[...] direction la salle de bains. C'est mon QG, la seule pièce de l'appartement où je me sens bien. Elle est jolie, avec ses carrelages marron. Papa et maman disent qu'ils les feront sauter quand ils auront assez d'argent.
- C'est hideux !
Moi, je les trouve beaux. Surtout à cause d'un de mes principes : aimer ce que les autres détestent. C'est l'esprit de contradiction, il paraît. Je vous le recommande. Il présente le grand avantage d'avoir toujours ce qu'on désire, puisque les autres n'en veulent pas.
"Nous et les étoiles" :
Vous marchez debout ?
C'est normal :
Les hommes viennent des étoiles.
Et les étoiles les attirent,
Vers les étoiles ils s'étirent.
C'est pour ça que les gens
Marchent verticalement.
(Poème d'Oleg Grigoriev, cité p.126)
- Tous ces vieillards qui font la conversation à leur chien, comme cette dame à l'arrêt de bus, cela me désole. Moi, je n'ai pas besoin d'un animal de compagnie : je vous ai vous.
Sur le moment, je n'ai pas su si je devais accueillir cet aveu comme un compliment.
(p. 121)
« - Au revoir, Madame Simon.
- Madame Slavinskya. Je m'appelle Madame Slavinskya. »
Bien fait. Elle avait dû en baver quand elle était petite pour écrire son nom de famille sur ses interros.
(p. 65)
C'est cela, les vrais amis : ceux dont on supporte la présence alors qu'on a surtout besoin que tous les êtres vivants nous lâchent la grappe.
(p. 148)
C'est l'heure H. Le jour J. La vie avec un grand V. Je suis tellement heureuse que j'ai envie d'écrire tout en majuscule.
Super nouvelle. "Et une de plus!", s'exclamerait Naïma. Je ne suis déjà pas très belle. Enfin, je sais par expérience qu'il vaut mieux être intelligente que mignonne : c'est plus utile dans les situations complexes. Et elle sont fréquentes.