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Citations sur 2010 : odyssée deux (82)

La musique prit fin sur une dissonance brutale quand les réacteurs rugirent et que la navette s'élança vers le ciel. Floyd se sentit inondé d'une joie familière mais chaque fois nouvelle, un sentiment de puissance infinie qui l'emportait loin des soucis et des devoirs terrestres. Les hommes en savaient plus qu'ils ne le croyaient, se dit-il, quand ils avaient situé la demeure des dieux hors d'atteinte de la gravité. Et c'est vers ce domaine affranchi de la pesanteur qu'il s'envolait, choisissant pour l'instant d'ignorer qu'il n'y trouverait pas la liberté, mais la responsabilité la plus lourde de toute sa carrière. La poussée augmenta, et il sentit le poids des mondes sur ses épaules. Il l'accepta comme un Atlas qui ne serait pas encore lassé de son fardeau. Il n'essayait plus de penser, se contentant de savourer cette expérience. Même s'il quittait la Terre pour la dernière fois, s'il devait dire adieu à tout ce qu'il avait aimé, il n'en éprouvait aucune tristesse. Le rugissement qui le submergeait était un hymne de triomphe et balayait tout autre sentiment.
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Tous les astronautes, quelle que soit leur nationalité d'origine, se considéraient comme des citoyens de l'espace, ils se sentaient liés entre eux et partageaient les triomphes et les tragédies de tous. Personne, sur Leonov, ne se réjouissait du désastre de l'expédition chinoise, mais il y avait en même temps une sorte de soulagement inexprimé parce que la course n'avait pas été gagnée par les concurrents les plus rapides.
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L'humour est l'ennemi du désir, et leur étreinte était maintenant tout à fait chaste. Floyd ne savait pas s'il devait s'en réjouir ou s'en attrister.
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Il s'agit de Caroline. Elle n'a jamais vraiment compris pourquoi il fallait que je quitte la Terre, et en un sens je ne crois pas qu'elle me le pardonnera jamais. Certaines femmes pensent non seulement que l'amour est la seule chose qui compte, mais qu'il n'existe rien d'autre. Peut-être ont-elles raison... En tout cas, il est maintenant trop tard pour en discuter.
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L'esprit humain possède une stupéfiante faculté d'adaptation, et au bout d'un certain temps l'incroyable devient banal.
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Un philosophe fin-de-siècle a jadis remarqué, pour se faire aussitôt reprendre vertement, que Walter Elias Disney avait plus contribué au véritable bonheur de l'humanité que tous les enseignements religieux de l'histoire
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Un philosophe fin-de-siècle a jadis remarqué, pour se faire aussitôt reprendre vertement, que Walter Elias Disney avait plus contribué au véritable bonheur de l'humanité que tous les enseignements religieux de l'histoire. Et maintenant, un demi-siècle après la mort de l'artiste, ses rêves continuaient à proliférer sur les paysages de la Floride.
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qui ou quoi qu'ils fussent, ils s'intéressaient à l'humanité. Ils avaient fouillé puis enregistré ses souvenirs pour des raisons insondables. Et maintenant ils faisaient de même avec ses émotions les plus intimes, parfois avec son aide, parfois sans qu'il le veuille. Il ne leur en voulait pas — de fait le processus même qu'il avait subi rendait impossible une réaction aussi puérile. Il était au delà de l'amour et de la haine, du désir et de la peur, mais il ne les avait pas oubliés, il comprenait encore que ces émotions gouvernaient le monde dont il avait jadis fait partie. Etait-ce le but de cet exercice ? Si oui, à quelles fins ? Il tenait maintenant sa partie dans le jeu des dieux, et devait en apprendre les règles à mesure.
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Il n'avait pas encore perdu tout sentiment humain, ce qui lui aurait enlevé toute sa valeur. L'âme de David Bowman était passée au delà de l'amour, mais elle pouvait encore éprouver de la compassion pour ceux qui avaient été jadis ses collègues. La réponse à sa plaidoirie lui parvint. TRES BIEN. Il n'aurait su  dire si cette pensée était empreinte de condescendance amusée ou d'une totale indifférence Mais sa majestueuse autorité ne faisait aucun doute quand elle ajouta : ILS NE DOIVENT JAMAIS SAVOIR QU’ILS SONT MANIPULÉS. CELA ENLÈVERAIT SON SENS A L'EXPERIENCE.
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La musique prit fin sur une dissonance brutale quand les réacteurs rugirent et que la navette s'élança vers le ciel. Floyd se sentit inondé d'une joie familière mais chaque fois nouvelle, un sentiment de puissance infinie qui l'emportait loin des soucis et des devoirs terrestres. Les hommes en savaient plus qu'ils ne le croyaient, se dit-il, quand ils avaient situé la demeure des dieux hors d'atteinte de la gravité. Et c'est vers ce domaine affranchi de la pesanteur qu'il s'envolait, choisissant pour l'instant d'ignorer qu'il n'y trouverait pas la liberté, mais la responsabilité la plus lourde de toute sa carrière. La poussée augmenta, et il sentit le poids des mondes sur ses épaules. Il l'accepta comme un Atlas qui ne serait pas encore lassé de son fardeau. Il n'essayait plus de penser, se contentant de savourer cette expérience. Même s'il quittait la Terre pour la dernière fois, s'il devait dire adieu à tout ce qu'il avait aimé, il n'en éprouvait aucune tristesse. Le rugissement qui le submergeait était un hymne de triomphe et balayait tout autre sentiment.
