Citations sur Les ombres de la nuit, tome 2 : La valkyrie sans coeur (11)
- On a combien de temps ?
- Ils ont assez de carburant pour faire tourner les rotors au ralentis pendant quatre heures. ( Elle se tapota le menton de ses doigts gantés ) à moins que ce ne soit quarante minutes. Je ne suis pas sûre, vu que bon, hein, je parle Russe couci-couça.
Son pantalon déchiré dévoilait sa peau lacérée, sanglante. Ses blessures étaient plus graves qu’il ne l’avait craint. Le sable alentour avait foncé, gorgé de sang.
— Mais pourquoi ne m’as-tu rien dit, nom de Dieu ? rugit-il avec une fureur renouvelée.
— Oh, la la, excuse-moi de saigner, marmonna-l-elle avant d’ajouter, car il avait les yeux rivés sur ses jambes abîmées : Je ne voudrais pas aiguiser ton appétit.
Vous allez parcourir le monde afin de collecter à mon bénéfice les talismans, charmes, amulettes, joyaux et autres babioles magiques de mon choix. Certaines des missions que je vais vous donner mèneront à plusieurs objets, d’autres non. Toutes seront conçues pour vous forcer à vous battre. Parce que c’est marrant. Pour moi. Pas pour vous, paraît-il.
— Tu avais deux prérequis, fit Regina en se laissant tomber sur un bourrelet de neige. Or, il me semble bien avoir des contacts russes qui étaient autrefois dans l’armée et parler la langue…
— Oh, arrête ! Il ne m’a pas fallu longtemps pour me rendre compte que c’est du pipeau intégral. Tu crois vraiment que « Dostoïevski » veut dire « Salut, comment ça va » ?
Elle cligna des yeux en regardant sa camarade passer devant elle.
— Bon… tu sais le dire, toi ?
— Non, justement !
— Alors comment peux-tu affirmer que ce n’est pas « Dostoïevski » ? Non, sérieusement.
En regardant la vallée par-dessus la tête blonde de Kaderin, il eut la soudaine certitude qu'il était destiné de toute éternité à se trouver là à cet instant précis, avec elle, pour la réconforter et la protéger.
Tous les choix qu'il avait faits, tous ceux qui lui avaient été refusés avaient fini par le mener à lui. Les interminables années au château, ces années de solitude et de désespoir, il était maintenant heureux de les avoir sacrifiées puisque sa fiancée lui avait été envoyée.
Le destin les avait réunis. Pour le meilleur et pour le pire. Ils étaient faits l'un pour l'autre.
- Tu m'as fait ressentir, siffla-t-elle.
- Tu as fait battre mon coeur.
- Mon aide t'est acquise.... ma fiancée.
- Oui. Pour toi. (Il s'approcha d'elle, l'obligeant à lever les yeux vers lui.) Pardonne-moi. Si j'avais su que ces histoires étaient vraies, je serais parti à ta recherche. Je t'aurais trouvée, d'une manière ou d'une autre....
Devant son regard implorant, elle comprit qu'il aspirait à en terminer. Il désirait le coup mortel qu'elle était venue lui délivrer en son château décrépit.