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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Je vais être franche, Comès, je ne connaissais pas. Il semble qu'il était un maître dans l'art du noir et blanc en bande dessinée. Et avec Dix de der sous les yeux, c'est une évidence.

Le titre fait autant référence à cette partie de belote que les fantômes jouent qu'au surnom de la Première guerre Mondiale. Comès traite pourtant bien des deux guerres, puisque « le Bleu », jeune soldat américain fraîchement débarqué et entouré de vétérans pour le guider, se retrouve à faire une guerre de tranchée en plein dans les Ardennes belges. N'aurait-il pas précocement perdu la boule qu'il se met à discuter avec des morts ?

Ici, pas de bons et de méchants, pas de héros et de lâches, juste des hommes face à face. Les Ardennes, c'est une région qui manie aussi bien la langue de Goethe que celle de Voltaire, en fonction des périodes. Alors forcément, sur ces terres, les hommes sont loin du manichéisme classique. Car le dindon de la farce c'est toujours l'homme qui va au casse-pipe, qui perd sa vie stupidement : en soldat ou en simple victime collatérale.

Malgré ce sujet grave, cet album n'est pas sans humour, cynique, et une forme de légèreté dans le propos, peut être afin de mieux rendre l'absurdité de ces guerres qu'on trouve toujours moyen de justifier et qui font prendre les êtres humains pour de simples pions sur un échiquier. Bizarrement, Comès n'appuie pas particulièrement sur le commandement militaire, préférant, par le biais de deux corbeaux, animaux charognards, tirer à boulets rouges sur la religion.
Les scènes, dessinées en noir et blanc donc, sont d'une profondeur inouïe. Certaines sans parole en disent parfois plus que les mots eux-mêmes. C'est tragique et malheureusement terriblement humain.
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Décembre 44 dans les Ardennes belges, la contre-offensive nazie met au pas l'avancée des troupes alliées. Dans un trou creusé au pied d'un calvaire, un « bleu » attend une hypothétique attaque pendant la nuit de Noel. Mais en fait, il n'est pas seul au fond de son trou : il y a Joseph dont il ne reste qu'un crâne, Manfred dont il ne reste que l'uniforme et Amédée dans le christ du calvaire. Et cela joue à la belote. Et la belote, c'est tout de même mieux d'y jouer à quatre qu'à trois, non ?
Récit comico-onrique, j'ai retrouvé le trait de Comès qui m'avait marqué dans Silence, Eva ou la Belette mais dans un registre plus léger. En tout cas, c'est avec un grand plaisir que j'ai pu me replonger à nouveau dans l'oeuvre de Comès.
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Le titre de ce one-shot signé Comès (Silence) fait non seulement référence au dernier pli du jeu de la belote, mais également à cette guerre que l'on appelle la « der des der ».

La seconde guerre mondiale est un sujet qui a certes déjà été maintes fois traité au sein du neuvième art, mais l'auteur propose néanmoins une approche assez originale. Comès situe le récit dans une région qu'il connaît bien et s'attaque à l'offensive allemande menée dans les Ardennes belges en 1944. En mettant en scène des corbeaux dotés de la parole et trois morts (un Français, un Allemand et un alcoolique mort d'une cirrhose du foie avant le début des hostilités) à la recherche d'un quatrième joueur pour leur partie de belote, il propose cependant un univers assez étrange. Cette approche fantastique du sujet, permet de laisser la parole à quelques morts et à ce jeune G.I. qui risque fort de les rejoindre.

Le lecteur ne retrouve donc pas la classique opposition entre deux camps ennemis, mais d'un côté les victimes du conflit et de l'autre sa stupidité. On a donc d'une part la réalité de la guerre et son lot d'horreurs et de l'autre des morts qui commentent les événements avec un certain détachement. le contraste entre ces combats dont l'auteur s'amuse à souligner l'absurdité et l'humour noir de ces morts qui logent nazis et alliés à la même enseigne, est l'attrait principal de cet album aux dialogues savoureux.

Visuellement, Comès démontre toute sa maîtrise du noir et du blanc et propose quelques planches enneigées assez sublimes. