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Si l'on s'en tient au résumé de la quatrième de couverture, il est fort à parier que le lecteur s'effraie, voire parte en courant immédiatement vers quelque chose de plus léger. Une ablation de la langue en raison d'un cancer, ça ne fait pas rêver! Et pourtant… C'est loin d'être plombant. Et c'est abordé dune façon suffisamment originale pour susciter la curiosité et l'envie de ne pas lâcher l'affaire.

Le personnage principal, atteint d'une forme rare de cancer, était avocat. Etait car il a perdu son outil de travail , incapable de parler après l'intervention invalidante qu'il subit. Pour alléger le propos, c'est un curieux personnage, doué de parole, qui devient un interlocuteur irremplaçable : il orne la couverture de ses couleurs vives et de ses plumes : c'est un perroquet dont le lexique fleuri amuse ou choque, c'est selon.

Rien n'est épargné au lecteur : la souffrance, morale et physique, les conséquences financières dramatiques pour une famille qui n'était auparavant pas à plaindre, tout cela n'est pas occulté. Mais l'auteur évite le pathos, en mettant en scène sans apitoiement les errements des bonnes intentions familiales et des motivations inavouables du cancérologue.

La reconstitution généalogique du cheminement du gène défectueux à travers les âges et les peuples est très réussie, exacte scientifiquement et traitée avec un décalage saisissant.


Une très belle découverte, pour un premier roman brillant.
Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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Peut-on parler d'une maladie grave avec humour, en tout cas autrement que sur un registre dramatique ?

Alors que Sorj Chalendon, qui s'est posé la même question lors de cette rentrée littéraire a apporté une réponse peu convaincante, Jorge Comensal, auteur mexicain, prouve que oui dès le début de son livre Les mutations.

Jorge Comensal le prouve que oui à travers l'histoire de Ramón, brillant avocat et père de deux ados. Ramón découvre, à 50 ans, qu'il est atteint d'un cancer rare, un cancer de la langue. Sa seule chance de guérison passe par une amputation de la langue ce qui ne manque pas d'ironie étant donné son métier. ▪️

. 💪 Les supers pouvoirs des mutations 💪


💪Traiter le sujet du cancer sous un angle inédit à savoir les répercussions qu'a la maladie non pas sur la santé de Ramón mais sur son entourage, sa situation financière, sa vie (ou comment une cellule microscopique peut faire autant de dégâts qu'un tsunami)
▪️
💪Arriver à faire sourire sur un thème grave grâce à une galerie de personnages pas banals mais crédibles comme Teresa, thérapeute spécialisée dans les patients atteints d'un cancer (et son patient ultra hypocondriaque, j'attendais chacune de leur séance avec impatience), Elodia la femme de ménage et sa ferveur catholique ou ce perroquet qui ne sait dire que des insultes. ▪️
💪
Les mutations est malgré tout une tragi-comédie car l'émotion n'est jamais très loin. ▪️
.
Jorge Comensal m'a un peu perdu dans les passages sur la génétique (je dois avoir un esprit scientifique proche de zéro) mais son parti pris caustique est ce qui m'a décidé à faire une incursion dans la littérature mexicaine que je connais très peu.

Un premier roman brillant, caustique et érudit !!
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Jamais je n'aurais imaginé éclater de rire en lisant un roman traitant, avec sérieux et discours scientifiques à l'appui, du cancer ! le synopsis du roman n'a pourtant rien d'amusant : Ramon, avocat brillant à la verve oratoire reconnue se réveille un matin avec la langue douloureuse et gonflée. Emmené par son épouse, Carmela, chez le médecin, ils apprennent tous deux avec stupeur qu'il s'agit d'une tumeur et qu'une seule solution permettra à Ramon de guérir : l'ablation de ce précieux organe qui a permis, jusque là à son propriétaire d'exercer son métier avec art, mais aussi de régner à la maison sur sa femme, leurs deux enfants, ainsi que sur son frère, Ernesto, un truand sans coeur.
La maladie, l'ablation, l'incapacité d'exercer sa profession et son autorité habituelle vont profondément affecter Ramon. Les médecins oncologues auront beau cherché l'origine de la tumeur, les possibles traitements, rien n'y fera. La mutation d'une cellule microscopique aura suffi à modifier profondément la vie de Ramon et de sa famille.
Il y aura bien la psychanalyste, Teresa ; qui permettra à cet homme diminué de trouver un certain soulagement aux douleurs physiques grâce à ses gâteaux verts, cuisinés avec du cannabis cultivé par la thérapeute avec amour.
Et puis, surtout, il y aura Benito, ce perroquet offert par Elodia, la domestique. Elle demeure persuadée qu'un miracle est possible et qu'il pourrait passer par cet oiseau, le seul animal capable de parler comme un humain. Sauf que celui-ci ne sait proférer que des insultes !
Une relation particulière va se développer entre notre malade et son perroquet, et permettre à l'auteur de rédiger de belles scènes hilarantes !

