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Sans nom, publié en 1862 est un gros roman, 829 pages aux éditions Phébus libretto.

Wilkie Collins est un écrivain britannique de l'époque victorienne, contemporain et ami de Dickens (ils ont même écrit un livre ensemble). Généralement considéré comme le père du roman policier quoique malheureusement trop méconnu.

Si Wilkie Collins était en effet aussi populaire que Dickens à l'époque victorienne, il est aujourd'hui moins connu que son ami. Un des grands mystères de la postérité.

Il semblerait que Sans nom soit, parmi les romans de Wilkie Collins, celui que préférait Dickens.

J'ai trouvé les deux cent premières pages assez longues. Wilkie Collins nous dépeint pendant toutes ces pages la vie d'une famille heureuse où grosso modo tout se passe pour le mieux.

En effet, la famille Vanstone, les parents et leurs deux filles, vivent un bonheur complet. La famille est aisée, privilégiée, et tout le monde s'aime.

À ce tableau familial idyllique, il faut ajouter une gouvernante qui fait presque partie de la famille et qui d'ailleurs est restée au service des Vanstone alors que les filles n'avaient plus besoin de gouvernante depuis longtemps.

Hormis quelques petites histoires somme toute assez banales et une description des liens entre ces différentes personnes, j'ai trouvé qu'il ne se passait pas grand-chose durant ces premières pages.

C'est là qu'on se rend compte que le lecteur est un personnage compliqué. Il n'aime pas quand ça se passe mal, souffre avec les personnages, mais quand tout se passe bien, il s'ennuie.

À la fin du livre, je me suis demandé sincèrement si ces pages étaient de trop, et je dois vous avouer que non. Elles permettent en effet au lecteur de mieux comprendre la complexité autant de l'intrigue que des personnages. Et si le lecteur accepte de faire preuve de patience, je lui garantis qu'il sera récompensé de ses efforts.

Wilkie Collins nous dépeint donc pendant approximativement deux cent pages un bonheur presque complet. À la limite du tableau naif.

Mais tout d'un coup, l'histoire bascule avec la mort inopinée des parents Vanstone. Dès cet instant, le lecteur n'aura de répit qu'une fois le roman terminé. Et quand ce sera fini, il ne pourra s'empêcher de le regretter.

Vous vous demandez peut-être pourquoi la mort des parents Vanstone fait basculer la vie de leurs filles. Ils étaient riches et leurs filles à leur mort devraient hériter de leur fortune et être ainsi à l'abri du besoin pour épancher leur tristesse.

Ça ne sera pourtant pas le cas. La mort des parents Vanstone prive les soeurs Vanstone non seulement de leur affection mais les dépossède aussi de toute leur fortune et même de leur nom, ce qui, à l'époque, signifie leur identité.

Les soeurs Vanstone ne se retrouvent pas ainsi dépossédées en raison d'un « complot fomenté par des gens du meilleur monde » comme l'indique erronément la quatrième de couverture mais en raison d'une conséquence absurde du système juridique de l'époque. Ce faisant, Wilkie Collins renforce sa critique de la société victorienne.

Je ne vous en dirai toutefois pas plus sur cette question afin de ne pas priver le lecteur, qui souhaiterait lire le livre, du plaisir de découvrir lui-même les raisons de ces circonstances malheureuses pour les soeurs Vanstone.

Les soeurs Vanstone sont très différentes. La première, Norah, est raisonnable, posée et accepte son sort avec résignation. La seconde, Magdalen, est fougueuse, légèrement orgueilleuse et, à l'inverse de sa soeur, refuse de se soumettre à un sort qu'elle estime injuste. Elle projette donc de se venger.

Dès cet instant, Sans nom devient une histoire de vengeance. La vengeance d'une femme qui est prête au pire pour réparer l'injustice donc elle estime être victime.

Et de complots en complots, Sans nom, qui ressemblait jusque là à une douce ballade, tient le lecteur par les tripes pour ne plus le lâcher.

Wilkie Collins est un tisserand. Il jongle admirablement avec les éléments du récit. Pèse ce qu'il dévoile et ne dévoile pas, donnant ainsi l'occasion au lecteur de participer à la création de l'histoire, ce qui crée l'attachement à la lecture. le lecteur anticipe. Parfois il est dans le bon, parfois pas. Il joue avec sa propre imagination, qu'il tente de faire dialoguer avec celle de l'auteur.

Certains regrettent le côté ‘fleur bleue' de la fin de Sans nom. Personnellement, je trouve plutôt réconfortant que Wilkie Collins arrive à tirer une fin positive d'un roman aussi noir.
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Si la majeure partie du récit nous est racontée par un narrateur extérieur, de manière somme toute assez classique, elle présente toutefois deux caractéristiques intéressantes.

