, c'est toujours le regard d'une femme qui les sauve de l'ornière. Regard d'une fille, qui aime son père malgré ses défauts. D'une femme, qui défend son mari contre toute raison. D'une mère, qui couvre les agissements de son fils. Malgré quelques exceptions donc, ce sont les femmes qui mènent la danse. Bon an, mal an. Avec les moyens du bord, les terres que leurs mères leur ont légué ; parce qu'au Bhoutan, ce ne sont pas forcément les hommes qui héritent. Les filles ne portent pas forcément le nom de leur mère. Les mères célibataires ne sont pas mises au ban de la communauté ; elles font l'objet de commérages, mais pas plus que les autres familles.

Les nouvelles décrivent la vie dans les villages ; on y découvre la dureté du travail aux champs, les tâches domestiques lourdes incombant aux femmes ; tout nous parait d'un autre âge. Par opposition, la capitale Timphu exerce une force d'attraction sans pareille pour certains jeunes. Elle siginifie l'accès aux conforts les plus basiques comme l'électricité et la techonologie "domestique" (la télévision, l'électroménager). Sont également dépeintes les relations entre voisins ; l'entraide, indispensable, et son pendant négatif, le regard permanent des autres. Tout semble se faire ensemble, dans ces sociétés où la solitude voue à la mort. Les mariages, les enterrements, les joies comme les peines se partagent. Les rites religieux viennent cimenter ces étapes de la vie ; les mediums, humains qui représentent une divinité, ont une place de choix dans les communautés. L'alcool est également présent à tous les moments importants ; l'ara, l'alcool de céréales distillé, est bu comme de l'eau mais fait des ravages sur ceux qui le consomme exagérément.

De cette lecture, je retiendrais le plaisir éprouvé à être en compagnie de ces femmes. Chacune possède sa propre personnalité, son caractère, mais toutes font preuve du même courage, de la même liberté de penser. Bien que peu instruites parfois, elles font montre d'un bon sens remarquable et d'une intelligence pratique désarçonnante. Ne connaissant rien au Bhoutan, j'ai adoré voyager dans leur pays, les observer le temps de quelques pages, sans jamais rester sur ma faim, ce qui est parfois le risque avec le risque avec les nouvelles. J'ai ressenti une forme de mélancolie, (le spleen bhoutanais ?) durant ma lecture, quelque chose de doux et amer à la fois. J'ai également éprouvé, plus que jamais, un sentiment de sororité, d'amour profond pour toutes les femmes et une admiration inconditionnelle pour leur force. Je vous recommande vivement de céder à leur appel...
Lien : http://manouselivre.com/hist..
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Une très jolie découverte, grâce au Challenge Globe-Trotter. Un recueil de 13 nouvelles de l'auteur Kunzang Choden, née au Bhoutan (à l'Est du Népal).

Ce sont des histoires de femmes, les hommes sont quasiment absents des récits, exceptés pour les fils qui y ont toute leur place. La plupart des femmes sont des villageoises, elles sont confrontées aux petits et grands défis de la vie (une rentrée scolaire, un mari volage, la maladie, une souris dans la maison, un fils qui part s'installer à l'étranger, une voisine devenue folle, un enfant voleur dans le village...)

La première nouvelle est particulièrement intéressante, elle est la seule qui confronte clairement la culture du pays avec la culture occidentale concernant les noms de famille. L'histoire met en scène une directrice de l'école, une religieuse italienne, qui n'accepte pas le nom de famille donné par la petite élève, et on apprend qu'au Bouthan les noms ne sont pas donnés comme on le fait en Europe et que cette coutume est en train de disparaître.
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Treize portraits de femmes en treize nouvelles, se déroulant toutes dans des zones rurales du Bhoutan. Si certaines sont amusantes, comme celle de la jeune femme qui fait sensation dans son village après s'être fait poser un piercing au nombril dans la capitale, d'autres sont tragiques, comme celle de la femme en fin de vie qui fait revenir ses fils auprès d'elle.
L'écriture est très agréable et les thématiques universelles, tout en nous faisant découvrir ce pays méconnu qu'est le Bhoutan.
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