Je venais de finir le tome 8 de l'ambulance 13 qui se fini dans la dernière offensive sur la Meuse le 9 Novembre 1918, pour arriver directement dans la dernière grande bataille de la seconde guerre Mondiale, pas très loin de la Meuse, puisque c'est la fameuse bataille des Ardennes.
J'aime beaucoup de ce dessin en noir et blanc uniquement. Pas besoin de nuance pour montrer les horreurs de la guerre.
Quand au récit, je ne sais pas quoi en penser, cette histoire de fantômes me laisse un peu dubitative. Cela permet de mettre en relation les soldats de la première guerre mondiale, et ceux de la seconde... et après ?
Alors oui, ces fantômes où ces réincarnations en corbeau ont toutes un discourt assez cynique et grinçant quant aux atrocités qui se déroulent autour d'eux, mais je n'ai pas accroché à l'histoire.
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Avec l'élégance de son encre noire et de ses respirations blanches, Comès nous propose un album simple, ironique et curieux. L'histoire se passe dans les Ardennes belges en décembre 1944, dans un no men's land creusé par les bombardements allemands. On suit "Le Bleu", jeune américain sans expérience du combat. Il n'est pas effrayé pour autant, il ne se prend pas pour un héros. Il est juste là comme il serait ailleurs. Il suit sa troupe sans broncher. Son sergent l'installe dans une planque, un trou d'obus dans un cimetière, pour faire le guet. Une fois abandonné là, le Bleu se rend compte qu'il n'est pas seul dans cette tranchée de fortune. Joseph, un crâne borgne, Manfred, un uniforme prussien, et Amédée, crucifié fièrement sur une croix, sont trois fantômes de la guerre de 14. Ils passent leur mort là, à jouer à la belote et à boire du schnaps. le Bleu ne s'inquiète pas de leur paranormale présence. Il profite simplement de leur présence amie. Après une première attaque allemande, notre jeune soldat doit avancer avec sa troupe et se frotter aux ennemis, prévenu des dangers par deux corbeaux-revenants, anciennement curé et sacristain. Les deux charognards philosophent sur leur condition et enterrent leur religion à coup de sarcasmes et de flatulences. "La chair à canon est devenue chair à corbeaux", mais lorsqu'elle est trop fraîche, elle n'est visiblement pas digeste. Et les chars grondent et avancent encore...
Comès offre ici un récit légèrement cynique et absurde, un petit moment de plaisir, quelques sourires et un sentiment d'impuissance face à la destinée. Non sans cette poésie qui caractérise l'auteur, cette bd surprend par son originalité, dans ce contexte historique surexploité. A lire, non pas la fleur au fusil, mais la malice à l'esprit.
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