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Ce jeune écrivain mexicain a une formation en Philosophie de la Science; il s'est intéressé à la Neurobiologie avec quelques recherches en neurolinguistique.

Les mutations est son premier livre, un roman réaliste, une lecture sympathique et un sujet intelligent par la teneur mais aussi par la façon de le traiter en s'appuyant sur des connaissances scientifiques (2 ans de recherches sur les mutations génétiques) et une bonne analyse de société.

C'est une tragicomédie sur des thèmes tabous tels que le cancer, les drames intra-familiaux avec la maladie, le coût de la santé, la profession d'avocat et la pratique de la Médecine.

Le roman s'articule autour de Ramon Martinez, un avocat qui a réussi, marié à Carmen aussi avocate mais n'ayant pas eu besoin de travailler, leurs deux enfants, ados insupportables, enfermés dans leur autisme générationnel (la fille est boulimique et le fils onaniste); leur employée de maison, Elodia qui adore son patron depuis que celui-ci l'a aidé économiquement avec la maladie de sa mère; et le jeune frère de Ramon, enrichi par ses magouilles et qui va se comporter comme un monstre avec la maladie de Ramon. Il y a la thérapeute, Teresa, qui suit ce pauvre Ramon et qui emploie des méthodes peu orthodoxes avec ses patients (aujourd'hui légalisées).
Les personnages et les situations sont truculents. C'est une lecture drôle sur un sujet qui n'est pas drôle.
On va diagnostiquer un cancer rare à Ramon, un cancer dû aux mutations génétiques. La sanction en est très lourde.

Et c'est intéressant de suivre le comportement de chaque personnage dans cette affaire. Elodia aura l'idée géniale d'offrir à son patron un perroquet, mais attention, ce perroquet a la langue la plus pendue du règne animal, complètement mal embouché, mais qui aura le mérite de dérider Ramon.
Au delà du vécu de cette famille mexicaine, nous avons une critique fine et cynique de la pratique de la Médecine où les egos sont plus massifs que l-ex Titanic, et dont certains sont prêts à tout pour publier un article avant les autres, avant même la confirmation scientifique.

Il y a quelques réflexions intéressantes sur l'impact des avancées scientifiques sur nos vies de tous les jours. Et le monde de l'Oncologie est assez bien cerné. Jorge Comensal a dit dans une entrevue que les oncologues étaient des êtres obligés de cacher leur âme. Les oncologues ont pu un jour être tendres et détendus, mais ils finissent toujours mélancoliques. Aucun autre spécialiste, même un médecin légiste, n'a un rapport aussi familier avec le malheur. Et l'âme de l'oncologue s'évade pour ne pas pourrir. Car quand un patient condamné quémande une miette d'espoir, le médecin ne peut pas le nourrir de mensonge, il ne doit pas s'apitoyer mais rester un professionnel.

Très bon roman réaliste. Un auteur à suivre.
Lien : https://pasiondelalectura.wo..
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Quelle frustration ! J'ai lu ce roman de Jorge Comensal, Les Mutations, aux éditions Les Escales en juin dernier et avais hâte de vous partager ma lecture que j'ai trouvé rutilante pour ne pas dire succulente. Attention les adjectifs sont lâchés ! Un premier roman pour l'auteur mexicain, Jorge Comensal, qui signe ici une fresque humaine tragique auréolée d'un voile médical, le tout se prenant rapidement les pieds dans un humour décapant, vif et mordant.

Quand la tragédie prête à rire

Il n'y a rien de drôle dans la maladie j'en conviens mais Jorge Comensal choisit de plomber la vie de son personnage principal, Ramon, par un cancer de la langue qu'il faut amputer. Imaginez donc un homme troquant l'aisance oral et un vocabulaire soigné contre une succession de sons gutturaux sans queue ni tête. La situation prête à rire. Ramon perd donc en peu temps l'usage de sa langue, sa prestance professionnelle, un peu de dignité, une grande part de confiance et se retrouve cloîtré chez lui avec sa femme de ménage qu'il missionne pour donner du sens à tout cela.

