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Citations sur L'Étoile Vesper (15)

La lune entre chez moi comme elle veut, avance à pas de chat, étire une griffe blanche à l'assaut de mon lit : il lui suffit de m'éveiller, elle se décourage tout de suite et redescend. Vers le moment de son plein, je la retrouve, à l'aube, toute nue et pâle, fourvoyée dans une froide région du ciel. En rentrant se coucher, la dernière chauve-souris, d'un trait zigzaguant , la biffe.
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Pendant une bouffée de silence, épaisse comme une brume, je viens d'entendre choir sur la table voisine les pétales d'une rose qui n'attendait, elle aussi, que d'être seule pour défleurir.
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-" Je sors.
- Par ce temps ! Je te plains.
- Tu es bien ? Tu n'attends personne ?
- Personne."
C'est un vérité relative. Je ne peux pourtant pas avouer à mon meilleur ami que j'attends le printemps .Qu'attendrais-je sinon le printemps ? Je suis sa créancière, cette année.
(...)
Le sentiment d'attente ne s'ajuste qu'au seul printemps.(...) On n'attend pas l'été, il s'impose ; on redoute l'hiver. Pour le seul printemps nous devenons pareils à l'oiseau sous l'auvent de tuile, pareils au cerf lorsqu'une certaine nuit il respire, dans la forêt d'hiver, l'inopiné brouillard que tiédit l'approche du temps nouveau. Une profonde crédulité annuelle s'empare du monde, libère trop tôt la voix des oiseaux, le vol de l'abeille. Quelques heures , et nous retombons la commune misère d'endurer l'hiver et d'attendre le printemps...
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Changé... Je viens d'écrire ce mot et je lève les yeux. Etait-ce un mot magique ? Tout est nouveau. Le nouveau, le renouveau viennent pendant que j'écris. Le Palais-Royal s'est ému en un moment sous une sollicitation d'humidité, de lumière filtrée par la mollesse des nuages, de tiédeur. La vapeur verte, suspendue aux ormes, n'est plus une vapeur, c'est la feuille de demain. Si vite ! Oui, c'est encore une fois la brusque saison. Ecrivons encore : quand je relèverai la tête ce sera peut-être l'été.
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Des projets, mon garçon ? Mais bien sûr. À soixante-treize ans moins un quart, on a toujours des projets. Je n’en manque pas. Je projette de vivre encore un peu, de continuer à souffrir d’une manière honorable, c’est-à-dire sans éclats ni rancune, de reposer ma vue sur des fronts comme le tien, – tu ressembles à ma fille en moins bien – de rire en secret pour moi toute seule, et aussi de rire ouvertement quand j’en ai sujet, d’aimer qui m’aime, de mettre en ordre ce que je laisserai, le dépôt en banque comme le tiroir aux vieilles photographies, le peu de linge, le peu de lettres...
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Les personnes valides croient toujours que de l'immobilité forcée nait l'ennui. C'est une grande erreur, dans laquelle sans doute je tomberais moi-même, si au lieu de pécher par une jambe je manquais de bras.
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Le sentiment d'attente ne s'ajuste qu'au seul printemps. Avant lui, après lui nous escomptons la moisson, nous supputons la vendange, nous espérons le dégel. On n'attend pas l'été, il s'impose ; on redoute l'hiver. Pour le seul printemps nous devenons pareils à l'oiseau sous l'auvent de tuile, pareils au cerf lorsqu'une certaine nuit il respire, dans la forêt d'hiver, l'inopiné brouillard que tiédit l'approche du temps nouveau
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Toute ma vie, je me suis donné beaucoup de peine pour des inconnus. C'est qu'en me lisant ils m'aimaient tout à coup, et parfois ils me le disaient. Évidemment je ne compte pas sur un ouvrage de tapisserie pour les conquérir désormais... Comme il est difficile de mettre un terme à soi-même... S'il ne faut qu'essayer, c'est dit, j'essaie.


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Sur une route sonore s'accorde, puis se désaccorde pour s'accorder encore, le trot de deux chevaux attelés en paire. Guidées par la même main, plume et aiguille, habitude du travail et sage envie d'y mettre fin lient amitié, se séparent, se réconcilient... Mes lents coursiers, tâchez aller de compagnie : je vois d'ici le bout de la route.

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L'habitude est d'interdire le jardin au public, quand il neige. On enferme la neige. Elle devient libre de revêtir ses couleurs de neige, à savoir qu'elle est rose quand le soleil se lève, bleue au longs des parois d'ombre, et cuivrée sous le soleil couchant.
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