D'abord un grand merci au traducteur,
Lauric Guillaud, qui m'a permis de prendre connaissance de ce très beau texte (et donc de sa belle traduction), l'édition de Michel Houdiard étant en effet actuellement épuisée et indisponible.
Thomas Cole faisait partie de cette fameuse école de peinture, The Hudson River School, principalement composée de paysagistes. Cole n'est pas le premier peintre qui m'a séduite, j'ai entendu parler de ce mouvement artistique en faisant des recherches sur Albert Bierstadt, dont le tableau « Among the sierra nevada mountains » m'avait scotchée. Je garde une petite préférence pour lui d'ailleurs, mais j'ai découvert le travail des autres membres, notamment Frederic Edwin Church, Asher Brown Durand et bien sûr
Thomas Cole.
Ne cherchez pas l'élément humain dans leurs paysages, ces peintres du XIXème siècle pensaient que la Nature était la manifestation de la puissance divine et s'appliquaient donc à retranscrire les paysages encore vierges des États-Unis, dans leur pureté originelle.
En 1825, il s'installe dans les Catskills, état de New-York, et qui deviendra sa source d'inspiration. Petite référence littéraire, Cole a « illustré » un passage du Dernier des Mohicans de
James Fenimore Cooper.
Mais
Thomas Cole ne se contentait pas de peindre. Il écrivait, et notamment cet
essai sur le paysage américain qui lui tenait à coeur.
Même s'il admirait les paysages européens, et notamment ceux chargés d'Histoire, ceux de son pays, vierges de présence humaine ou presque, grandioses, immenses et sauvages, recélaient également à ses yeux, leur part de pittoresque. Cole fut d'abord un peintre du Romantisme. Avec lui, et c'est ce qui est intéressant pour son époque, la nature, ce fameux Wild chanté ensuite par des écrivains comme London, cesse de faire peur. le sauvage devient sublime et permet de se rapprocher de Dieu.
Et
Thomas Cole se désole de la voracité de ses contemporains que le paysage ne semble pas toucher. Lui qui défend aussi bien la forêt que les fleuves, les cascades qui l'enchantent, tout comme les somptueux couchers de soleil sur des monts majestueux, ne se résigne pas à la destruction de certains lieux.
Alors, n'est-ce pas un manifeste, un plaidoyer pour l'écologie ?
Thomas Cole (1801-1848) marchait sur les traces de
William Gilpin (1724-1804) mais en affirmant ses propres préceptes, annonçait
John Muir (1838-1914) dont le combat sera plus militant. Mais tous ces hommes appartenaient à un même courant qui tendait au respect de la nature, qui revendiquait un même besoin de laisser la nature sauvage et indomptée pour mieux nourrir l'imaginaire et la spiritualité.
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