J'ai tout de suite adhéré à cette tragicomédie qui débute un peu comme du Francis Weber (Le diner de cons, le grand blond avec une chaussure noire, L'Emmerdeur …), un peu moins avec le pan très médical sous couvert de l'intervention d'un chirurgien ou d'une psychologue pratiquant la prise d'opiacés pour soulager ses patients. Les termes employés sont très techniques et j'avoue avoir sauté quelques passages ce qui n'a rien changé à ma lecture.

Un perroquet pour sortir du trou

Dernièrement, j'ai lu quelques romans où l'animal qu'il soit domestique ou sauvage nourrit le récit de la plus belle des façons. Je pense notamment au livre le chien de Madame Halberstadt de Stéphane Carlier que je vous conseille fortement. Ici, Jorge Comensal a choisi le perroquet pour amener un peu de douceur, de drôlerie et de rebondissements à la vie de Ramon. Et ça fonctionne ! Nous aimerions presque que le roman nous entraine uniquement dans leurs aventures sans qu'aucun autre personnage n'intervienne. A part peut-être cet Eduardo, un étudiant hypocondriaque qui multiplie les incertitudes, les doutes, les actes manqués et les boulettes. Un trio Ramon, Eduardo et le perroquet aurait été parfait. J'ai d'ailleurs peu accroché avec le personnage de Teresa la psychanalyste, je l'ai trouvé relativement effacée, insipide et n'est pas réussi à la saisir.

