Je suis parti à la fin de l’été, pile le jour de mes dix-huit ans. À part le petit cri de la buse qui me précédait, pas un bruit. Ma seule copine sur le plateau d’Aubrac, celle-là. Peut-être qu’elle avait compris que je m’en allais pour de bon ? Les autres gars du buron avaient du mal à y croire eux. Plusieurs années qu’on était tous les quatre là-haut à fabriquer de la tome chaque été. Bouffer du lard rance et du pain rassis en buvant du lait sans jamais voir personne pendant des jours et des jours, ça leur allait. Comme j’étais le plus jeune de l’équipe, on disait le roul, j’étais chargé des cochons et des ordures. Mais tout ça, c’était fini pour moi. Fini.
- Antoine : Qui c'est, lui ?
- Poing barre : Pare-brise, le comptable de la maison. Il est israélite, mais pour un juif, il est formidable, surtout quand il faut éviter les emmerdes...
Le roi des gitans !
C'est surtout lui qui contrôle tous les ports de départ et d'arrivée des cargaisons d'opium et de morphine basés sur le pourtour de la méditerranée.
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Quant à la salle, c'était un mélange de bottin mondain et de registre du grand banditisme du quai des Orfèvres.
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