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EAN : 9782365694490
205 pages
Editions Les Escales (29/08/2019)
3.14/5   50 notes
Résumé :
À cinquante ans, Ramón, avocat brillant et patriarche conservateur, découvre qu’il est atteint d’une forme rare de cancer. Son seul espoir de guérison : une amputation de la langue. Une tragédie pour celui dont la verve faisait le succès professionnel. Autour de lui gravitent sa femme Carmela et ses deux ados – plus intéressés par le karaoké et la masturbation que par leur réussite scolaire – et enfin Elodia, la dévote et dévouée employée de maison, convaincue qu’un... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (27) Voir plus Ajouter une critique
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Si l'on s'en tient au résumé de la quatrième de couverture, il est fort à parier que le lecteur s'effraie, voire parte en courant immédiatement vers quelque chose de plus léger. Une ablation de la langue en raison d'un cancer, ça ne fait pas rêver! Et pourtant… C'est loin d'être plombant. Et c'est abordé dune façon suffisamment originale pour susciter la curiosité et l'envie de ne pas lâcher l'affaire.

Le personnage principal, atteint d'une forme rare de cancer, était avocat. Etait car il a perdu son outil de travail , incapable de parler après l'intervention invalidante qu'il subit. Pour alléger le propos, c'est un curieux personnage, doué de parole, qui devient un interlocuteur irremplaçable : il orne la couverture de ses couleurs vives et de ses plumes : c'est un perroquet dont le lexique fleuri amuse ou choque, c'est selon.

Rien n'est épargné au lecteur : la souffrance, morale et physique, les conséquences financières dramatiques pour une famille qui n'était auparavant pas à plaindre, tout cela n'est pas occulté. Mais l'auteur évite le pathos, en mettant en scène sans apitoiement les errements des bonnes intentions familiales et des motivations inavouables du cancérologue.

La reconstitution généalogique du cheminement du gène défectueux à travers les âges et les peuples est très réussie, exacte scientifiquement et traitée avec un décalage saisissant.


Une très belle découverte, pour un premier roman brillant.
Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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Peut-on parler d'une maladie grave avec humour, en tout cas autrement que sur un registre dramatique ?

Alors que Sorj Chalendon, qui s'est posé la même question lors de cette rentrée littéraire a apporté une réponse peu convaincante, Jorge Comensal, auteur mexicain, prouve que oui dès le début de son livre Les mutations.

Jorge Comensal le prouve que oui à travers l'histoire de Ramón, brillant avocat et père de deux ados. Ramón découvre, à 50 ans, qu'il est atteint d'un cancer rare, un cancer de la langue. Sa seule chance de guérison passe par une amputation de la langue ce qui ne manque pas d'ironie étant donné son métier. ▪️

. 💪 Les supers pouvoirs des mutations 💪


💪Traiter le sujet du cancer sous un angle inédit à savoir les répercussions qu'a la maladie non pas sur la santé de Ramón mais sur son entourage, sa situation financière, sa vie (ou comment une cellule microscopique peut faire autant de dégâts qu'un tsunami)
▪️
💪Arriver à faire sourire sur un thème grave grâce à une galerie de personnages pas banals mais crédibles comme Teresa, thérapeute spécialisée dans les patients atteints d'un cancer (et son patient ultra hypocondriaque, j'attendais chacune de leur séance avec impatience), Elodia la femme de ménage et sa ferveur catholique ou ce perroquet qui ne sait dire que des insultes. ▪️
💪
Les mutations est malgré tout une tragi-comédie car l'émotion n'est jamais très loin. ▪️
.
Jorge Comensal m'a un peu perdu dans les passages sur la génétique (je dois avoir un esprit scientifique proche de zéro) mais son parti pris caustique est ce qui m'a décidé à faire une incursion dans la littérature mexicaine que je connais très peu.

