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Citations sur Nord-Nord-Ouest (22)

Le ponton flottant accompagnait encore un peu leur pas. Mais tout au bout, le bitume leur offrit une terrible sensation de pesanteur et d’immobilité .Chaque fois qu’ils posaient le talon sur le sol, c’était comme si on leur mettait le pied à l’étrier. La bourrade faisait fléchir les genoux et pesait lourdement sur les épaules. Ils étaient simultanément trop raides et trop mous, leurs premiers pas ressemblaient à ceux des poulains dans les prés
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Ils allaient toujours, encore vers la mer. Il s’agissait simplement de faire passer derrière ce qui venait par devant.
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Dogwatch, c’est ce quart de nuit où le corps flanche et réclame le sommeil. Il gagne à l’usure, libère un flot d’endorphines suffisant pour assommer un cheval. Le froid paralyse les muscles, les pensées décousues deviennent des rêves et débordent la réalité pour paître un peu plus loin. Le seul bruit audible est celui de la mer, il recouvre tous les autres. La cinquième ou la sixième vague vous réveille presque aussi vite que les précédentes vous avaient endormi.
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La mer,c’est là où on s’emmerde le plus après le bahut, bien sûr
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D’après Lucky, les Anglais allaient droit au but; là-bas, l’école comptait bien moins que l’esprit d’entreprendre, les bénéfices nets et les costumes bien taillés. En Angleterre, les hommes se refaisaient à neuf en rien de temps. le monde s’ouvrait à eux, pour peu qu’ils aient des tripes.
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La pluie l’appuyait au sol dans les longues flaques du parking désert
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Il s’étira et se laissa caresser une bonne heure par la main experte d’un soleil pourtant déjà rendu bas dans le ciel
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Dogwatch, c’est ce quart de nuit où le corps flanche et réclame le sommeil. Il gagne à l’usure, libère un flot d’endorphines suffisant pour assommer un cheval. Le froid paralyse les muscles, les pensées décousues deviennent des rêves et débordent la réalité pour paître un peu plus loin. Le seul bruit audible est celui de la mer, il recouvre tous les autres. La cinquième ou la sixième vague vous réveille presque aussi vite que les précédentes vous avaient endormi. Dogwatch. La veille du chien est entrecoupée par les soubresauts nerveux du chanfrein, les oreilles restent en alerte pour décoder en permanence le morse complexe venu de l’univers en mouvement. Des ondes et rien de plus. L’eau profonde, le compas titubant dans sa bulle et les voiles assombries par le renflement des cernes.
Lucky guetta dans le noir pendant plus de quatre heures. Quatre heures à l’estime, n’ayant pas d’autre repère que le déplacement paisible d’un maigre croissant de lune. Les paupières avachies sur les yeux brulants, impossibles à frotter dans risquer la morsure aveuglante du sel. Parois, il lui sembla frôler des montagnes silencieuses. D’autres fois, c’étaient de petits monticules entre chien et loup. Des cargos immobiles vers lesquels il glissait avec le réflexe de les éviter en donnant un grand coup de barre inutile. A l ‘intérieur de Slangevar, les corps des deux autres roulaient en grognant sur les bannettes. Une plainte brève succédait parfois au choc douloureux d’une épaule contre le bois des montants. Le vent au tiers allait tantôt vers l’arrière, tantôt vers le travers. Lucky ne changeait pas de direction mais son cap imprécis modifiait constamment l’allure. Brisait la continuité de la route, comme les segments pliants d’un mètre de charpentier. Slangevar se bornait à obéir au gouvernail. Sous les étoiles il n’y avait rien. Rien à perte de vue…
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Ils firent quelques mètres sinueux avant de rencontrer leur premier obstacle. Une forme massive qu’ils distinguèrent brusquement, pendue au bout d’une longue chaîne. Un cotre en acier dodelinait devant eux, avec un hublot gros comme un œil ouvert. La Fille tenta de corriger sa trajectoire en remontant vers le vent. Mais les voiles faseyèrent et elle dut reprendre son cap initial. A présent, ils fonçaient sur le bateau gris. Elle allait abattre et passer derrière l’étrave, lorsqu’ils virent les rochers noirs de la côte affleurer dans le maigre d’eau. Lucky lui hurla de tourner. Elle vira si sèchement qu’elle fit tomber les deux garçons l’un sur l’autre. La bôme siffla. C’est à peine si le bateau hésita avant que les voiles ne se regonflent sur l’autre bord.
L’inertie drossa Slangevar contre le cotre gris, sans qu’ils ne puissent rien y faire. Les haubans de l’un raclèrent contre ceux de l’autre avec une vibration de contrebasse. Malgré les grincements du bois glissant contre l’acier, ce fut comme si le gros voilier les envoyait au diable. Slangevar ripa contre la lisse et reprit de l’erre, comme si de rien n’était. Leur évasion devenait la sienne. Le Petit avait reçu le genou de Lucky dans le ventre. Il se tordait de douleur, plié en deux sur le caillebotis.
Les cordes, putain !
Lesquelles ?
Bouge-toi.
Tu fais chier !
Lucky se releva pour libérer le génois d’un côté et le reprendre de l’autre, ainsi que la Fille le lui commanda. Ce coup-ci, il le borda de toutes ses forces. En s’aidant d’un tour mort sur le winch, qui cliqueta comme le barillet d’un revolver. Slangevar se mit à pencher plus nettement mais il gagna en cap sur le grand phare de la sortie. L’annexe les suivait docilement. Le Petit se releva, en frottant son ventre et ses manches. Il regarda les dernières manœuvres s’accomplir avec le détachement sournois d’un oiseau de mer. Son jean blanc ne serait plus jamais récupérable.
Bouge-toi, ordonna Lucky.
Pour quoi faire ?
En mer, on a besoin de tous les bras.
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Lucky se tenait droit sur le passavant. Compensait les ondulations du bateau avec les muscles de ses jambes, selon l’image qu’il se faisait d’un véritable capitaine. Regardait la mer offerte devant eux avec la main tenue en visière. Combien d’hommes avaient pu ressentir ce qu’il ressentait pour la première fois ? Rien dans les teintes de l’eau et du ciel ne lui semblait de mauvais augure et il se félicita d’avoir choisi une si belle date pour leur traversée. Tout irait pour le mieux, il en était convaincu. Bientôt, ils seraient en Angleterre. Une vie toute neuve pourrait commencer.
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