Un brin de vie qui tente de revenir à l'essentiel. Sommes-nous jamais seuls, semble se demander le narrateur qui rêve d'une vie d'ermite de pleine montagne. Mais c'est oublier cette dernière.
Paolo Cognetti offre des temps de pose sur un microcosme, une région des Alpes italiennes, le paysage et les habitants. C'est un rapport au relief en nuances. La retraite, la solitude, le silence et la nuit sont ponctués de références littéraires et poétiques abordant des questions similaires. L'auteur laisse de beaux témoignages des hommes qui habitent le lieu. À travers Grabriele, Remigio et Renzo, il donne la parole et observe avec respect le quotidien de vies de saisons. Après plusieurs mises aux défis de soi, une familiarité s'installe avec l'environnement. Les mots, s'ils peuvent être abstraits ou clivant, revêtent alors à travers lectures et gens de passages une ouverture à l'autre : « (…) comme un rocher demande à un oiseau ce qu'il y a derrière la montagne. ». La faune et la flore veillent, guident, alertent. Elles « (…) nous rappelaient que nous n'étions pas des leurs, et que jamais nous ne le serions. » Vivre avec la montagne.