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C'est en lisant ce livre de souvenirs, et empreint de considérations bucoliques, que j'ai rencontré l'écrivain Colette.


Livre qui débute et se clôt par l'évocation des saisons, du printemps, emblème de renouveau, le coup de baguette magique dont il pare le décor faisant sortir bourgeons, feuilles toutes chiffonnées, fleurs sauvages et faisant entendre la musique du pépiement des oiseaux.
Un printemps qui renouvelle les couleurs du paysage que Colette, immobilisée à cause d'une arthrite de la hanche, ne peut qu'admirer de la fenêtre de son appartement . de sa place favorite, elle observe les métamorphoses des Jardins du Palais-Royal et les nuits étoilées avec pour compagnes lune et chauve-souris.

Si dans un premier temps, ce sont les couleurs de la nature en évolution qui la captivent, bientôt viennent en filigrane les souvenirs des quatre années de guerre qui viennent juste de se terminer, de l'occupation et des terreurs qu'elle a fait naître dans les coeurs, de la proximité de Compiègne, tristement célèbre par son camp de détention, lieu de départ vers les Camps nazis ( alors que je commençais ma lecture et que j'avais posté une citation pour évoquer Robert Desnos, je recroisais son ombre par l'évocation de ce camp de transit...)

Elle évoque son travail au journal le Matin, ses travaux d'écrivain.

Et surtout, elle évoque les rencontres, les visages croisés, les amitiés passées, les connivences, tout un monde déjà bien loin pour cette Dame qui n'a pour compagne principale que la solitude désormais. Elle vit en couple mais semble s'ériger une tour d'où elle veille et revit dans les souvenirs du temps qui passe. Elle feuillette avec nous des albums de photographies, prétextes à évoquer tel ou tel moment de l'existence, tel ou tel compagnon de route, tel ou tel talent rencontré. Elle écrit également de très belles pages sur la période de sa grossesse, un questionnement tout en sincérité et un amour vrai qui grandit et se déplie petit à petit comme les feuilles des arbres qu'elle aime tant.

Enfin, que serait un récit de Colette si elle n'évoquait pas ses compagnons à quatre pattes et surtout le regret de ne plus partager les promenades d'un chien de par sa maladie. Partager la balade tranquille en accord avec le pas de l'autre pour humer senteurs et admirer les couleurs qui dessinent à nouveau les lieux connus.


Une lecture à la fois poétique et ardue à certains moments mais qui donne bien envie de poursuivre la rencontre.
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Colette s'est refusée à écrire ses mémoires. Ces textes réunis dans «L'étoile Vesper», au départ sous-titrés souvenirs, sont parus en feuilleton dans les premiers numéros de Elle de Novembre 1945 à Janvier 1946.
Malgré l'immobilité forcée qui la cantonne dans son appartement du Palais Royal, elle n'a pas perdu ses dons d'observatrice et sa langue acérée pour égrener ses souvenirs et tracer les portraits de ses visiteurs, décrire les changements de saisons avec en filigrane les rationnements et les peines engendrées par la guerre et son âge.
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paru en 1948

De la fenêtre de sa chambre au Palais-Royal, Colette, arthritique, voyait se lever Vesper. A la lumière de cette étoile brillante entre toutes, l'écrivain, qui s'était toujours refusé à écrire ses souvenirs, nous en livre plus que nous ne pouvions en espérer. Avec non-dit, retenue, dans une écriture chaude et agile, elle nous transmet tous ses ressentis pudiques de l'amitié, de l'amour, de la vie, du meilleur ami, des lourds et inquiétants souvenirs d'une guerre dont les conséquences sont toujours là, des projets, des rencontres, de l'écriture, de l'enfant qu'elle a porté... On y sent malgré tout beaucoup de nostalgie.


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Vesper, c'est Vénus qui brille de tous ses feux, propice aux souvenirs lorsqu'on passe de longs, très longs moments à contempler le ciel pendant les heures d'insomnies. Colette, clouée dans son fauteuil par cette arthrite qui ne la quitte guère, le jour comme la nuit, fait appel à sa mémoire et écrit, dans cette langue inimitable n'hésitant pas à mêler termes de métier, adjectifs insolites, associations d'images à la limite de la poésie. Les êtres qu'elle a connus, ceux et surtout celles dont elle a apprécié la compagnie, défilent sous nos yeux en tranches de vie alternant avec son quotidien d'aujourd'hui, cette vie monotone, de temps en temps rompue par une visite, dont il a bien fallu qu'elle s'accommode. Lire Colette, c'est habiter pour un moment avec elle, chez elle, partager son quotidien et s'ouvrir à des senteurs nouvelles, des impressions fugaces qu'elle seule sait retenir et nous faire partager à l'aide des mots. Colette n'est jamais aussi bon écrivain que lorsqu'elle nous parle de la nature, qu'il s'agisse des plantes ou des animaux, domestiques ou sauvages, une connaissance acquise dès l'enfance sous la férule attentive de sa mère Sido.
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L' un des grands écrivains qui ne quittent jamais ma table de chevet, un roman par delà les étoiles... un style reconnaissable entre mille, chef d'oeuvre absolu !

