Chez Marvel, en ce début des années 90, on a bien compris que le système des Crossovers était plutôt pas mal... Et juteux.
Pour ceux qui ne connaissent pas les crossovers, disons que c'est une histoire sur plusieurs numéros qui fait intervenir plusieurs personnages et/ou équipes, chacun dans sa série.
Donc pour X-Tinction Agenda, ça commence dans X-Men v1 #270, et ça continue dans New Mutants v1 #95, puis dans X-Factor v1 #60.
Donc, au lieu d'acheter une série, on en prend trois, et si ça plait, on continue.
Exit donc l'intérêt artistique de la chose, bienvenue à la promotion par le crossover.
Mais revenons à X-Tinction Agenda.
Bon, soyons honnête en ce qui concerne le scénario, l'idée de base, elle est relativement simpliste, même si on essaye un peu de se la jouer géopolitique, mais pas trop.
Genosha est une île qui "utilise" la force mutante au service du peuple. Ca pourrait être sympa, si les mutants en question n'étaient pas des esclaves. Les X-Men ayant déjà eu une incartade avec Genosha, la force militaire de l'île, les Magisters, décident d'attaquer ceux-ci aux Etats-Unis pour les asservir. L'opération échoue partiellement, et les Magisters rentrent au pays avec comme captifs une X-Women, Tornade et quatre Nouveaux Mutants, Big Bang, Rictor, Felina et Warlock.
Alors que X-Factor arrive à la rescousse, c'est toute une X-Armée qui va partir en guerre contre Genosha.
Donc, voila. Nos copains sont prisonniers, on va les délivrer, c'est en gros le scénario de X-Tinction Agenda.
L'intérêt de la chose va se passer plutôt au niveau des dessins. 3 noms importants : Jim Lee,
Rob Liefeld,
Jon Bogdanove.
Si je reconnais avoir haï les dessins de Bogdanove à l'époque ("Il a défiguré Cable !"), force est de reconnaître que c'est lui qui s'en sort le mieux. Ces visages sont horribles, mais ses personnages sont harmonieux et hyper dynamiques.
Certes, Jim Lee et
Rob Liefeld sont de grands dessinateurs. Mais il faut reconnaître qu'à l'époque de X-Tinction Agenda, 1990, ce sont encore de jeunes loups qui se forgent un style et même si on reconnait immédiatement leur patte, on devine aussi qu'ils ne sont pas au summum de leur art.
Bref, que dire de ce crossover ?
Qu'il n'est pas indispensable, qu'il est agréable, mais typique de ce que va être la production des années 90 : des dessinateurs mis en avant, des scénarios plus légers et de l'action à gogo.