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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
J'ai bien aimé ce roman, plutôt ce documentaire ou comme sous-titré ce récit sensationnel du premier meurtre commis à bord d'un train anglais.

J'ai bien aimé car il a valeur de fait historique à plusieurs niveaux. D'abord celui des trains en fonction à l'époque, des wagons plus exactement qui étaient en fait des boites hermétiques dans lesquelles prenaient place les voyageurs. Une fois à l'intérieur, vous pouviez avoir un malaise, aucun moyen n'était à votre disposition pour avertir le conducteur de la locomotive ou un passager d'un autre wagon.
Ceci à son importance pour le meurtre dont il est question ici.

Deuxième intérêt, la recherche de l'assassin elle-même. Pas d'empreinte relevée (le système n'existait pas encore), évidemment pas de police scientifique, hormis la faible reconnaissance de la médecine légale (les tâches sont-elles du sang ?), pas de transmission télégraphique d'un pays à l'autre (service de courrier par bateau). Seuls des témoins apportaient parfois quelques réponses, mais peut-on compter sur la validité de tous les témoignages ? D'autant que le présumé coupable serait d'origine allemande...

Ensuite, le rôle des médias, enfin des journaux seulement, qui s'emparaient des affaires criminelles et obtenaient tous les renseignements possibles pour tenir au courant leurs nombreux lecteurs. Renseignements avec lesquels ils pouvaient influer en faveur ou défaveur du supposé criminel.

Puis la justice anglaise qui interdisait à l'époque au criminel de prendre la parole au cours de son procès, sous peine de s'auto-incriminer. le rôle du procureur qui prônait la non-ingérence dans le débat des jurés mais qui les orientait de façon insidieuse.
Il est à noter que si le procès avait lieu, c'est qu'il avait d'abord été jugé apte à se tenir en fonction des preuves détenues.

Et enfin, le dernier intérêt historique concerne le rôle de la peine capitale qui sévissait encore en Angleterre et les débats autour de ce châtiment.

Bref, j'ai beaucoup aimé cette enquête historique qui défraya la chronique en son temps (fin XIXe) en Angleterre et à New York (le supposé assassin avait pris le bateau pour s'installer aux Etats-Unis) et qui maintint en haleine le suspens pendant des mois...

Londres, 9 juillet 1864.
Un banquier a été assassiné à bord d'un train. Son corps retrouvé en gare de Hackney (banlieue de Londres) devient un événement d'une importance capitale.
La nouvelle technologie que représente le chemin de fer, est remise en cause et devient aussi la bête à abattre.

Lien : http://mes-petites-boites.ob..
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Une histoire vraie celle du premier meurtre commis dans une voiture de première classe d'un train londonien, à l'ère victorienne. Une enquête de police reconstituée en détail, avec des indices qui conduisent à un coupable plutôt difficile à saisir. Les témoins, procès, les doutes, la personnalité du suspect, tout est minutieusement décrit et cela se lit comme un roman policier ! Heureux de l'avoir enfin lu;)
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Le 9 juillet 1864, un évènement fait basculer la tranquillité du royaume de la reine Victoria. En ce fameux été pestilentiel, le chef de gare Benjamin Ames fit une découverte macabre : un compartiment de 1ère classe de la North Londaon Railway est tâché de sang. A l'intérieur, il découvre également un sac de cuir, un chapeau et une canne à lourd pommeau maculé de sang. Après des recherches, le corps d'un homme est trouvé sur les voies. L'homme est sévèrement blessé à la tête et décèdera quelques heures plus tard. Les objets retrouvés dans la compartiment permettent d'identifier la victime, il s'agit de Thomas Briggs, employé de banque à la City. Un homme respectable, très probablement assassiné dans un train, voilà une affaire épineuse qui nécessite une résolution rapide pour calmer les esprits. Les enquêteurs de Scotland Yard ont un point de départ : le chapeau découvert dans le wagon n'est pas celui de M. Briggs. Tout le mystère réside dans cet objet : à qui appartient-il et où se trouve le chapeau de M. Briggs ?