Une femme libre affranchie des hommes et des conventions avant l'heure, qui a vécu des amours et sa vie avec passion!

l'un de mes préférés de L'immense Colette, un roman "lampe tempête" qui ne me quitte jamais. Un incontournable chez un bibliophile !
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L'HUMOUR DE COLETTE, une ironie discrète mais vive…

« Vallier était secrètement jaloux des formules concices de Félix Fénéon, qui en trois lignes éclaboussait d'humour les faits divers. Une typographie minuscule protégeait, par exemple, un des chefs-d'oeuvre de Félix Fénéon : le jour qu'un forain, avaleur de sabres, fut tué d'un coup de revolver par un mari qu'il trompait, Fénéon résuma le drame : "L'avaleur de sabres ne digérait pas les pruneaux." » (Pléiade, IV, 789-790) On est au Matin, grand quotidien d'avant et d'après guerre (la première)…

« Plus tard le propriétaire du Matin enseigna que le synthol, administré en lotions capillaires, restitue aux cheveux blanchissants leur teinte originelle. Il prêcha d'exemple, “moyennant quoi, disait Jouvenel qui gardait rancune à la pharmacopée maison, nous sûmes que la couleur originelle des cheveux de Varilla était un rose agréable, légèrement saumoné”. » (Ibid., 793)
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Il m'a été donné par le hasard et l'envie de lire ce texte en parfaite connaissance de cause : je n'aime pas spécialement Colette, jusqu'ici. J'ai pu aborder ses articles festifs dans Cadeaux de Noël, ou encore un amour d'été ennuyeux dans le Blé En Herbe, mais aucun des deux ne m'est resté en mémoire. Aucun des deux ne m'a plu, et pourtant je me suis lancé dans le Pur Et L'Impur qui m'a paru sympathique bien qu'alambiqué. Je ne sais pas ce que j'ai avec Colette, je crois que j'aime tellement cette femme et sa figure (sans même trop en savoir, à vrai dire, ne m'étant jamais profondément renseigné) que je crois désirer au plus fort vouloir la saisir, l'embrasser jusqu'à l'aimer ! Je me suis ainsi lancé dans L'Etoile Vesper, une de ces rééditions de texte pour l'occasion de son 150e anniversaire. Il est vrai que cette année a été marquée par Colette, ses textes, la femme… Ici, nous avons le droit a un ensemble de courts textes réflexifs parfois publiés dans des chroniques, parfois gardés précieusement… le tout est réuni ici et relié par un modèle récurrent, celui d'une amitié avec une voix mystérieuse lui posant des questions absolument simples, mais ouvrant la voie à un discours introspectif s'épanchant sur la mémoire. de nombreux sujets sont abordés avec une finesse, avec une pudeur réellement propre à l'auteure remarquable : l'amitié, l'amour, les actions qui font vivre, l'écriture de ses textes et leur réception, la guerre… J'aurais presque envie de décrire cela comme une sécheresse, mais chaude ; il y a un sentiment chaleureux, mais qui ne fait pas décrépir les yeux. Beaucoup de nostalgie ressort de cet ouvrage, nous pouvons le sentir aisément, et l'auteure elle-même se disait de tout le temps qu'elle ne laisserait place au souvenir qui fait partie d'une vie passée. Jugement révocable, elle donne lieu à un texte humain, sans aucune prétention. Nous parlons aussi d'accommodation lorsque sa vie désormais monotone – rongée par l'arthrite – doit se dessiner au gré des complications de l'âge et des conséquences de la guerre. Son appartement du Palais Royal est le nid d'une langue encore très juste et fine, avec une désuétude adorable, comme ampoulée, qui donne là le charme à ces textes parus en feuilleton entre 1945 et 1946.

Ensemble de souvenirs auxquels elle s'est toujours défilée car souffrance, elle n'a pu s'y résoudre, s'enfuir pour toujours. Cet ensemble de petits textes-feuilleton m'a bien plu, marque d'une nostalgie sur l'amitié, l'amour éprouvé, les personnes qu'elle a adoré… Son style reconnaissable qui se plie de vieillesse et de malheur face à la guerre tout juste se finissant. Une chaleur, entente. {17}
Lien : https://clemslibrary.wordpre..
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J'ai lu ce livre avec un certain détachement, sans vraiment me sentir impliqué... Je ne connais pas l'oeuvre de Colette et je n'ai peut-être pas fait le bon choix pour une découverte. J'ai trouvé certains passages très poétiques, très bien écrits, d'autres par contre rendus fastidieux par un style plutôt ampoulé. Tout cela me parait un peu désuet en fait. Certaines des préoccupations de cette grande dame de la littérature me paraissent totalement hors champ par rapport aux préoccupations dominantes du moment.
Alors je ne sais pas quelle sera la suite de ma démarche mais je pense que je vais me tourner vers d'autres auteur•e•s qui m'interpellent un peu plus. Rencontre sans perdant, ni gagnant, disons match nul.
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J'ai si peu à dire...C'est MON LIVRE ! Je l'ouvre et j'entends chanter le rossignol, je respire les parfums de la nuit, je mange le raisin et la framboise....Je vis. C'est TOUT !.
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