AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,62

sur 114 notes
Chung Bora propose dix histoires courtes aussi étranges qu'effrayantes, avec une créativité qui force le respect et une volonté de déranger plus qu'assumée. Plusieurs sont d'une efficacité redoutable, posant en quelques lignes les enjeux et mettant immédiatement dans la rétine du lecteur des images difficiles à congédier.

« Elle s'apprêtait à tirait la chasse d'eau avant de sortir de la salle de bain.
Mère.
Elle se retourna. La voix qui l'appelait provenait d'une sorte de tête émergeant des toilettes.
Mère
Elle regarda un moment cette chose, sans bouger. Puis elle tira la chasse d'eau. »

Ainsi démarre La Tête. Une tête parlante que vit dans les toilettes, un être grumeleux et sensible qui s'est formé à partir des effluences corporelles de la protagoniste qu'elle reconnaît comme sa mère et dont elle attend reconnaissance.

Ouverture tonitruante, bizarre ou intrigante. Série d'épreuves et d'horreurs qui s'abat sur les personnages. Humour ironique qui place le lecteur en légère distance pour maximiser l'impact d'un épilogue brutal. Aucune rédemption. Aucune boussole morale. C'est le canevas des dix histoires qui brassent des genres littéraires très différents et défient la catégorisation conventionnelle : conte de fée, science-fiction, fable, surréalisme, fantastique, léger surnaturel, horreur ...

Dommage que les propositions soient inégales. Je n'ai pas apprécié toutes les histoires, notamment deux qui m'ont laissé complètement à quai ( le Maitre des vents et du sable, Heureux foyer ) mais quatre sont exceptionnelles d'intensité et d'évocation, incroyablement marquantes. La Tête donc, Lapin Maudit ( une lampe ensorcelée qui décime une famille d'industriels ), Les Règles de la vie ( une femme enceinte sans rapport sexuel se retrouve dans l'obligation de trouver un père ) , Les Cicatrices ( un enfant enlevé est jeté dans une grotte en pâture à une Chose qui le torture ).

J'ai souvent été dérangée dans mon confort de lectrice, perturbée, dégoûtée même par certaines images qui surgissaient tant Chung Bora écarte nos paupières pour nous obliger à regarder sans ciller les cauchemars qu'elle a imaginés. Mais même lorsque le glauque et le sordide saturent le récit, leur convocation n'est jamais gratuite.

Sorte de conte de moralité, chaque histoire revêt plusieurs niveaux de lecture pour se faire parabole moderne dénonçant les méfaits jusqu'à la cruauté de nos sociétés contemporaines. Plus particulièrement ici le patriarcat qui impose normes sociétales contraignantes aux femmes au point de les pressurer jusqu'à l'os et d'annihiler toute possibilité de contrôler de leur corps. le capitalisme aussi, dont la cupidité fait ressortir les pires penchants des personnages incapables de résister à toute corruption par appât du gain. le thème de la vengeance plane au-dessus de nombreuses histoires.

Une expérience littéraire certes inégale mais vraiment marquante, très différente de ce qu'on peut lire habituellement.
Commenter  J’apprécie          1068
Si vous croyez que tous les petits lapins aux museaux frétillants sont gentils, vous faîtes une grave erreur. Ils peuvent vous ruiner une entreprise, voir une famille entière, et même grignoter des petits bouts de votre cervelle tous les jours, et surtout si vous êtes l'ennemi d'une lignée de sorciers rancuniers…
********

Si vous tombez un jour sur une tête qui sort de vos toilettes et qui vous appelle « mère », je vous conseille fortement d'en prendre soin même si c'est dégueulasse.
********

D'autres nouvelles plus ou moins captivantes dont celle du renard qui saigne de l'or et qui nous évoquerait les richesses de la nature que nous ne respectons pas. Ou la façon dont nous faisons profit de la nature jusqu'à nous détruire, nous et notre descendance. Excellente nouvelle.
********

Mention toute spéciale à la nouvelle : « Les règles du corps ». Jeux de mots entre les menstruations et les règles contraignantes du patriarcat. Ici la règle imposée par le patriarcat est transformée en quelque chose de concret : si elle veut un enfant normal, elle doit trouver un père… Excellente nouvelle qui fait froid dans le dos, la protagoniste n'a pas d'autre choix que de trouver un homme pour son bébé, sans quoi l'enfant aura des particularités que je ne vais pas spoiler… Aujourd'hui, c'est un sujet assez riche, même si on fait croire à la Femme qu'elle a le choix dans le monde occidental, les contraintes de la société montrent que ce n'est pas si évident. D'ailleurs, le sujet de l'envie ou non de maternité est assez récurrent en ce moment. Nous le verrons dans le téléfilm Horloge d'Alexis Jacknow (Disney +), mais également dans le remake bien dérangeant de Faux Semblants avec une Rachelle Weisz plus qu'incroyable et la saison 12 de American Horror Story avec une Emma Roberts étonnante en rôle de femme fragile et délicate. La maternité dans l'horreur est donc le sujet très en vogue, et cette nouvelle de Chung Bora aura le don d'effrayer de manière peu conventionnelle. C'est une nouvelle qui propose une autre métaphore mais si j'en dis trop, je vous prive de la chute.


