—Je suis tombé amoureux d’elle, espèce de connard. J’ai résisté au sérum qui m’avait contraint à la kidnapper et à obéir à tous les ordres que m’avait donnés ma maîtresse, et je suis tombé amoureux de la petite Géorgienne.
—Tu es si beau, me surpris-je à lui dire.
Les narines dilatées, il déposa trois petits baisers sur ma joue.
—Non, je ne suis pas beau. Je suis défiguré. Je suis un monstre hideux.
Je tournai la tête et l’embrassai en dessous de l’oreille, puis souris en voyant que je lui donnais la chair de poule.
—C’est à moi de décider qui je trouve beau ou pas. Et pour moi, Valentin, tu es beau. Mon beau monstre, lui murmurai-je à l’oreille.
—Bientôt, je te volerai un autre baiser.
—Je serais heureuse que tu me les voles tous, assurai-je en baissant la tête.
—Tu ne dis pas ça sérieusement, rétorqua-t-il en perdant sa bonne humeur, le visage grave.
—Si. De tout mon cœur.
« — Si tu veux qu’elle reste en vie, chuchota-t-elle, tu vas apprendre à faire tout ce que nous disons. Tu deviendras l’un d’entre nous. Tu deviendras un Spectre de la Nuit, comme on nous appelle ici. Tu deviendras un tueur invisible et tu ne feras plus qu’un avec la nuit. Tu seras mon ubiytsa adoré, mon meilleur assassin.
Et en effet, c’est ce que je suis devenu.
Au fil des ans, je me suis mué en fantôme dans la nuit.
En porteur de la mort.
J’étais la torture.
J’étais la douleur.
J’étais le cauchemar que personne ne voyait venir… avant qu’il soit trop tard. »