Les mutations tient à sa bonne dose d'humour, aux situations décalées et à l'originalité de l'histoire. Un premier roman prometteur mais qui aurait mérité d'être épuré de son aspect plus médical.
Lien : https://lesmotsdesautres.com..
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Quand un matin, Ramon, brillant avocat, a du mal à articuler, il ne s'imagine pas que sa vie va changer brutalement. Sa langue tuméfiée est le signe d'un cancer déjà avancé et d'un cas rare qui fait briller les yeux et les ambitions d'Aldama, son médecin, qui y voit l'occasion de se faire un nom dans la communauté scientifique. Une glossectomie plus tard, voilà Ramon réduit à partager ses journées avec Elodia, son employée de maison. Laquelle a eu l'idée saugrenue d'offrir à son patron devenu muet un perroquet pelé mais parleur, fin connaisseur en matière d'injures. Carmela veut se débarrasser de l'oiseau pouilleux, au grand dam de Ramon qui négocie un compromis : il accepte d'aller voir un psychiatre s'il peut garder l'oiseau. Et c'est à Teresa, psychiatre qui ne suit que des malades ou anciens malades atteints de cancer qu'il est adressé. Face à ce corps qui le lâche et observant la vie qu'il a bâtie partir à vau-l'eau, Ramon décide de passer le temps qu'il lui reste à organiser sa mort.
A l'image de l'effet que peut provoquer le battement d'ailes d'un papillon à l'autre bout de la planète, la tumeur qui s'est développée dans la langue de Ramon va changer plus d'une vie, ébranler quelques convictions, susciter rêves et déceptions. Avec une érudition et un humour justement dosés, Jorge Comensal explore les rêves avortés, les blessures mal refermées, les failles si bien camouflées, les solitudes des uns et des autres que le cancer de Ramon ne parvient pas vraiment à rassembler. Un premier roman jubilatoire, étonnant, teinté de cette forme d'onirisme si particulier à la littérature latino-américaine.
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"Les Mutations" de Jorge Comensal met en scène Ramòn, talentueux avocat à qui l'on découvre un cancer rarissime de la langue. Lui qui parle pour faire vivre sa famille, doit se faire amputer de la langue. Un choix douloureux et un long cheminement qui vont le conduire à prendre une décision difficile pour mettre sa famille à l'abri.
Un beau roman sur la maladie et les bouleversements qu'elle cause au sein d'une famille.
A lire absolument...
#LesMutations #NetGalleyFrance
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Le personnage principal de ce roman, c'est le cancer, d'ailleurs c'est lui qui gagne à la fin. Ramon en est victime ; le grand avocat spécialiste des plaidoiries est touché par un cancer de la langue, qui ne laisse d'autre choix que l'ablation d'ycelle. Devenu muet, Ramon n'est plus lui-même, il a perdu toute raison de vivre. On suit tour à tour Ramon et d'autres personnages, sa femme Carmela, ses enfants adolescents (en particulier sa fille, très affectée par la maladie de son père), Elodia, leur employée de maison, qui lui offre un perroquet pour son anniversaire, Teresa, sa psychiatre, elle-même en rémission d'un cancer, spécialisée dans les patients cancéreux à qui elle propose de la marihuana qu'elle cultive elle-même, son oncologue, persuadé que le type de cancer très particulier de Ramon lui vaudra un Nobel, et d'autres encore…
Le problème, c'est que vouloir caser tout ça dans un peu plus de 200 pages, ça donne un livre où l'on reste à la surface des choses. Les situations sont sympathiques sans être vraiment cocasses, les observations sonnent juste, mais la multiplicité des points de vue m'a gênée (surtout Teresa, moi qui ne suis pas très jargon psy…). Par contre, j'ai beaucoup apprécié d'être dans la tête de Ramon, avec toutes ses pensées sans filtre et ses discussions mentales avec son perroquet Benito.
Les mutations, ce sont celles qui se produisent dans le corps de Ramon, bien sûr, mais aussi celles qui touchent son entourage et son train de vie. C'est là qu'on est heureux de vivre dans un pays où il y a la sécurité sociale : sans travail, avec des traitements lourds, Ramon et sa famille se retrouvent rapidement en difficulté financière.
Une lecture agréable, mais qui me laisse sur ma faim.
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Un avocat mexicain, Ramon Martinez, apprend du jour au lendemain que sa vie va changer radicalement : il a un cancer de la langue, et la seule solution est l'amputation.
Lui qui gagne sa vie grâce à la parole, c'est un comble!
Le patriarche conservateur, sa femme Carmela et leurs deux ados, vont devoir faire face à cette situation. Elodia, l'employée de maison, dévote à souhait, se réfugie dans la prière. Mais pour tenir compagnie à Ramon, elle offre à celui-ci un perroquet, baptisé rapidement Benito et qui jure comme un charretier.
Autour de cette famille, disons, originale, virevolte le corps médical : entre une psy qui conseille l'absorption de cannabis à ses patients et l'oncologue qui veut devenir célèbre, Ramon n'est pas au bout de ses surprises!
C'est une très belle découverte pour moi, qui lis peu de littérature hispanophone. J'ai aimé me laisser embarquer dans cette folie qui règne tout au long du livre. Je le conseille vivement!
Merci à NetGalley et aux éditions Les Escales pour cette belle découverte.
#LesMutations #NetGalleyFrance
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Un livre de la rentrée littéraire qui aborde le sujet du cancer et du choix de la fin de vie de manière tragico-humoristico-cynique. un style particulier pour lequel il faut accrocher mais qui se lit tout seul.
Un roman où le thème de la maladie n'est pas exploré en profondeur mais qui traite tout de même, sous couvert de l'histoire de l'évolution du cancer de ramon, de son désir d'en finir, de sa problématique financière liée aux soins et à l'absence de revenus liés au travail, des liens familiaux quand l'inéluctable est annoncé, et la nécessité de dire au revoir.
j'ai un peu moins apprécié les interventions de la thérapeute.
je n'ai pas non plus ressenti la souffrance émotionnelle du narrateur, plutôt le détachement qu'il essaye de mettre en place face au monde qu'il va devoir abandonner.
un livre intéressant et appréciable, mais sans doute un peu particulier car extra-ordinaire.
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Rentrée littéraire 2019 - Lu en SP pour la librairie Une Page à Ecrire, il m'est tombé des mains page 104. Amatrice de style, ce roman en est absolument dépourvu, à tel point que cela relève presque de l'exploit. le sujet (du cancer) est traité de façon si légère et anecdotique qu'on ne comprend pas bien l'objectif de l'auteur : nous divertir ? Ce n'est alors pas assez mordant, pas assez perspicace. Un premier roman mexicain dont je ne comprends pas le succès (on le dit en cours de traduction dans de multiples pays).
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J'ai découvert Les mutations de Jorge Comensal grâce à Cultura et son comité de lecture de la rentrée littéraire. C'est vraiment une chouette aventure, ce comité de lecture. Nous avons accès à de nombreux titres à paraître de tout style et toute origine. Par exemple, Les mutations est un roman mexicain. J'ai d'abord été attirée pas la couverture et un peu intriguée par le résumé. Je ne savais pas si j'avais envie de le lire. Cette histoire de cancer et d'ablation de la langue ne m'a pas vraiment fait rêver. du coup, je l'ai reposé et opté pour UnPur d'Isabelle Desesquelles, qui semblait tout avoir pour me plaire, mais qui ne m'a pas séduite. Et j'avais un petit regret d'avoir laissé filer ce drôle de roman mexicain. Alors, lorsque Les mutations est revenu dans la boîte à livres chez Cultura, je n'ai pas hésité – cette fois-ci.