La première est de découper la narration de manière « géographique ». Liant de cette manière l'évolution de l'histoire à des lieux très précis.

La deuxième particularité est d'avoir entrecoupé chaque bloc de narration géographique par ce que l'auteur appelle des « intermèdes ». A savoir, des lettres envoyées par les différents protagonistes de l'histoire.

Le procédé permet au lecteur de pénétrer le point de vue des différents protagonistes du récit et donc de se faire une idée plus riche de l'histoire, d'élargir son point de vue et de se forger ainsi sa propre opinion.

Les personnages, comme toujours chez Wilkie Collins, sont attachants et crédibles.

Il parvient à rendre drôles et sympathiques des personnages à la moralité douteuse. le capitaine Wragge que je vous laisse découvrir si vous décidez de lire le livre est un personnage objectivement méchant et méprisable, mais il est peut-être le plus drôle et le plus touchant du récit.

Par ailleurs, en nous présentant au début du récit Magdalen comme une jeune fille innocente et pure quoique légèrement fougueuse, Wilkie Collins nous montre la part d'ombre que recèle toute âme humaine.

Wilkie Collins est un Maître magicien. Il fait défiler les pages, emporte le lecteur d'un bout à l'autre des possibles, fait disparaître ses descriptions grâce à l'intensité de son récit. Je suis d'ailleurs toujours étonnée quand un lecteur me dit avoir trouvé les descriptions trop longues tant je ne me suis même pas aperçue qu'il y en avait.

Il parvient en outre à mettre de l'optimisme et de l'espoir dans un roman noir.

S'il abuse parfois du hasard, le style, la narration, les personnage et l'intrigue, tout est admirablement travaillé. Ce qui ne l'empêche pas, au contraire, de convoquer sans arrêt l'imagination du lecteur pour le tenir en haleine. Et intégrer littéralement le lecteur à la création du récit.
Lien : https://nevrosee.be/sans-nom..
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En raison d'un secret de famille ancien de 2 générations, une jeune femme perd tout, jusqu'à son nom...
Pour décrire l'atmosphère des romans de Wilkie Collins, il faudrait prendre un film d'Hitchcok transposé au XIXe en Angleterre sous le règne de Victoria, avec des héroines romantiques et passionnées. 800 pages qui m'ont tenues en haleine, pour savoir si et comment Magdelen allait retrouver son nom !
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Encore une fois bluffée par le génie de WW Collins, je dévore peu à peu son oeuvre.
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L'action de ce roman débute en 1846, dans la campagne anglaise. La famille Vanstone mène une existence paisible et heureuse dans son domaine de Combe-Raven, se sachant à l'abri du besoin. Norah et sa soeur Magdalen ont grandi entourées de parents aimants, et sont à l'âge où l'on songe à se marier. Mais ce tableau idyllique ne va pas tarder à s'assombrir, et c'est une lettre mystérieuse qui va marquer le début d'un enchaînement d'événements qui vont bouleverser le merveilleux ordonnancement de cette vie simple et sans ombre.

La suite sur mon blog...
Lien : http://tassedethe.unblog.fr
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J'avais envie de plonger dans un gros roman de la littérature classique anglaise, et sur les conseils d'une amie ce fut « Sans Nom ».

J'ai eu du mal avec la première moitié du livre car c'est assez lent. Mais c'est la mise en place des personnages principaux et annexes. Ils sont intéressants et attachants et d'autres détestables.
Ils sont patiemment décrits dans la première moitié du livre. Et je pense que c'était nécessaire alors…

Ensuite je l'ai lu avec avidité jusqu'à la dernière page car les intrigues se succèdent et on ne voit pas comment l'auteur va régler le sort de son héroïne. On arrive à deviner certaines choses mais elles arrivent de façon inattendue.


Si vous êtes tenté par un bon gros roman anglais je pense que celui-ci est vraiment très bon.



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J'ai déjà eu l'occasion de lire un roman de W. Wilkie Collins il y a quelques années, La Dame en blanc, qui est son plus connu. J'avais bien aimé mais sans avoir réellement envie d'en lire d'autres … C'est chose faite avec Sans nom, que j'ai écouté en livre audio (31h d'écoute !) grâce au site www.litteratureaudio.com qui met gratuitement en ligne des livres lus par des bénévoles. Ce dernier a été particulièrement bien lu par Daniel Luttringer, qui a su rendre vivantes ces 900 pages !