L'historienne Kate Colquhoun s'est emparé de manière magistrale de ce fait divers qui en dit long sur l'époque victorienne. « La mort de Thomas Briggs signifiait que, pour la première fois depuis l'invention du chemin de fer, un meurtre avait eu lieu à bord d'un train anglais. » le train est l'une des inventions majeures du XIXème siècle et on sait à quel point l'Angleterre y a passionnément adhéré. Il réduit les distances, le transport de marchandises, permet les loisirs et le développement des affaires. Des romanciers comme Charles Dickens en font l'apologie. Mais le train défigure les paysages (c'est une des peurs des habitantes de Cranford dans l'adaptation BBC) et les accidents frappent les esprits (Dickens ne se remettra jamais de son terrible accident à Stappelhurst). L'image du train est déjà fragilisée et le meurtre du banquier va augmenter l'angoisse des Anglais. La sécurité de ce moyen de transport est remis en doute. La rapidité, la brutalité de l'agression stupéfient mais pire que tout : personne n'a rien vu ou entendu. La méfiance s'installe.

Et ce sont des inspecteurs modernes qui sont chargés de enquête. Depuis 1842, existent les premiers détectives. « Encouragée par l'adulation que leur vouaient des auteurs comme Dickens, l'Angleterre s'était largement laissé convaincre de l'intelligence supérieure de ces inspecteurs en civil, perspicaces et obstinés. » de nouvelles techniques se mettent en place. Les faits sont étudiés de manière logique et méthodique. Par exemple, les échantillons de sang sont testés et l'on peut déterminer s'il est d'origine humaine ou non. Ce sont les balbutiements de la police scientifique et on constate d'ailleurs que les résultats priment totalement sur les faits.

L'affaire du meurtre de M. Briggs déchaîne l'opinion publique pour deux raisons. Tout d'abord l'engouement des romans à sensation. Les oeuvres de Wilkie Collins et Mary Elizabeth Braddon connaissent un succès fou. Les Anglais aiment se faire peur d'autant plus que leurs livres se terminent toujours par la résolution du mystère et l'arrestation du meurtrier. le cadre de cette littérature est, comme dans le cas de l'assassinat de la North London Railway, la haute société. le crime sort littéralement du cadre des romans. La deuxième raison qui a rendu ce fait divers si connu, est le développement de la presse à scandale. Les journalistes s'emparent de l'évènement. Les faits sont analysés, décortiqués quotidiennement de manière pléthorique. Aucun détail morbide n'est épargné et le principal suspect est jugé coupable à la une de tous les journaux bien avant le véritable jugement. le sensationnel l'emporte rapidement sur la véracité des faits. Ces journaux peu scrupuleux déchaînent la haine de l'opinion publique contre le pauvre suspect qui n'avait dès lors plus aucune chance.

« le chapeau de M. Briggs » est un livre passionnant et haletant de bout en bout. Ce fait divers illustre parfaitement les évolutions engendrées par le progrès galopant et les peurs inhérentes à celui-ci. Kate Colquhoun nous éclaire intelligemment sur l'époque victorienne et l'incroyable retentissement de ce fait divers.
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Roman policier, documentaire historique, analyse socio-économique d'une époque ? « le chapeau de M. Briggs » tient un peu de tous ces genres. Tout débute par la mort de Briggs, le 9 juillet 1864, retrouvé défenestré d'un wagon de chemin de fer. Toutes les polices de Londres sont alors mobilisées. Il faut dire que le meurtre de cet employé de banque dans un lieu quasi public a de quoi inquiéter toute la bonne société britannique. Dépêchés à New-York, Scotland Yard y arrête Franz Müller, le principal suspect.
A l'aide d'une écriture impersonnelle, très descriptive, écartant toute psychologie, l'auteur prend prétexte de l'intrigue pour reconstituer l'Angleterre de la fin du XIXe siècle dans toutes ses composantes qu'elles soient sociales, politiques ou économiques. L'avancée de l'enquête sera autant d'occasions pour découvrir l'évolution technique du train, se plonger dans les bas-fonds de Londres, vivre en direct les débuts du journalisme à sensation ou encore essayer de trouver son chemin dans les arcanes judiciaires du temps. Quoique parfois touffu par le volume des informations apportées, le roman n'en est pas moins haletant sur la forme et passionnant sur le fonds par la variété des sujets traités. Une riche bibliographie sélective et d'abondantes notes de fin d'ouvrage permettent à ceux qui le souhaitent de poursuivre la découverte.
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Basé sur un fait divers qui a fait grand bruit à l'époque (1864), le livre retrace fidèlement et chronologiquement le crime d'un banquier dans un train de la city, par un emigré allemand.
Plus qu'une simple enquête policière, c'est surtout un récit sociologique et historique, où l'on retrouve les difficiles relations entre l'Angleterre et l'Allemagne, le Londres victorien, les transatlantiques, les débuts du chemins de fer, la révolution industrielle, le tout illustré de photos et gravures passionnantes.
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