Un recueil de nouvelles assez riches et "bizarres", entre Nicolai Gogol et Junji Ito.
Commenter  J’apprécie          8012
Voici un recueil de dix nouvelles, entre fantastique et horrifique.
Pour entrer dans cet (ces) univers, il faut oublier toute rationalité, tout cartésianisme, et accepter d'évoluer, le temps de 20 ou 30 pages, dans des mondes parallèles faits de contes, de malédictions, de vengeances ou de créatures chimériques. Dans ces nouvelles, qui s'apparentent parfois à des fables moralisatrices, on réfléchit, entre autres, à la cupidité et à la jalousie, à la place des femmes dans la société, à la maternité.
La lecture de ces textes est très fluide, pas désagréable malgré les situations souvent glauques et sombres, et même si la symbolique de ces histoires (s'il y en a une) m'a souvent échappée. J'ai du mal à juger de l'originalité de ce recueil, n'était pas familière du genre. En tout cas l'autrice a une imagination et un imaginaire impressionnants.
Une lecture hors de mes sentiers battus, intéressante, mais pas au point d'y regoûter tout de suite.

En partenariat avec les Editions Matin Calme via une opération Masse Critique de Babelio.
Lien : https://voyagesaufildespages..
Commenter  J’apprécie          470
Ce livre est à conseiller à ceux qui ont un esprit ouvert, très ouvert. A une autre culture, une autre manière de raconter les histoires, aux surprises aussi. Si ce n'est pas le cas, passez votre chemin, ce Lapin maudit de Chung Bora risque fort de vous déstabiliser. C'est d'ailleurs une de ses qualités.

Clarifions de suite ce qui attend le lecteur, puisque la quatrième de couverture ne le mentionne pas. C'est bien d'un recueil de nouvelles dont il s'agit, non d'un roman. 10 récits particulièrement surprenants, différents dans leurs tons et leurs approches, écrits avec la patte singulière de l'autrice coréenne.

Ce résumé cite également Eraserhead et Carrie, ce qui peut tromper le lecteur, sachant que les liens sont ténus, limités à de vagues images communes.

Pourtant habitué à lire des nouvelles dites de « genre », je crois n'en avoir jamais lues de telles. Toutes invoquant le fantastique, sous différentes formes, de différentes manières.

Certaines totalement folles lorsque lues au premier degré (avant de les intégrer au second), parfois réellement dérangeantes ou désorientantes.

Il faut vraiment accepter de se laisser porter par chaque histoire, chaque ambiance.

A une époque où une partie de la production littéraire à tendance à pousser vers l'uniformité des tons et des idées, un tel recueil est un souffle bienvenu de créativité et d'audace.

Car Chung Bora ose tout, de ce qui s'apparente à un conte traditionnel ou une fable jusqu'à des passages carrément gore, du « nonsense » au fantasque, n'hésitant pas à user d'un style décalé, et même à se lancer dans une histoire de SF parlant d'amour.

Chaque nouvelle doit s'appréhender avec ouverture, prêt à vivre une expérience de lecture étonnante le temps de 20 ou 30 pages. A accepter d'y perdre pied.

Des histoires à plusieurs niveaux de lecture, parlant de malédiction (et de lapin), de monstres, d'une grossesse non attendue, d'avidité, du lien qui attache à une vie (au sens propre comme au figuré)…

Avec quelques thèmes saillants qui pointent, comme la place des femmes, leur culpabilité à être, à travers leur sang. Ou encore l'enfance dévoyée, enfermée. Des idées qui s'avèrent, en filigrane, vraiment engagées.

Toujours avec une réelle inventivité, jouant avec les paradoxes, l'extravagance des situations, osant l'absurde pour faire passer les idées. Sans chercher toujours la chute, mais bien à raconter des histoires.

La magie, le surnaturel et le fantastique font partie intégrante de la culture coréenne, bien éloignée souvent du côté très cartésien des sociétés occidentales.

A ce bagage, Chung Bora rajoute une curiosité et une soif de connaissances hors norme, puisque diplômée de Yale, enseignant la langue et les lettres russes ainsi que la littérature de science-fiction, et également traductrice du russe et du polonais (une nouvelle se déroule d'ailleurs en Pologne).

