Dans la poésie, la découverte du « sens » des choses passe par l'interprétation des signes que le poète nous donne à voir ! Et, « Il suffit d'ouvrir les yeux à ce qui est ...», comme le ferait un grand poète pour y puiser son inspiration.
Dans cette condition, la métaphore n'est plus une question (ou un jeu) de rhétorique : elle « résulte de la seule existence conjointe et simultanée de deux choses différentes (
Art-poétique). »
Et n'est-ce pas déjà une métaphore que l'existence conjointe et simultanée du poète et de ce qu'il voit, et des choses qu'il connaît ?
C'est dans les
Cinq grandes odes que l'on trouvera la défense et l'illustration de la « théorie de la parole » de P.Claudel. Car au « je ne sais plus parler » de
Rimbaud, Claudel répond, ici dans ce recueil, par une affirmation triomphante : « J'ai trouvé le secret ; je sais parler ; si je veux, je saurais vous dire / Cela que chaque chose » veut dire !
Non pas seulement la signification d'un symbole (vague et changeante) mais aussi le sens affecté à chaque chose par le créateur.
Claudel a voulu mêler dans ce recueil sa vie présente et passée : l'apparition d'Erato, confondue avec celle de « l'amie sur le navire » à la fin des « Muses », le soulèvement des eaux désirantes et le flot des larmes dans « L'Esprit et L'Eau », sont là autant d'aveux que magnifie le drame,
Partage de midi.