Un premier roman brillant, caustique et érudit !!
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Jamais je n'aurais imaginé éclater de rire en lisant un roman traitant, avec sérieux et discours scientifiques à l'appui, du cancer ! le synopsis du roman n'a pourtant rien d'amusant : Ramon, avocat brillant à la verve oratoire reconnue se réveille un matin avec la langue douloureuse et gonflée. Emmené par son épouse, Carmela, chez le médecin, ils apprennent tous deux avec stupeur qu'il s'agit d'une tumeur et qu'une seule solution permettra à Ramon de guérir : l'ablation de ce précieux organe qui a permis, jusque là à son propriétaire d'exercer son métier avec art, mais aussi de régner à la maison sur sa femme, leurs deux enfants, ainsi que sur son frère, Ernesto, un truand sans coeur.
La maladie, l'ablation, l'incapacité d'exercer sa profession et son autorité habituelle vont profondément affecter Ramon. Les médecins oncologues auront beau cherché l'origine de la tumeur, les possibles traitements, rien n'y fera. La mutation d'une cellule microscopique aura suffi à modifier profondément la vie de Ramon et de sa famille.
Il y aura bien la psychanalyste, Teresa ; qui permettra à cet homme diminué de trouver un certain soulagement aux douleurs physiques grâce à ses gâteaux verts, cuisinés avec du cannabis cultivé par la thérapeute avec amour.
Et puis, surtout, il y aura Benito, ce perroquet offert par Elodia, la domestique. Elle demeure persuadée qu'un miracle est possible et qu'il pourrait passer par cet oiseau, le seul animal capable de parler comme un humain. Sauf que celui-ci ne sait proférer que des insultes !
Une relation particulière va se développer entre notre malade et son perroquet, et permettre à l'auteur de rédiger de belles scènes hilarantes !

Le ton caustique de Jorge Comensal fait vraiment toute la qualité de ce premier roman. J'ai vraiment ri lors des passages concernant la famille de Ramon comme : « Concentrés sur leurs objectifs scolaires sans pour autant renoncer à leurs hobbies respectifs, la masturbation et le karaoké, ils n'avaient pas remarqué la détresse de leurs parents. »
Par contre, les passages consacrés aux recherches médicales m'ont paru ennuyants et superflus.
Mais hormis ce petit point négatif, « Les Mutations » a été un très bon moment de lecture et il est évident qu'il faudra compter sur Jorge Comensal pour représenter avec talent la littérature mexicaine de ces prochaines années !
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À cinquante ans, Ramón, avocat brillant et père de deux adolescents, découvre qu'il est atteint d'une forme rare de cancer. Il se voit alors obligé de subir une ablation de la langue, seule solution pour permettre la guérison.
Désormais privé de parole, Ramón se lie d'amitié avec un perroquet amateur de grossièretés et fait la connaissance de Teresa, sa psychanalyste friande de gâteaux au cannabis, et d'Aldama, son médecin, convaincu que le cas de Ramón pourra lui apporter une renommée internationale.
Confrontés à leurs incertitudes, tous les trois vont faire l'expérience des bouleversements engendrés par la simple mutation d'une cellule microscopique.
L'histoire est originale, les personnages aussi ... Entre ironie et cynisme, l'auteur nous entraine à la rencontre de personnages tous plus étonnants les uns que les autres ... la psy, le médecin, les ados ...tous sont analysés avec précision et réalité. L'histoire bien qu'interessante, n'a pas su me captiver. Les personnages étaient trop différents et je n'ai pas ressenti d'affection ou d'empatHie pour qui que ce soit .... sinon le texte est bien écrit, intelligent et vif. Ce type de récit n'est pas forcément ce que nous français avons l'habitude de lire... je suis passée à côté .. voilà tout !
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Autour du cancer et de ses mutations, une galerie de personnages extravagants nous éloigne du drame de la maladie. Cette fable tragi-comique présente des personnages victimes d'un cancer mais qui utilisent cette maladie soit pour se sentir exister, soit pour faire de nouvelles expériences.

D'abord Ramon, brillant avocat, opéré d'un cancer de la langue assez rare et mutant qui fait le bonheur de son oncologue soucieux de devenir célèbre. Désormais muet, il a comme compagnon un perroquet grossier et passe son temps à essayer d'escroquer son frère avant de mourir. Certaines scènes familiales, avec femme et enfants sont tout à fait cocasses.
Puis Edouardo, victime d'une leucémie lorsqu'il était enfant, il se complaît dans l'évocation de sa maladie et dans une obsession maladive des microbes et bactéries.
Tous deux ont en commun une psychanalyste, Teresa, qui depuis sa guérison d'un cancer du sein, cultive du cannabis pour son usage et celui de ses patients. Elle-même en analyse depuis 30 ans, elle s'interroge sur ses rapports à ses patients et sur le rôle de la psychanalyse.