Après un temps d'adaptation, à ouvrir tous mes pores émotionnels, j'ai adhéré à ces voyages dans l'imaginaire et dans un autre mode de pensée. Je me suis laissé emmener, noyer aussi, dans ces environnements atypiques, ces idées extravagantes. Dégustant cette folle liberté de ton, de vision et d'illusion. Plus ou moins selon les nouvelles, tant elles proposent des ambiances différentes.

Je suis d'ailleurs certain d'une chose, plusieurs des images générées par ces histoires sont d'une puissance telle qu'elles me resteront gravées en mémoire pour très longtemps.

Si vous cherchez, si vous osez, sortir de votre cadre habituel, ce Lapin maudit est une expérience de lecture singulière. Chung Bora est une conteuse étonnante, qu'on pourrait écouter blottis au coin de feu, pour s'évader, réfléchir ou frissonner. Il faut du talent pour raconter ainsi de telles histoires qui ne laissent aucunement indifférent.
Lien : https://gruznamur.com/2023/0..
Commenter  J’apprécie          321
Quelle meilleure lecture que ce recueil de dix nouvelles pendant le week-end de Pâques ? Même s'il n'y a que le lapin en commun, l'ambiance des récits étant très sombre.

Ces dix nouvelles d'une vingtaine ou une trentaines de pages chacune (hormis celle intitulée "Cicatrices" beaucoup plus longue) sont déstabilisantes et m'ont complètement sortie de ma zone de confort. Alternant entre horreur et magie, avec une touche de science-fiction parfois, cette oeuvre de Chung Bora a de profonds sens cachés. Il y est bien sûr question de vengeance, de malédiction mais aussi du statut de la femme dans la société entre autres sujets contemporains. Certaines nouvelles sont plus difficiles à cerner, et nous demande du temps pour méditer sur le message de l'auteure.

Chung Bora est une conteuse née, je me suis laissée porter par sa plume, admirative de son talent et de sa capacité à happer l'attention du lecteur en si peu de pages, nous déroulant une intrigue qui tient la route, avec une chute souvent inattendue. Quelle intensité en si peu de pages ! Les Coréens, comme les Japonais ou les Chinois, sont extrêmement doués dans l'art de la nouvelle, genre qu'ils maîtrisent à la perfection. J'ai particulièrement apprécié ses nouvelles sous forme de contes horrifiques, écrites avec beaucoup de brio.

L'angoisse était palpable tout au long de la lecture de ce recueil, parfois accrue dans certains récits, mais toujours présente. Il était impossible d'arrêter une nouvelle avant d'en connaître la fin.

Je lirai avec plaisir d'autres oeuvres de cette auteure, même si ce style n'est pas celui que je préfère. Il est néanmoins agréable de lire des romans ou nouvelles différents de ce dont nous avons l'habitude. J'aimerais également beaucoup pouvoir échanger avec d'autres lecteurs sur le sens de certains récits, curieuse de connaître l'interprétation de chacun.

L'auteure est adorable et j'ai pris plaisir à la rencontrer lors des Quais du Polar 2023 à Lyon. J'ai adoré sa dédiacce !
Commenter  J’apprécie          190
À travers ses 10 nouvelles horrifiques, Chung Bora sème à sa façon de nouvelles graines façonnant une peur certaine et de futurs traumas…

Dix nouvelles qui se transforment ainsi rapidement en contes glauques modernes ; les monstres ont changé de visages, se tournant volontairement vers des problèmes de comportements en société plutôt que de l'horreur tradi pure.

Chung Bora fait s'opposer les valeurs ancestrales et les principes traditionnels aux nouvelles façons de penser d'aujourd'hui ; une jeune coréenne devra affronter une sage femme tyrannique qui l'oblige à trouver un futur mari pour que son bébé (né d'une mauvaise prise de pilules contraceptives) puisse se développer convenablement…

J'dois avouer que l'exercice déroute au début, une promesse qui s'achève en frustrations, celles de ne pas en avoir eu pour notre grade.

Malgré tout, Chung Bora réinvente, modernise une façon de se filer les chocottes en mettant en avant de nouveaux épouvantails et je trouve ça assez malin sur l'ensemble !

Pas totalement conquis, mais pas dégueu pour un sou, ça se savoure mieux une fois le livre fermé, comme un film qu'on aurait pas aimé sur le moment mais dont les graines prennent petit à petit !
Lien : https://www.instagram.com/p/..
Commenter  J’apprécie          180
Un recueil de nouvelles d'horreur d'une autrice sud-coréenne! Tantôt drolatiques ou absurdes, tantôt dégoûtantes ou effrayantes – ou encore tout ça à la fois! –, ces histoires sont assez variées.

Les thèmes varient également. Il est question d'héritage et de filiation, de condition féminine, des nouvelles technologies ou encore des normes de la société coréenne. L'écriture est un peu ordinaire, mais il s'agit peut-être d'un problème de traduction. C'est plutôt léger et divertissant, un peu inégal, mais original. À découvrir!
Commenter  J’apprécie          120
Moi qui avais fait le voeu de sortir de ma zone de confort de lecture en 2023, me voilà exaucée !