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Tous les astronautes, quelle que soit leur nationalité d'origine, se considéraient comme des citoyens de l'espace, ils se sentaient liés entre eux et partageaient les triomphes et les tragédies de tous. Personne, sur Leonov, ne se réjouissait du désastre de l'expédition chinoise, mais il y avait en même temps une sorte de soulagement inexprimé parce que la course n'avait pas été gagnée par les concurrents les plus rapides.
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L'humour est l'ennemi du désir, et leur étreinte était maintenant tout à fait chaste. Floyd ne savait pas s'il devait s'en réjouir ou s'en attrister.
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Il s'agit de Caroline. Elle n'a jamais vraiment compris pourquoi il fallait que je quitte la Terre, et en un sens je ne crois pas qu'elle me le pardonnera jamais. Certaines femmes pensent non seulement que l'amour est la seule chose qui compte, mais qu'il n'existe rien d'autre. Peut-être ont-elles raison... En tout cas, il est maintenant trop tard pour en discuter.
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L'esprit humain possède une stupéfiante faculté d'adaptation, et au bout d'un certain temps l'incroyable devient banal.
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Un philosophe fin-de-siècle a jadis remarqué, pour se faire aussitôt reprendre vertement, que Walter Elias Disney avait plus contribué au véritable bonheur de l'humanité que tous les enseignements religieux de l'histoire
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qui ou quoi qu'ils fussent, ils s'intéressaient à l'humanité. Ils avaient fouillé puis enregistré ses souvenirs pour des raisons insondables. Et maintenant ils faisaient de même avec ses émotions les plus intimes, parfois avec son aide, parfois sans qu'il le veuille. Il ne leur en voulait pas — de fait le processus même qu'il avait subi rendait impossible une réaction aussi puérile. Il était au delà de l'amour et de la haine, du désir et de la peur, mais il ne les avait pas oubliés, il comprenait encore que ces émotions gouvernaient le monde dont il avait jadis fait partie. Etait-ce le but de cet exercice ? Si oui, à quelles fins ? Il tenait maintenant sa partie dans le jeu des dieux, et devait en apprendre les règles à mesure.
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Il n'avait pas encore perdu tout sentiment humain, ce qui lui aurait enlevé toute sa valeur. L'âme de David Bowman était passée au delà de l'amour, mais elle pouvait encore éprouver de la compassion pour ceux qui avaient été jadis ses collègues. La réponse à sa plaidoirie lui parvint. TRES BIEN. Il n'aurait su  dire si cette pensée était empreinte de condescendance amusée ou d'une totale indifférence Mais sa majestueuse autorité ne faisait aucun doute quand elle ajouta : ILS NE DOIVENT JAMAIS SAVOIR QU’ILS SONT MANIPULÉS. CELA ENLÈVERAIT SON SENS A L'EXPERIENCE.
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Quand Discovery s’éclaira d’un seul coup comme un sapin de Noël, l’éclairage intérieur et les feux de navigation l’illuminant sur toute sa longueur, les acclamations qui remplirent Leonov traversèrent presque le vide séparant les deux vaisseaux. Les bravos se changèrent en soupirs ironiques en voyant les lumières s’éteindre presque aussitôt.
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Et il se peut que ce gouffre soit impossible à combler, que deux formes de conscience si étrangères l'une à l'autre soient incapables de coexister. S'il en est ainsi, l'une d'elles, seule, héritera du système solaire.
Laquelle, les Dieux même l'ignorent... pour l'instant.
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— Je regrette, Heywood, je ne crois pas aux fantômes. Il doit y avoir une explication rationnelle. Il n’y a rien dont l’esprit humain ne puisse rendre compte.
— Je suis d’accord, Tania. Mais laissez-moi vous rappeler la célèbre remarque de Haldane : « L’univers est non seulement plus étrange que nous ne l’imaginons – mais plus étrange que nous ne pouvons l’imaginer. »
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Aucun, néanmoins, n’est vénéré à l’égal du monolithe noir, gigantesque, qui se dresse à la frontière de la nuit éternelle, une face à jamais tournée vers le Soleil immobile, l’autre vers le pays des ténèbres. Dix fois plus haut que le plus grand des Europiens, même en comptant les plus longs de ses tentacules, c’est le symbole même du mystère, de l’inaccessible. Car on ne l’a jamais touché, et on ne peut l’adorer que de loin. Il est entouré par le cercle du Pouvoir, qui repousse tous ceux qui cherchent à s’approcher. (...)
Car tant que le temps ne sera pas venu, le monolithe ne permettra aucun contact.

