AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Les proies : Dans le harem de Kadhafi (38)

Le Guide, "ennemi de la polygamie", vivait avec de nombreuses femmes, mais pas avec la sienne.
Commenter  J’apprécie          00
Prologue

Au tout début, il y a Soraya.
Soraya et ses yeux de crépuscule, ses lèvres boudeuses, et ses grarnds rires sonores, Soraya qui, avec fulgurance, passe du rire aux larmes, de l'exubérance à la mélancolie, d'une tendresse câline à la brutalité d'une écorchée. Soraya et son secret, sa douleur, sa révolte. Soraya et son histoire démente de petite fille joyeuse jetée entre les griffes d'un ogre. C'est elle qui a déclenché ce livre.
Je l'ai rencontrée un de ces jours de liesse et de chaos qui ont suivi la capture et la mort du dictateur Mouammar Kadhafi en octobre 2011. J'étais à Tripoli pour le journal "Le Monde". J'enquêtais sur le rôle des femmes dans la révolution. L'époque était fiévreuse, le sujet me passionnait. Je n'étais pas une spécialiste de la Libye. C'est même la première fois que j'y débarquais, fascinée par le courage inouï dont avaient fait preuve les combattants pour renverser le tyran installé depuis quarante-deux ans, mais profondément intriguée par l'absence totale des femmes sur les films, photos et reportages parus les derniers mois.
Commenter  J’apprécie          130
En Italie (nov 2009) quatre soirėes-rencontres/discussions autour de l'islam "Instaurer un dialogue entre les jeunesses de Lybie et l'Occident.
Malin, le prédateur avait comme auditoire 1000 jeunes filles et garçons. C'était facile pour lui : il désignait ses proies. Le dictateur lybien "arrosait" largement toute personne qui lui permettait de satisfaire sa perversion (un réseau d'ambassadeur, d'hommes politiques européens ).
Commenter  J’apprécie          00
Il n’y aura sans doute pas de cour pénale un jour. […] Mais au moins y aura-t-il son témoignage pour prouver que pendant qu’il se pavanait à l’ONU avec des airs de maître du monde, pendant que les autres nations lui déroulaient le tapis rouge et l’accueillaient en fanfare, pendant que ses amazones étaient sujet de curiosité, fascination ou amusement, chez lui, dans sa vaste demeure à Bab al-Azizia, ou plutôt dans ses sous-sols humides, Mouammar Kadhafi séquestrait des jeunes filles qui, en arrivant, n’étaient encore que des enfants.
Commenter  J’apprécie          10
Je ne pourrai jamais raconter mon histoire. Parce que c’était Mouammar et qu’en plus d’être déshonorée, c’est moi qui serais prise pour folle.
Commenter  J’apprécie          00
Il est fréquent d’écrire des articles que personne ne souhaite. Après tout, c’est bien la vocation de journalistes de travailler sur des sujets qui dérangent, de sortir des informations qui perturbent, de faire émerger des vérités qui fâchent. «Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tord, il est de porter la plume dans la plaie», écrivait Albert Londres, la figure tutélaire des grands reporters francophones.
Commenter  J’apprécie          00
Au fil de mon enquête, les rares amis libyens soutenant l’initiative ont été menacés. Et au plus haut niveau de l’Etat, on a parlé d’offense. Le viol d’une jeune fille entraînant le déshonneur de l’ensemble de sa famille, et particulièrement des hommes, celui de milliers de femmes par l’ancien dirigeant du pays ne pourrait que susciter le déshonneur de la nation tout entière. Idée trop douloureuse. Hypothèse insoutenable. A-t-on jamais connu pays où l’indignité frapperait tous les hommes, coupables de n’avoir pas su protéger leurs femmes, leurs filles, leurs sœurs, d’un tyran prédateur ? Allons ! Mieux vaut tout camoufler sous le tapis berbère et le bandeau « tabou » au nom de la préservation de l’intimité des victimes. Ou bien alors nier. Parler de « non-sujet ». Et regarder ailleurs. Rien de plus facile. L’immense majorité des victimes du Guide ne se feront jamais connaître. Et pour cause ! Quant aux « filles de Kadhafi », ses gardes du corps, son « service spécial », son harem, dont la plupart ont fui, il suffit de les décrire comme des femmes de mauvaise vie, des putains qui se sont complu dans le luxe, les voyages, la luxure offerts par le dictateur, et que la plupart des familles ont reniées. En faire des partenaires du Guide plutôt que ses victimes. Autant dire des complices, dénuées de moralité…
Commenter  J’apprécie          10
De ces victimes si encombrantes et perturbantes qu’il serait plus simple d’en faire des coupables. Coupables d’avoir été victimes…
Commenter  J’apprécie          10
C'était tellement plus facile de vivre en langue arabe. Mais cela interdisait toute intégration dans la société française, toute possibilité de relations, de formation ou d'emploi.
Commenter  J’apprécie          40
Combien d'histoires terribles m'ont été racontées de ces gardes rendus fous de colère, de dépit, de jalousie, après la confession de leur jeune femme, qui ont voulu se venger du Guide et ont été massacrés sur ces ordres! Plusieurs ont été pendus, d'autres découpés en morceaux. Deux d'entre eux ont eu les membres attachés à des voitures partant dans des directions opposées. La scène, filmée, était montrée aux gardes nouvellement embauchés afin qu'ils sachent ce qu'il en coûtait de trahir le maître de Bab al-Azizia.
Commenter  J’apprécie          220






    Lecteurs (577) Voir plus



    Quiz Voir plus

    annick cojean les prois dans le harem de kadhafi

    comment s'appelle la fille dont Annick fais le temoigne ?

    Leila
    soraya
    faida
    houda

    12 questions
    13 lecteurs ont répondu
    Thème : Les proies : Dans le harem de Kadhafi de Annick CojeanCréer un quiz sur ce livre

    {* *}