Mais laissez-moi vous en dire plus.


Nous sommes en 1846, dans la campagne anglaise, et les Vanstone (la mère, le père et les deux filles) vivent heureux, riches et aimants dans leur belle maison de Combe-Raven. Norah et Magdalen sont très différentes, l'une sage et l'autre agitée. Cette dernière va bientôt épouser le fils d'un voisin. Bref tout va bien !

Jusqu'à un terrible accident de train qui les prive de leur père, puis bientôt de leur mère, morte de chagrin. Prochain coup du sort : les deux filles apprennent que leurs parents ne se sont mariés que récemment, car le père était liée à une femme folle qui vient seulement de mourir et de le laisser libre. Or il n'a pas eu le temps de rédiger de nouveau son testament en faveur de ses filles. Suite à sa mort inopinée, celles-ci se retrouvent sans nom, sans fortune et sans personne pour les aider. La fortune de leurs parents revient à leur oncle, brouillé à mort avec leur père, et qui refuse de leur laisser le moindre denier. Elles vont donc devoir se débrouiller par elles-mêmes … mais c'est sans compter l'opiniâtreté et les idées de vengeance de Magdalen, impitoyable jusqu'au bout, qui prendra le risque de se perdre elle-même.

« Existe-t-il, variant à l'infini selon chaque individu, des forces innées qui nous poussent, tous tant que nous sommes, vers le Bien ou vers le Mal ? forces cachées à des profondeurs où ne sauraient atteindre ni les encouragements purement humains, ni la contrainte humaine, Bien caché, Mal caché, tous deux également à la merci de l'occasion qui les libère, de la tentation qui les provoque ? de leur étroit cachot, le hasard des circonstances garde-t-il toujours la clef ? Et n'est-il pas ici bas de surveillance attentive qui nous puisse révéler à temps l'existence de ces forces prisonnières en nous-mêmes, et auxquelles cette clef peut donner issue ? »

Le roman est magistral, quoique un peu longuet parfois même s'il alterne des phases du récit par différents narrateurs, entrecoupées de lettres qui font avancer l'histoire à petits bonds dans le temps. Cette alternance dynamise le récit et évite de perdre le lecteur. Il parvient ainsi à nous tenir en haleine jusqu'au bout de cette histoire de vengeance impitoyable qui m'a accompagné sur plus de quinze jours d'écoute.

Chapeau également aux personnages hauts en couleur, Magdalen en premier mais aussi le capitaine ou la terrible Mrs Lecount qui ne se laisse pas tomber dans leurs machinations. Tous sont touchants car nuancés, pour aucun on ne peut avoir du mépris car poussés par de nobles attitudes (même le capitaine oui oui !), ils essaient d'agir comme il convient.

Avec une plume magnifique et moderne, W. Wilkie Collins démontre encore une fois qu'il est le maître du suspens, à la fois précurseur des romans d'aventure de l'époque, à feuilletons, et des romans policiers contemporains. Un auteur à découvrir, si vous n'avez pas peur des pavés !
Lien : https://missbouquinaix.com/2..
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3ème ouvrage de Wilkie Collins après La dame en blanc (beaucoup aimé) et Armadale (coup de coeur).
Là j'ai été un peu moins conquise même si ce fût une bonne lecture

J'ai été très contente de retrouver cette ambiance que W. Collins arrive à créer dans ses ouvrages (merci à la traduction qui arrive à me faire ressentir cela).
L'intrigue est très prenante (j'ai retrouvé l'esprit retors de l'auteur avec jubilation), l'ambiance est parfaite mais j'ai trouvé que l'ouvrage souffrait de quelques longueurs.

Les personnages sont vraiment bien travaillés. J'ai beaucoup aimé le capitaine Wragge et sa femme. Bizarrement Magdalène, malgré sa position de personnage principal et son histoire douloureuse, ne m'a pas émue. Je ne me suis pas attachée à elle.
Mais les personnages dits "secondaires" sont très intéressants et, pour moi, prennent l'avantage sur Magdalène en terme d'intérêt pour le lecteur.

Une chose que j'aime vraiment dans l'écriture de W. Collins c'est sa manière de décrire les sentiments et attitudes de ses personnages. Et dans ce livre je trouve que cela se ressent vraiment avec Mr et Mrs Wragge.

Je vais poursuivre avec plaisir ma découverte de cet auteur en 2023.

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Un des livres majeurs de Collins. On s'attache à l'héroïne en quête de son identité volée par une société inique. le suspense se double d'une fresque sociale et d'un portrait féminin tout en finesses. Ce pavé est délectable. Un pur plaisir romanesque .
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