Une fille n’avait qu’un seul destin, être l’épouse d’un homme qui était son dieu.
2. « Le plus fidèle disciple de Gandhi s'appelait Vallabhbhaï Patel, si fidèle qu'on l'appelait "l'homme oui-oui" de son leader. Emprisonné à de nombreuses reprises pour désobéissance civile et manifestations non violentes, Patel devint le bras droit de Nehru, et son surnom changea : il devint "l'homme de fer".
L'homme de fer était le fils d'un cipaye de Jhansi qui avait combattu sous les ordres de la Rani.
Nehru vénérait la mémoire de Lakshmi Baï. Après l'indépendance, des statues équestres apparurent dans les squares des villes de l'Inde centrale. Toutes des cavalières brandissant une épée, à Gwalior, à Agra, à Jhansi. Ces statues n'honorent pas seulement la Rani héroïque, mais aussi ses compagnes, Mandar et Kashi. » (p. 373)
C’est une femme mieux que belle.
Une femme comme elle n’obéissait à rien. Une femme comme elle, rebelle aux traditions, ne se laisserait pas faire, il en était certain. Tout était vrai. Elle maniait l’épée, elle était cavalière. Une femme comme elle pouvait conduire une guerre. Une femme comme elle…
1. « Ils aimaient leurs soldats, oui, ils les chérissaient. Et eux ?
Les cipayes se trouvaient bien traités, pour ça, rien à dire. Mais ce n'était plus pareil, enfin, pas tout à fait. Leurs officiers anglais étaient meilleurs dans le temps, partageant leur popote, épousant des Indiennes, vivant comme eux et avec eux. Maintenant, les maîtres étaient de petits jeunes venus pour faire fortune, des moins que rien qui n'aimaient pas le pays et qui mangeaient du gigot bouilli entre eux.
Il n'y avait toujours pas d'officier indien ; sous-officier, ça oui, mais officier, jamais. Les maîtres étaient les maîtres, les Sahibs ; leurs Mem-Sahibs, les madames venues d'Angleterre, étaient vraiment bizarres, habillées de laine au plus fort de la chaleur, dévorant de la viande de bœuf saignante à belles dents, dînant précieusement sur une nappe où couraient les cafards, se lavant peu, sentant terriblement mauvais.
Les cipayes commençaient à appeler peaux-jaunes leurs jeunes maîtres à cause des quantités d'alcool qu'ils absorbaient. Leurs maîtres au teint curcuma et à l'air satisfait, des gens cupides, intéressés, ah ! Non, ce n'était plus pareil. » (pp. 178-179)
Abrutir les peuples. Le capital a tant de moyens pour abrutir les peuples.
Si la révolte gagne ! Elle va semer les graines d’une révolution sociale.
Le fruit avait la saveur de l’enfance et le parfum acide des mangues trop mûres.
Il lui fit l’amour comme il faisait la guerre, avec de longs préparatifs minutieux, explorant de caresses les pics et les ravines, reculant pour mieux s’approcher, attentif à conquérir chaque morceau de sa peau, chaque goutte de ses humeurs, chacun de ses sourires.
Il n’y a pas que l’opium pour abrutir les peuples, il y aussi leurs dieux. En attendant, la Bourse de Bombay est kaputt. La crise va éclater !