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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
La quatrième de couverture nous promet un roman dans lequel Wilkie Colins aurait "logé la quintessence de son méchant esprit et de sa mauvaise éducation". On nous parle d'un Barry Lindon "en beaucoup plus immoral".
De ce point de vue, ce livre est plutôt décevant. Frank Softly n'est certes pas la personne la plus honnête qui soit, il est même incontestablement une "belle canaille" comme le dit le titre, mais une canaille bien sympathique pour laquelle le lecteur se prend d'affection, et à qui l'on ne souhaite que du bien, un peu à l'image d'Arsène Lupin.
Rien de bien sulfureux, donc... de nos jours. Replacé dans le contexte de l'époque victorienne, on peut comprendre que le livre ait été accueilli différemment.
Cela étant dit, l'histoire est agréable à suivre, on retrouve la "patte" de Wilkie Colins, sa façon délicieuse d'égratigner la "bonne société", son ironie, son humour, sans oublier sa façon bien à lui de manier le suspense et de promener son lecteur. Et cette touche "so british" que j'aime tant.
La dame en blanc fut mon premier livre de Wilkie Collins. Un pur régal, un chef-d'oeuvre qu'il est difficile d'égaler, un roman qui vous tient en haleine de bout en bout : pas simple pour un autre titre de passer après et de soutenir la comparaison.
Sans avoir autant de force, cette belle canaille nous offre cependant une lecture agréable et de qualité.
Je me permets de rajouter une mise en garde aux éventuels lecteurs intéressés : ne lisez pas la préface de Michel le Bris. Elle est excessivement bavarde et révèle beaucoup trop d'éléments de l'intrigue, tout en disant, vers la fin : "Comment [...] notre héros va-t-il parvenir parvenir à [...]? Je laisse au lecteur le plaisir de le découvrir." Eh bien, si vous voulez avoir vous aussi le plaisir de la découverte, ne lisez cette préface qu'après avoir fini le roman... en somme, transformez-la en postface !
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William Collins est un contemporain de Charles Dickens dont les romans avaient beaucoup de succès en Angleterre.

Ici on sent que l'auteur s'est fait plaisir en permettant à son personnage, Franck, d'embrasser toutes les outrances de l'époque :

Fils de bonne famille, Franck se moque de toute bienséance, tourne le dos au métier de médecin, se lance dans les caricatures de membres de la bonne société, devient faussaire d'oeuvres d'art et de monnaie, vit de tricheries et petites rapines, jusqu'au jour où...

Un roman agréable et combien dépaysant ! Autre temps, autres moeurs ! Je suis dans ma période Downton Abbey 😄
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Léger, drôle parfois, absurde aussi, tout un mélange qui font de ce roman un moment de lecture sans complexe: on lit pour s'amuser. le choix narratif du récit à la première personne y est pour beaucoup: comme une conversation qu'on suit avec délices, d'autant plus que notre interlocuteur un peu cabotin a senti notre intérêt...
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Ce roman est un peu différent de ses autres oeuvres, voire carrément d'un autre genre. Son ton est plus léger et plus badin, et le thème peut paraître tout à fait immoral puisque le héros est une canaille.
Il est, en vérité, tout à fait délicieux. On lit avec plaisir la vie de Francis Softly, que ce dernier nous raconte, nous la présentant comme digne d'intérêt. La modestie n'est pas du tout à l'honneur chez ce personnage, véritable fripouille qui se joue des uns et des autres pour mieux servir ses desseins. Et ses desseins peuvent se résumer par un seul mot, au début de ce roman : jouir de la vie sans devoir en subir les désagréments, qu'il laisse aux autres, membres de sa famille inclus. Pour autant, il n'est pas un mauvais bougre dans le fond et l'on se prend à lui souhaiter tout le succès de ses nombreuses tentatives pour atteindre le bonheur. Sa rencontre avec une jeune femme de toute beauté scellera la suite de son destin, et nous entraînera dans des péripéties dignes d'un Arsène Lupin, avec tout l'humour qui l'accompagne.
Cette histoire est assez savoureuse, et m'a permise de passer un bon moment en la compagnie de cette belle canaille ! Une belle trouvaille surtout, qui permet de découvrir une autre facette, moins sérieuse mais non moins plaisante, de cet illustre et talentueux William Wilkie Collins. Ce dernier a su adapter avec bonheur son écriture à l'exercice, et nous sourions volontiers aux nombreuses piques bien senties que l'auteur adresse à ses compatriotes de l'époque.
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Francis Softly est de son propre aveu une canaille. Attention, une canaille et pas une crapule ! Entendez par là que, s'il triche, ment, dupe, batifole à droite et à gauche, il n'est pas pour autant un criminel endurci, mais plutôt un de ces sympathiques escrocs dont le public raffole tant. Conscient de ce fait, il décide de confier au papier les exploits de sa folle jeunesse dans le Londres hypocrite et collet-monté du XIX siècle. Une jeunesse très active et allègrement dépravée, mieux vaut le reconnaître, car le jeune Softly a plus de bagout que de cervelle, plus de joie de vivre que de constance et indubitablement plus d'humour que de saine moralité.

