Sarah King posa un long regard scrutateur sur Hercule Poirot. Elle examina en détail sa tête ovoïde, sa grosse moustache, sa recherche vestimentaire et la noirceur suspecte de ses cheveux.
— Eh bien ! Mademoiselle, êtes-vous satisfaite ?
Sarah rougit lorsque ses yeux rencontrèrent le regard ironique et amusé de Poirot.
— Je vous demande pardon, dit-elle maladroitement.
— De rien ! Au moins, vous me reconnaîtrez la prochaine fois.
Sarah esquissa un sourire.
— Je ne vous empêche pas de me rendre la pareille.
— Merci de l’offre. Mais je n’ai pas attendu votre permission.
[...] Tout être humain mérite des louanges lorsqu’il fait œuvre utile, que ce soit un homme ou une femme. [...]
Sarah poussa un soupir.
- Aujourd'hui même, on m'a fait sortir d'une église parce que je portais une robe sans manches. De toute évidence, le Tout-Puissant déteste mes bras, bien qu'il les ait faits!
Sarah poussa un soupir.
- Aujourd’hui même, on m’a fait sortir d’une église parce que je portais une robe sans manches. De toute évidence, le Tout-Puissant déteste mes bras, bien qu’il les ait faits !
Il refusait d’imaginer que ce que j’appellerais « le cas Boynton » puisse être autre chose qu’une déviance de l’amour maternel. Et il n’avait pas perçu un instant tout le substrat latent de haine, de servitude, de malheur et de révolte.
- Vous êtes... vous êtes un policier, n'est-ce pas ?
- Oui, mademoiselle.
- Un policier très connu ?
- Le plus grand détective du monde, répondit Poirot comme s'il énonçait une vérité évidente. Ni plus ni moins.
- Jérusalem vous plaît ? lui demanda le Dr Gérard après un échange de salutations.
- Par certains côtés, c'est assez atroce, répondit Sarah avant d'ajoute : la religion, c'est une histoire de fous, non ?...
Le Français parut amusé :
- Je vois ce que vous voulez dire, déclara-t-il dans un anglais presque impeccable. Toutes ces sectes qui se chamaillent et qui ne songent qu'à s'étriper !
- Sans parler de ces édifices abominables qu'ils ont bâtis un peu partout ! renchérit-elle.
- Là, je suis bien de votre avis.
- Et dire que, pas plus tard que ce matin, soupira Sarah, on m'a obligée à sortir d'une église parce que je portais une robe sans manches. Il faut croire que le Tout-puissant, qui m'a pourtant donné des bras, ne les apprécie guère.
- Le malheureux ! renifla Mme Pierce. Je suis toujours toute retournée quand je vois un médecin malade. Je trouve que ça a quelque chose de choquant, pas vous ?
Lorsque le goût de la tyrannie et de la cruauté s'est emparé d'un être humain, il n'épargne personne, pas même ceux qui lui sont le plus cher.
- On devrait empoisonner cette femme ! déclara-t-il.
Sarah sursauta.
- Mrs Boynton ?
- Non, pas Mrs Boynton, mais lady Westholme. Je ne puis comprendre qu’elle soit mariée depuis plusieurs années et que son époux ne l’ait pas encore envoyée ad patres ! De quoi donc est-il fabriqué, ce type-là ?
Sarah éclata de rire.
- C’est un homme qui ne songe qu’à la chasse et à la pêche, expliqua-t-elle.
- La logique même ! Il assouvit sa soif de meurtre en massacrant les créatures prétendues inférieures.