Si l'intensité expressive d'une musique hispano-arabe n'eût point étonné des Espagnols de Castille ou d'Andalousie, il n'est pas moins vrai que nos Catalans représentent ici la psychologie des foules internationales, et qu'ils ont été sensibles à l'émotion religieuse dont s'imprègne l'art d'un Victoria. La foi qui soulève les montagnes prête son accent irrésistible au verbe lyrique de l'artiste. « Accent qui mord », disait Maurice Barrés, et qui laisse sur l'âme des traces douloureuses, comme aussi bien cette flamme « de amor viva » dont ne guérira point le mystique qui s'en est senti brûlé.
Symphonie de l'Alhambra pour orchestre (1947)