Ce recueil de nouvelles est véritablement déroutant. Nous entrons là de plain-pied dans des univers irréels et fantastiques peuplés de lapin ensorcelé – la première nouvelle qui donne son titre à l'ensemble du livre – de tête parlante, sortant d'une cuvette de toilette, de renard au sang d'or, de fantômes, d'apparitions et de monstres divers.

En tant que lecteur il faut accepter d'être bousculé, de ne pas forcément tout comprendre, de naviguer dans des zones où aucun de nos repères habituels n'a de valeur. Et si on y parvient, on éprouve un vrai plaisir à la lecture de ces nouvelles, se demandant où va nous conduire la prochaine.

L'auteure ne semble s'être fixée aucune limite créative et d'imagination. Une lecture au premier degré peut être simplement vécue comme déroutante. Mais si on y regarde de plus près, ces contes fantastiques, parfois un peu angoissants, sont aussi des moyens de délivrer des messages sur nos sociétés, sur les relations humaines, sur la place de l'image, le développement et les dangers de l'intelligence artificielle, les dérives du culte du jeunisme…

Ce livre est clairement un objet non identifié, en marge et clivant. C'est une manière totalement différente d'aborder l'imaginaire romanesque. On ne peut pas aimer un peu ce livre. On adorera ou on détestera ces 10 nouvelles qui sont par ailleurs portées par une qualité littéraire indéniable (et on ne peut que saluer le travail des traducteurs).

Une fabuleuse découverte, surprenante et décalée qui sort des sentiers battus avec une belle conviction !
Commenter  J’apprécie          120
Dans un recueil de nouvelles il y a très souvent des différences de niveaux ou des différences d'intérêt.
Parfois l'on gagne à se forcer d'aller jusqu'au bout.
Parfois non.
De l'imagination, savoir oser, pouvoir étirer sans ressort, CHUNG BORA est pourvue.
Savoir trouver un double sens, pouvoir lire un récit sans poésie, sans ornement et sensations,sans vocabulaire et transition travaillés je n'en ai pas été capable.
Peut-être eut-il fallu quelques traducteurs zélés et preneurs de risques, peut-être que, issu d'une culture très marquée, ce titre est-il destiné à être très clivant et souvent sans issue.


Commenter  J’apprécie          90
Un grand-père qui venge son ami (dont la famille a été détruite par un rival sans scrupules) en fabriquant un lapin maléfique … Une femme qui ne parvient pas à se débarrasser d'une « tête » immonde qui sort des toilettes en l'appelant « mère » … La Professeure Yi (qui semble sortir d'un accident de voiture) se retrouve dans un monde « parallèle » ou plongée dans une profonde amnésie ?… Kim Yeong-ran (qui aurait utilisé une pilule contraceptive à mauvais escient) se retrouve trop fertile et cherche un père à son futur enfant … Une bien obscure histoire d'amour et d'androïdes … Un renard qui parle la langue des humains et un petit garçon qui mort sa soeur jumelle pour boire son sang … Un garçon enchaîné dans une grotte, livré à une « chose » qui suce sa moelle épinière … Un litige de paiement de pas-de-porte et d'escroquerie … Un bateau d'or, un roi du désert de sable et son petit prince aveugle, poursuivi par une malédiction … La rencontre d'une étudiante (sur la deuxième guerre mondiale) et un polonais attaché au poids du passé …

Dix nouvelles, parfois fort mystérieuses ou parfois bien sombres. (Certaines – très rares – ont un message un peu plus clair …) Il vous faudra accepter (si nécessaire) de ne pas saisir les symboliques cachées – ici et là – par l'auteure. Et vous laisser porter par les récits, aussi hermétiques (ou insondables) soient-ils … Je vous encourage donc à respecter une courte pause (ou longue, c'est selon !) entre chaque fable, afin de donner le temps à votre esprit de s'en imprégner et d'en découvrir (ou pas !) le sens profond …
Commenter  J’apprécie          90



Lecteurs (347) Voir plus



Quiz Voir plus

Ce film d'horreur et d'épouvante est (aussi) un roman

Jack Torrance, gardien d'un hôtel fermé l'hiver, sa femme et son fils Danny s'apprêtent à vivre de longs mois de solitude. Ce film réalisé en 1980 par Stanley Kubrick avec Jack NIcholson et Shelley Duvall est adapté d'un roman de Stephen King publié en 1977

Le silence des agneaux
Psychose
Shinning
La nuit du chasseur
Les diaboliques
Rosemary's Baby
Frankenstein
The thing
La mouche
Les Yeux sans visage

10 questions
969 lecteurs ont répondu
Thèmes : cinema , horreur , epouvanteCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..