ÉPILOGUE 20 001
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… Et, comme dans toute la galaxie, ils n’avaient rien découvert de plus précieux que l’esprit, ils favorisèrent en tout lieu son apparition. Ils devinrent les fermiers des prairies étoilées. Ils semèrent, et parfois ils récoltèrent.
Et de temps en temps, sans passion, ils devaient arracher les mauvaises herbes.

ÉPILOGUE 20 001
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Lucifer, cinquante fois plus brillant que la pleine Lune, avait transformé le ciel de la Terre, et pratiquement supprimé la nuit pendant plusieurs mois d’affilée. Ce nom, malgré ce qu’il évoquait de sinistre, était inévitable, et en réalité le « Porteur de Lumière » dispensait également le bien et le mal. Il faudrait des siècles, des millénaires, pour voir de quel côté pencherait la balance. (...)

La race humaine saurait s’adapter, comme elle l’avait fait si souvent dans le passé. La prochaine génération n’aurait jamais connu le monde sans Lucifer. Mais cet astre, le plus brillant de tous, ne cesserait de poser des questions à tout homme et toute femme enclins à la réflexion.
Pourquoi Jupiter avait-il été sacrifié ? Combien de temps brillerait ce nouveau soleil ? Se consumerait-il rapidement, garderait-il son éclat pendant des millénaires ? Tant que dureraient les hommes ? Et surtout, pourquoi cette interdiction qui frappait Europe, un monde désormais aussi couvert de nuages que Vénus ?
Il devait y avoir des réponses à ces questions, et l’humanité ne serait pas satisfaite avant de les avoir trouvées.

55. Le lever de Lucifer
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Le message retransmis vers la Terre, juste avant que la vague de radiations ait englouti le vaisseau, était très bref, très clair, et il fut répété sans changement jusqu’à la fin :
TOUS CES MONDES SONT A VOUS Ŕ SAUF EUROPE
N’ESSAYEZ PAS DE VOUS Y POSER.

53. Un héritage de planètes
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Quelque chose de gigantesque et de merveilleux avait été détruit. Jupiter, toute sa grandeur, toute sa beauté, tous ses mystères à jamais indéchiffrés, avait cessé d’exister. Le père de tous les dieux avait été abattu à la fleur de l’âge.

52. Contact
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