« Sans doute des badges contaminés, commenta aigrement le chef technicien. Ce ne serait pas la première fois. Un plaisantin à l'usine ou au service des fournitures du chantier – beau sujet d'enquête pour nos amis du GRU. “ Saboteurs ! ” Une blague de ce genre devrait se payer d'une balle dans la peau.
- Peut-être, admit Ramius en riant. Vous vous rappelez l'affaire du Lénine ? » Il faisait allusion à un brise-glace nucléaire qui avait passé deux ans à quai, inutilisable à cause d'un incident de réacteur. « L'un des cuistots du bord avait des casseroles terriblement encrassées, et un technicien complètement cinglé lui avait suggéré de les nettoyer à la vapeur vive. Et voilà l'imbécile qui va ouvrir une valve de contrôle du générateur de vapeur, en mettant ses casseroles dessous ! »
Melekhine roula des yeux énormes. « Je m'en souviens ! J'étais simple officier technicien, à l'époque ! Le capitaine avait réclamé un cuisinier kazakh...
- Il adorait la viande de cheval avec son kasha, glissa Ramius.
- ... et l'idiot ne connaissait rien aux navires. Il a causé sa propre mort et celle de trois autres, et contaminé tout le foutu compartiment pendant vingt mois ! Le capitaine n'est sorti du goulag que l'an dernier.
- Mais je parie que le cuistot a eu des casseroles impeccables, ajouta Ramius.
Les sous-marins ont une devise simple: il y a deux types de navires: les sous-marins... et les cibles.
— Ainsi donc, s'il n'y avait pas le problème de l'équipage, nous pourrions le garder...
— Oui, si nous pouvions le cacher. Et si les cochons avaient des ailes, ils pourraient voler.
- Comment se fait-il, commandant, que vous paraissiez toujours heureux de quitter la Rodina [la patrie] pour naviguer ?
Ramius sourit derrière ses jumelles. " Un marin à un patrie, Ivan Yurevitch, mais il a deux femmes. Vous ne comprenez jamais cela. Je pars maintenant vers mon autre femme, celle, froide et sans cœur, qui possède mon âme."
A Polyarny, base des sous-marins de la flotte soviétique du nord, le capitaine de vaisseau Ramius était à son poste de manœuvre sur la passerelle d'Octobre rouge.
Le risque de divulgation d'un secret est proportionnel au carré du nombre de personnes qui sont au courant.
- Okay, monsieur Ryan, nous attendons la suite. Qu'est-ce que Ramius mijote.
- Monsieur le président, notre évaluation est qu'Octobre rouge essaie de passer à l'Ouest.
Une chape de silence tomba sur l'assemblée. Ryan entendait ronronner le moteur du projecteur, tandis que les membres du Conseil national de sécurité digéraient la nouvelle. Il posa ses mains à plat sur le pupitre pour les empêcher de trembler sous le regard des dix hommes assis devant lui.
- Voilà une conclusion fort intéressante. Le président sourit. Défendez-là.
- Monsieur le président, aucune autre conclusion n'intègre toutes ces données. Le fait vraiment crucial, toutefois, c'est le rappel de leurs autres lance-missiles. Ils ne l'avaient encore jamais fait. Ajoutez à cela le fait qu'ils ont donné l'ordre de couler leur sous-marin le plus récent et le plus puissant, et qu'ils se sont tous mis en chasse dans cette direction, et l'on est réduit à conclure qu'ils pensent qu'Octobre rouge a quitté le bercail pour venir ici.
Il était paradoxal qu’un homme put engendre la confiance dans une société qui en admettait à peine le concept.
Il est mort d’un hémorragie cérébrale. Une hémorragie de calibre 9mm ?
"Allons, commandant Ramius, articula Ryan à mi- voix. Vous avez une réputation de grand joueur, prouvez-le."