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Citations sur Tierra del Fuego (36)

La mer, possessive et violente lorsqu'on navigue sur ses eaux, nous apparaissait de si loin comme une irremplaçable compagne, une immense étendue paisible, dont la vue rassurait, éveillant un indéfinissable sentiment d'espérance.

p. 129
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“De sombres pensées commencèrent à lui traverser l’esprit ; elles allaient et venaient, insistantes et chaque fois plus sombres. il tenta de les chasser en se remémorant les étapes qui l’avaient conduit vers ce bout du monde où il se trouvait maintenant, allongé dans l’obscurité. Il parcourait le passé à grandes enjambées, et dans sa mémoire d’homme en proie à l’insomnie surgissaient çà et là, comme des illuminations, les raisons occultes de ses actes, qu’il croyait englouties dans les eaux troubles de l’oubli.”
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Lorsque Martin comprit les intentions de son ami, il fixa sur lui cet effrayant regard. Ce fut le dernier avant que la mort ne l’emportât ; mais sa fulguration emplit la cabine s’incrusta sur les murs et ne laissa plus jamais Foster dormir en paix.

Cinq marins et un cercueil vert
page 102
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Un des marins se tourna vers la fenêtre et se tint un moment immobile, l'air mélancolique, contemplant les vitres où s'agglutinaient les flocons de neige, tels des papillons affolés attirés par la lumière qu'ils ne pouvaient atteindre, puis s'écoulant en molles traînées sur le verre embué.
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Il suffit de regarder les hommes en face pour savoir ce qu'ils valent.

(dans «Terre de feu»)
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- ça vous dirait d’aller travailler à Navarino ?
Navarino ?... fis-je, essayant de me souvenir.
Oui, Navarino ! La grande île au sud du canal de Beagle. Cette proposition me cueillit au cours d’une de ces journées où l’on pourrait s’embarquer vers n’importe où. Je traînais sur les quais comme séparé de moi-même, tels ces lambeaux de nuage qui paressent dans le ciel après une tempête et que le premier souffle du vent emporte. J’avais été moi aussi balayé par une tempête, qui avait laissé dans ma mémoire l’image d’une femme et déposé dans mon cœur une lourde goutte d’ombre, qui de temps à autre épaississait mon sang.
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Deux cavaliers apparaissent au loin, comme deux points noirs, dans la solitude et la blancheur de la plaine enneigée. Leurs routes convergent et à mesure qu'ils avancent leurs silhouettes se détachent, éveillant en chacun d'eux cette légère appréhension que provoque la rencontre d'un voyageur inconnu en un lieu désert.
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Sa métamorphose était pourtant si manifeste que lui même ne se reconnaissait plus...Qu'était-il arrivé à cet homme? Le petit animal blotti contre lui, lors de cette fameuse nuit à l'île des Désertores, avait-il fait fleurir la tendresse qui manquait tant à son coeur endurci? Et quel sentiment, quel désir de protection s'étaient éveillés en lui lorsqu'il avait égorgé la brebis nourricière? Toujours est-il que le petit animal avait réussi à rapprocher cet homme solitaire et ombrageux du reste de l'équipage...Quand un étranger caresse un enfant, ne caresse-t-il pas aussi le père? C'était probablement ce qu'il éprouvait. Mais nul ne connaissait les ressorts secrets de ce changement, ni Villegas lui même...Il est bien étrange de voir une graine germer dans le creux d'une pierre
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L'agneau appuya son petit museau sur le bras tiède de l'homme et retrouva son calme. De temps en temps, celui-ci caressait avec tendresse le pelage fripé de l'animal. Dans cette nuit obscure et humide du dernier rivage de l'archipel des Desertores, Villegas eut l'étrange impression de retrouver quelque chose de doux et de tremblant, de fragile et de tendre, qu'il avait depuis longtemps oublié. Lui revint alors en mémoire sa mère qui, lorsqu'il était enfant, le caressait ainsi contre son sein. Il serra conte lui le petit animal dont il percevait la respiration palpitante et tiède.
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A mesure que nous nous enfoncions dans la montagne, le paysage devenait sombre et oppressant. L'aspect lugubre de certains défilés nous glaçait le cœur ; même les chevaux dressaient l'oreille, alarmés par une présence invisible mais aussi forte que celle des blocs de pierre nue.
Le sentier que nous suivions bordait parfois l’abîme et lorsque s'offrait à nos yeux la vision d'un torrent impétueux, serpentant au fond du précipice, nous nous arrêtions un instant, plaqués contre la paroi rocheuse qui semblait vouloir nous pousser dans le vide. Alors nous n'étions pas grand chose ; légèrement dressés sur les étriers, nous nous agrippions fermement aux rênes et le cheval reprenait d'un pas assuré sa marche sur le sol caillouteux.
Parvenus à un coude, où s'écartait le flanc de la montagne, nous aperçûmes pour la dernière fois la mer. Et ce fut comme si nous abandonnions un bien précieux que nous ne retrouverions jamais plus.
Nous comprenions maintenant cette sourde inquiétude qui s'emparait de nous dans ce sinistre paysage. La mer possessive et violente lorsqu'on navigue sur ses eaux, nous apparaissait de si loin comme une irremplaçable compagne, une immense étendue paisible, dont la vue rassurait, éveillant un indéfinissable sentiment d'espérance.
Il est des paysages, comme des instants de notre existence, qui restent à jamais gravés dans la mémoire ; ils s'imposent à nous avec une intensité bouleversante. Cet ultime regard que nous jetâmes vers la mer fut l'un de ces instants et nous tournâmes une dernière fois la tête afin d'emporter un peu de cette espérance avant de poursuivre notre voyage.

"Terre des oublis"
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