Qu'importe ! Softly un joyeux compère et j'ai suivi avec beaucoup de plaisir ses aventures d'escroc combinard. C'est drôle, enlevé, conté avec une légèreté et un cynisme réjouissants, en somme un petit livre parfait pour s'amuser sans trop se prendre la tête et pour se moquer gentiment de son prochain – passe-temps auquel excelle Franck Softly. En outre, le style de Collins est très agréable à lire, élégant et avec une ironie omniprésente qui, à défaut de faire rire aux éclats, fait souvent sourire et ricaner légèrement. Au passage, quelques personnages secondaires tout à fait savoureux : j'ai notamment un gros faible pour l'hilarante grand-mère du narrateur, une horrible bonne femme à la peau plus dure que du béton qui, malgré les prières de son aimante famille, s'obstine à enchainer accident loufoque sur accident, sans jamais avoir la bonne grâce de se casser le cou. Pour conclure, je dirai que cette "belle canaille" s'est révélée une fort réjouissante découverte avec un auteur dont je ne tarderai pas à découvrir la suite de la bibliographie.
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W.W. Collins constitue pour mon humble personne de lecteur la référence absolue. Ce préambule posé, commençons!
Ce qu'il y a de bien dans les auteurs prolifiques, c'est qu'on découvre encore et toujours des textes non publiés ou non traduits comme c'est le cas pour nombre de romans du romancier anglais (sans mentir, je pense que la bonne moitié de sa foisonnante production est encore en langue originale).
Une Belle Canaille a été publié il y a plus de dix ans en France mais, déjà lors de sa sortie, ce court récit ne connut une publication sous la forme de roman que vingt ans après avoir été proposé sous la forme de feuilleton dans la revue dirigée par Charles Dickens. Il faut savoir qu'au milieu du XIXème siècle, on n'éditait que des pavés en plusieurs volumes et Collins ne voulait ajouter d'autres textes à cette petite merveille.
La vie (et l'oeuvre) de Collins est indissociable de l'ombre du grand Dickens. Tour à tour, compagnon, ghostwriter, relecteur du maitre, Collins a eu du mal à s'échapper de l'influence manifeste de Charles. On se demande même comment il trouvait le temps d'écrire ses propres romans dans un emploi du temps surbooké.
Si Dickens mettait en scène les bas-fonds de l'âme humaine dans les ruelles londoniennes sous le regard innocent (pour combien de temps encore?) d'enfants voués à une vie de misère ou simplement misérable, son alter-ego aimait fustiger la noirceur d'âme des biens pensants de la haute société Victorienne. Pour ceux et celles qui ne connaissent pas encore ce champion du suspens (Doyle reconnait en lui une référence), je les invite à ouvrir les bijoux que sont Pierre de Lune, la Dame en Blanc, Sans Nom, Mari et Femme ou encore Passion et Repentir. Dissimulation. Kidnapping. Faux-semblants. Meurtres. Usurpation. Vrais escrocs et véritables héros… ou héroïnes car, dans l'oeuvre de Collins, la femme, toujours bafouée de ses droits (en a-t-elle seulement dans cette société régie par les hommes?), fait souvent preuve d'une volonté de fer. Pour les autres, rompus aux ambiances sombres des romans-fleuves, je les engage à ouvrir ce court roman qui se lit comme on déguste une friandise.
Dès le premier chapitre, j'ai tout de suite pensé au Pickwick Club de Dickens, véritable olni (objet littéraire non identifié) dans l'oeuvre du compagnon de Collins. Je reconnais avoir été pris de fou-rires incontrôlables et démesurés dans cette délirante épopée de « gangsters » qui ressemblaient davantage aux Pieds Nickelés plutôt qu'une véritable bande organisée. Mais revenons à notre sujet.
En réalité, Frank Softly n'est pas un mauvais bougre comme le titre pourrait le faire penser. Il est né dans une excellente famille et conserve, au fil de ses aventures, une morale irréprochable. Ce sont les évènements qui vont décider pour lui. Victime des circonstances ou pas à sa place, Frank va gravir les échelons du crime sans toutefois atteindre le dernier barreau, celui du meurtre. Car le propos reste toujours aussi léger que l'air pur des montagnes. On imagine aisément Collins se défouler en écrivant ce divertissement. Et le lecteur jubile. Passant de caricaturiste bon enfant à la copie frauduleuse de Rembrandts qui lui rapporte juste 5% du montant total de la vente, puis, poussé par une curiosité dictée par l'amour, jusqu'à mettre le pied dans un gang de faux-monnayeurs, Frank finira au bagne. Mais, là encore, pas de pathos. Un véritable pied-de-nez à la bonne société en une peine que nombre d'entre nous aimerions purger. Et l'on se rend compte que, derrière cette fantaisie non dénuée d'humour, se cache une vraie morale. Pas celle attendue du renégat repenti, mais bien de toute une société où, pour réussir, il faut savoir prendre des libertés avec la loi. Troublante morale mais si juste. Rien de sordide là-dedans car, après tout, les agissements du héros ne font de mal à personne, ou si peu. On aimerait que la société ne regorge que de ces délinquants inoffensifs, des canailles plaisantes en somme.
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"Une belle canaille" est un court roman narrant avec une certaine verve et une joyeuse insolence les confessions de Frank Softly qui traverse les âges de la vie sans jamais se repentir. Il aura d'ailleurs tendance à accumuler page après page des aventures les plus loufoques les unes que les autres où l'honnêteté n'a pas court. Frondeur, sûr de lui et sans scrupules, il ne se lasse pas de ses coups manqués où il se sort de justesse et surtout chanceux.

