La seconde

Je me suis ennuyée... Désolée de dire cela de Colette, mais je n'ai pas été intéressée du tout par ce triangle amoureux entre le mari, l'épouse et la secrétaire - même si elle est appelée dame de compagnie, ou amie très chère, elle remplit une fonction. Dans ce triangle, le mari compte si peu. Bien sûr, c'est le grand Farou, le grand auteur dramatique, mais il est lâche, paresseux, menteur... Il trompe tout le monde sans même y penser semble-t-il. Un personnage peu recommandable donc ; d'ailleurs, il n'est pas auteur dramatique, ce qui le rangerait comme génie, mais auteur de vaudeville. Sa femme se moque de sa prétention à faire des phrases de théâtre qui ne sonnent pas comme le langage parlé, elle s'endort d'ailleurs dans les représentations.
La relation la plus intéressante est donc celle entre l'épouse et la maîtresse/secrétaire. Cependant, je n'ai pas ressentie de tension amoureuse, de désir. J'ai vu ces deux femmes comme deux personnes qui s'ennuient, qui sont habituées à leur petit confort, broder ou lire tranquillement, et qui ne veulent pas y renoncer à cause des hommes. Ainsi, la scène de jalousie a un rythme très - trop - lent, car Fanny ne sait pas ce qu'elle veut : ayant vu les pièces de son mari, elle sait qu'elle devrait faire une scène, crier, mettre sa rivale à la porte. Mais elle en veut pas jouer cette scène, au contraire, elle veut faire semblant d'oublier pour garder sa vie et son confort comme ils sont - en gardant Jane auprès d'elle, comme amie et comme domestique.
Ce roman était peut-être subversif lors de sa parution, j'y ai surtout lu une longue jérémiade avec des personnages peu intéressants pour moi.