Les chaînes de l'habitude. Nous poursuivons longtemps notre tâche dans un dessein déterminé, puis, lorsque celui-ci est réalisé, l'effort quotidien nous manque.
Il y eut un silence de mort pendant une minute. Puis j'éclatai de rire.
"Vous êtes fou, dis-je.
- Non, répondit Poirot avec calme, je ne suis pas fou."
- J'avance l'hypothèse que le meurtrier portait des gants, ou une étoffe quelconque autour de la main. (...)
- Mais pourquoi ?
(...)
- Pour rendre le problème encore plus problématique.
Mon cher, dit-il avec une douceur nuancée de reproche, Hercule Poirot ne courrait pas le risque de créer du désordre dans sa toilette sans être sûr d'atteindre son but. Ce serait aussi ridicule qu'absurde, et je ne suis jamais ridicule.
Ah, les femmes ! s'exclama Poirot en français. Elles
sont fantastiques. Elles inventent, au hasard, et comme
par miracle elles ont raison. Non, pas vraiment par mi-
racle. Elles observent, sans même en avoir conscience,
une infinité de détails. Leur subconscient additionne
toutes les petites choses et elles appellent le résultat in-
tuition.
Ne vous inquiétez pas de ce que vous dites à un homme, il ne vous croira pas si ce n’est pas flatteur : ils sont tous tellement vaniteux !
« Cela me donna à penser que bien peu de choses échappaient à Hercule Poirot. »
« - J’ai bien souvent entendu l’inspecteur Japp parler de M. Poirot et de ses idées, comme il les appelle. « Elles sont trop fantaisistes pour moi, déclarait-il, mais elles correspondent toujours à une vérité. »
« - […] Ne croyez pas que ces objets (il effleurait en parlant le haut d’une petite bibliothèque) soient toujours muets; ils me parlent souvent; les chaises et les tables ont leur manière de s’exprimer.
Il se dirigea vers la porte.
- Laquelle ? m’écriai-je. Que vous ont-elles appris aujourd’hui ?
Il me jeta un regard moqueur par-dessus son épaule et dit :
- Une fenêtre ouverte, une porte fermée, une bergère qui a bougé toute seule, j’ai demandé « pourquoi » à ces trois objets et n’ai pas obtenu de réponse.
Il secoua la tête, se gonfla la poitrine et nous regarda en clignant des yeux. Il paraissait ridiculement infatué de lui-même et je me demandai s’il était véritablement aussi habile qu’on le disait. Sa grande réputation ne s’était-elle pas établie sur une série de hasards heureux ? »
« - J’avais aussi un ami… un ami qui ne m’a jamais quitté pendant plusieurs années. Il se montrait parfois d’une bêtise effrayante et, pourtant, il m’était très cher. Imaginez-vous que sa bêtise elle-même me fait infiniment défaut. Sa naïveté, ses idées honnêtes, le plaisir que j’éprouvais à d’éblouir par mes dons supérieurs… tout cela me manque plus que je ne puis vous dire. »