Le ton caustique de Jorge Comensal fait vraiment toute la qualité de ce premier roman. J'ai vraiment ri lors des passages concernant la famille de Ramon comme : « Concentrés sur leurs objectifs scolaires sans pour autant renoncer à leurs hobbies respectifs, la masturbation et le karaoké, ils n'avaient pas remarqué la détresse de leurs parents. »
Par contre, les passages consacrés aux recherches médicales m'ont paru ennuyants et superflus.
Mais hormis ce petit point négatif, « Les Mutations » a été un très bon moment de lecture et il est évident qu'il faudra compter sur Jorge Comensal pour représenter avec talent la littérature mexicaine de ces prochaines années !
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À cinquante ans, Ramón, avocat brillant et père de deux adolescents, découvre qu'il est atteint d'une forme rare de cancer. Il se voit alors obligé de subir une ablation de la langue, seule solution pour permettre la guérison.
Désormais privé de parole, Ramón se lie d'amitié avec un perroquet amateur de grossièretés et fait la connaissance de Teresa, sa psychanalyste friande de gâteaux au cannabis, et d'Aldama, son médecin, convaincu que le cas de Ramón pourra lui apporter une renommée internationale.
Confrontés à leurs incertitudes, tous les trois vont faire l'expérience des bouleversements engendrés par la simple mutation d'une cellule microscopique.
L'histoire est originale, les personnages aussi ... Entre ironie et cynisme, l'auteur nous entraine à la rencontre de personnages tous plus étonnants les uns que les autres ... la psy, le médecin, les ados ...tous sont analysés avec précision et réalité. L'histoire bien qu'interessante, n'a pas su me captiver. Les personnages étaient trop différents et je n'ai pas ressenti d'affection ou d'empatHie pour qui que ce soit .... sinon le texte est bien écrit, intelligent et vif. Ce type de récit n'est pas forcément ce que nous français avons l'habitude de lire... je suis passée à côté .. voilà tout !
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Autour du cancer et de ses mutations, une galerie de personnages extravagants nous éloigne du drame de la maladie. Cette fable tragi-comique présente des personnages victimes d'un cancer mais qui utilisent cette maladie soit pour se sentir exister, soit pour faire de nouvelles expériences.

D'abord Ramon, brillant avocat, opéré d'un cancer de la langue assez rare et mutant qui fait le bonheur de son oncologue soucieux de devenir célèbre. Désormais muet, il a comme compagnon un perroquet grossier et passe son temps à essayer d'escroquer son frère avant de mourir. Certaines scènes familiales, avec femme et enfants sont tout à fait cocasses.
Puis Edouardo, victime d'une leucémie lorsqu'il était enfant, il se complaît dans l'évocation de sa maladie et dans une obsession maladive des microbes et bactéries.
Tous deux ont en commun une psychanalyste, Teresa, qui depuis sa guérison d'un cancer du sein, cultive du cannabis pour son usage et celui de ses patients. Elle-même en analyse depuis 30 ans, elle s'interroge sur ses rapports à ses patients et sur le rôle de la psychanalyse.

Aucun pathos dans ce roman, mais une dérision constante qui, comme le dit Susan Sontag dans une citation, nous livre la recette sur " la façon la plus saine d'être malade"
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Tout d'abord, une magnifique couverture avec un perroquet d'un vert citron.
Un roman tragique sur le cancer, mais écrit avec de la poudre d'humour saupoudrée tout le long de l'histoire.
La psychologie prend une grande part aussi dans ce roman, avec un nuage de cannabis. :-)
le petit bémol serait les termes médicaux et le charabia sur la génétique, un peu compliqué à comprendre dans cette lecture touchante.
Même sans parole, on peut lier une amitié avec un animal un peu malpoli...
Lien : https://lacabanedemeslivres...
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Que pourrait-il arriver de pire pour un avocat talentueux que de perdre sa langue dû à une forme rare de cancer ? C'est ce qui arrive à Ramon du jour au lendemain. Commence alors un calvaire, comme pour son épouse, Carmela, qui se retrouve seule, avec ses monologues, sans aucune réponse de son mari qu'un hochement de tête.