Ramón est avocat. Il gagne sa vie grâce à ses talents d'orateur. Une douleur dans la gorge se révèle être un cancer fulgurant, nécessitant une ablation de sa langue. Un coup de massue qui signe la fin de sa carrière. Il ne pourra plus parler. La famille va se retrouver sur la paille, à devoir emprunter au frère de Ramón qui lorgne sur la maison. Elodia, l'employée de la famille va offrir à Ramón un perroquet qui s'avère amateur d'injures – celles que ne peut plus prononcer l'avocat, ce qui lui remonte un peu le moral.

Malgré le sujet plutôt plombant, Les mutations est un roman plutôt drôle. Les personnages sont amusants. Elodia et sa ferveur religieuse, les enfants avec leurs petites manies d'adolescents, la thérapeute qui confectionne des Space Cakes, l'un de ses autres patients qui jure ne pas être hypocondriaque mais est persuadé de chopper tous les microbes qui passent et qui s'enroule dans son propre drap sur le divan…

On n'entre pas totalement dans sa psychologie des personnages et à bien y réfléchir on est un peu dans la caricature. Mais avec un tel sujet, je trouve assez admirable d'avoir réussi à en faire un roman distrayant. Jorge Comensal a écrit un chouette roman, que j'ai pris plaisir à découvrir. Un roman qui m'a fait sourire, car il ne tombe pas dans le pathos. Bref, je suis ravie d'avoir fini par aller au-delà de mes craintes et de me lancer. En tout cas, si tous les auteurs mexicains sont faits du même vois que Jorge Comensal, on peut espérer que plus de maisons d'éditions décident d'en oublier, car ça vaut le coup de se pencher sur leurs cas. Non, mais c'est vrai, on parle des Scandinaves, mais il n'y a pas qu'eux qui savent écrire. La preuve avec Jorge Comensal.
Lien : https://mademoisellemaeve.wo..
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Je me réjouissais de lire ce livre de la rentrée littéraire, le résumé m'étant paru prometteur.
Ramon, avocat bavard et maîtrisant son art à la perfection perds sa langue, suite à un cancer hors norme.
aldama , le chirurgien qui l'a opéré se voit déjà obtenir la gloire grâce aux découvertes faites sur le cancer de Ramôn.
Teresa, psychothérapeute soigne Ramon, peu bavard forcément et plutôt hargneux et aussi Arturo un jeune homme hypocondriaque, phobique et hyper maniaque.
Et puis il y a Benito, un perroquet très grossier offert à Ramôn par Élodia sa femme de ménage.
Alors traiter le cancer et la dépression, les psychoses, sous forme d'humour, c'est une bonne idée mais là l'auteur à mon goût part dans tous les sens, et rien ne relie vraiment les personnages entre eux.

J'ai lu ce texte sans jamais m'attacher aux personnages, sans ressentir d'émotion, passant de l'un à l'autre sans lien véritable. J'ai eu l'impression qu'il me manquait quelque chose. Et de ce fait ma joie de lire un livre de la rentrée littéraire s'est transformée en déception.

Merci aux éditions les escales et à masse critique Babelio pour l'envoi de ce livre
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