Aucun pathos dans ce roman, mais une dérision constante qui, comme le dit Susan Sontag dans une citation, nous livre la recette sur " la façon la plus saine d'être malade"
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critiques presse (2)
LaLibreBelgique
04 octobre 2019
Le Mexicain Jorge Comensal réussit le pari d'aborder, par le ressort d'effets comiques, le drame qui s'empare d'un brillant avocat. Les mutations, premier roman.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
Actualitte
05 septembre 2019
La prose de Comensal est fantastique : elle sautille, virevolte et pourtant, solide, nous embarque dans un récit plein de petites étincelles. C’est le goût de ce bonbon d’enfance, qui, une fois dans la bouche, avait cette saveur sucrée, et en même temps, un pétillement acidulé et explosif.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Le fils de Dieu aurait-il pu avoir le cancer ? Les chromosomes de son père comportaient sans doute d'infaillibles suppresseurs de tumeur – les gène P53 NF1, BRCA1 et BRCA2x. S'il avait vécu à notre époque, il aurait donc été libre de manger des saucisses, de fumer, de faire des UV et de manipuler des déchets radioactifs sans craindre les néoplasies associé à ces facteurs de risques. Si il ne s'était pas attiré autant d'ennemis, il aurait joui d'une santé à toute épreuve.
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Après son divorce, Teresa avait continué à voir son amant en cachette, car lui aussi était marié. Un jour, alors qu’il lui massait les seins avec véhémence, elle sentit sa main se retirer, inquiète, comme si elle était tombée sur un insecte. Il continua de la besogner sans caresser la zone problématique. Elle feignit un orgasme pour en finir au plus vite, gagna la salle de bains et se palpa face au miroir. En découvrant une petite rondeur ferme, elle comprit que l’histoire se répétait, sa mère et sa sœur ayant eu un cancer du sein. Elle redoutait tant la maladie qu’au lieu de la traquer en effectuant de fréquents touchers et mammographies, elle avait préféré éviter tout contact intime avec sa poitrine, loin d’imaginer que cet homme avec des mains de boulanger l’avait sans le vouloir confrontée à une malchance dont l’origine datait d’une époque bien plus ancienne que les images qu’elle gardait de sa mère à l’hôpital, des temps très reculés qui remontaient aux tribus hébraïques d’Israël.
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Eduardo, qu'on surnommait Lalo, avait entamé une psychothérapie, afin de rendre moins pénible le supplice d'assister aux cours sur le campus de l'université nationale autonome du Mexique, un endroit qui ressemblait selon lui davantage à une prison qu'à un lieu digne de figurer sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO.
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Le corps de chacun des patients de Joaquin Aldama se composait d'environ un million de millions de cellules. Le sien aussi, très certainement, mais il y pensait moins souvent. Il suffisait qu'une seule cellule sur ce billion soit défectueuse et c'était la porte ouverte au cancer. A partie de ces chiffres fantaisistes, il semblait normal que la maladie prolifère sur une planète peuplée de personnes à l'espérance de vie limitée. Ce qui était plus surprenant, c'était de sortie de chez soi et de voir des gens sains, car la santé, contrairement à ce que racontaient les charlatans adeptes des médecines naturelles, n'était visiblement pas un état de paix et d'harmonie dans un environnement donné, mais plutôt une victoire passagère sur le chaos, un équilibre laborieux sur une corde tendue au-dessus de l'abyme de l'entropie.
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"Elle ronflait à présent comme un Viking assommé par un grog."
"s'il n'y avait pas de hiérarchies à l'intérieur du corps humain, si toutes les cellules possédaient les mêmes privilèges, l'homme ne serait pas un mammifère intelligent, mais une éponge de mer."
"une catastrophe naturelle s'est abattue sur moi, parce que mon cancer n'est pas lié à une conduite imprudente."
"Sartre disait que l'enfer, c'est les autres, et il avait raison. Le problème, c'est que parfois, je suis une autre, donc mon propre enfer."
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