Dans cette famille, deux adolescents, Paulina et Mateo, attristés de la maladie de leur père, dans l'attente d'un miracle, mais occupés eux-mêmes à leur propre problème voire maladie. À côté, pour encadrer ce cocon, Elodia la gouvernante, prête à tout pour son patron, même à lui offrir un perroquet.

En dehors de cette famille, Teresa, la psychanalyste adepte des soins thérapeutiques naturels comme par exemple la marijuana, qu'elle cultive dans son logement va s'occuper de Ramon. La famille est l'élément essentiel, mais derrière ce cache l'histoire du cancer, le personnage principal de ce roman, qui en sortira victorieux.

Une histoire et des personnages originaux, avec une plume qui vacille entre ironie et cynisme. "Les mutations" trouvent son sens dans le corps et la maladie de Ramon mais aussi dans les personnages qui gravitent autour haut en couleur, pleins d'étincelles et d'explosifs.

Une lecture fluide teintée d'humour mais en demi-teinte pour ma part due à l'intervention de la thérapeute, beaucoup trop présente dans cette histoire et qui pose énormément de questions, qui embrouille le récit et nous éloigne de l'histoire principale.
Malgré tout, un premier roman étonnant sur la maladie et les bouleversements engendrés à l'être humain et à son entourage.

Il est l'heure pour moi de vous laisser avec ce sacré Benito, le perroquet au langage acerbe.
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Le vrai sujet de ce premier roman, c'est le cancer. Celui dont est atteint Ramon, de la langue, est mutilateur au premier chef pour un avocat vivant de sa faconde. Un cancer qui intéresse son oncologue parce que la mutation dont sont atteintes ses cellules est étonnante, stupéfiante, il y voit une piste pour des recherches qui pourraient apporter beaucoup, dans un avenir très lointain. Un cancer du sein pour Teresa, sa psy, qui ayant remporté la première manche s'est spécialisée dans l'aide aux malades du cancer et cultive en douce sa propre production de soutien efficace. Et puis il y a les mutations plus métaphoriques, les altérations des cellules familiales ou sociales, les répercussions métastatiques de la maladie dans l'organisation même des vies. Un sujet pas simple et bien plombant, en réalité, alors comment se fait-il qu'on puisse autant sourire dans cet étonnant roman ? Peut-être parce que Jorge Comensal propose un humour bon enfant, à base de gros mots ou de rupture de situations, qu'il aime ses personnages et sait nous les rendre attachants, ou qu'il parvient à nous faire ressentir la fraternité de nos destins individuels, quel que soit notre pays. Un auteur à suivre !
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Autant le dire tout de suite : c'est un roman mexicain haut en couleurs avec plein de personnages farfelus.

J'ai aimé en suivre certain : la psy qui fait pousser du cannabis pour ses patients, et beaucoup moins d'autres : l'oncologue au vocabulaire trop scientifique.

Un récit parfois loufoque et qui se fini en apothéose.

Un bon moment de lecture.

L'image que je retiendrai :

Celle du vocabulaire ordurier du perroquet.
Lien : https://alexmotamots.fr/les-..
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Clap de fin de lecture pour ce roman atypique et assez inclassable de cet auteur Mexicain dont je ne connaissais pas le style avant de le découvrir par hasard au rayon « petits prix » de ma librairie. Un style mélangeant un humour décapant, un zeste de cynisme et des situations complètement loufoques.

L'intrigue de ce roman évoque un sujet societal très lourd (Ramón, le personnage principal est obligé de subir une ablation de la langue suite à une forme rare de cancer) mais, malgré tout, le développe avec une certaine forme de légèreté et d'humour qui permet au lecteur de s'imprégner de l'histoire de Ramón sans tomber dans le pathos ni dans l'émotion forcée.

Ce livre est un ovni qu'il est difficile de catégoriser. J'ai passé un bon moment de lecture, tantôt emballée par l'intrigue, tantôt un peu perdue par le style particulier de l'auteur qui m'a déroutée à plusieurs reprises. J'ai refermé le livre en appréciant cette découverte impromptue mais en restant un peu sur ma fin/faim.
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