Jeune homme frivole et inconséquent, il commence par travailler avec son père comme médecin. Très vite lassé de cette profession, il s'essaye au métier de caricaturiste, s'attire les foudres de sa famille mais rencontre le succès auprès de son lectorat. Un passage en prison lui fait perdre ses commandes et confirme la rupture définitive avec sa famille.

Cependant, sa force et son éternelle capacité à retomber sur ses pieds, il la puise dans les clauses testamentaires de sa grand-mère, lady Malkinshaw. Cette dernière exige qu'il soit encore vivant pour que sa soeur, Annabella, puisse toucher sa part d'héritage. le mari de cette dernière, Mr Batterbury, sera le pigeon idéal. Son indéfectible attachement à cette somme d'argent l'incitera à aider Frank à chaque mauvaise passe. Ce dernier trouve donc rapidement un débouché comme portraitiste avec pour modèle son beau-frère!

Il se lance ensuite dans la fabrication de faux Rembrandt. Une occasion pour l'auteur de faire entrer le lecteur dans les goûts et les collections de ses contemporains en matière d'art et de brosser à grands traits le monde du marché de l'art. Son receleur inquiété, il part en province occuper un poste de secrétaire d'une institution locale dont l'attrait disparaît rapidement après le départ de Miss Alicia Dulcifer dont il est tombé amoureux. Son chemin est désormais tracé, il s'attache à la retrouver. Sa dévorante curiosité va l'entraîner une fois de plus sur une voie glissante. Il se retrouve prisonnier du père de sa dulcinée, faussaire de profession, qui l'oblige à fabriquer de la fausse-monnaie. Après une fuite en Ecosse et une course-poursuite avec la police, il est arrêté et envoyé en déportation en Australie...

J'ai beaucoup aimé l'avalanche d'événements les plus improbables les uns que les autres que rencontre le narrateur et qu'il affronte avec une désinvolture désarmante. Ce roman truffé d'humour et de légèreté est unique à mon sens dans l'oeuvre de l'auteur. Il a été écrit lors du séjour parisien de Collins et de Dickens comme on l'apprend en lisant l'introduction très intéressante de Michel le Bris et cela se sent.

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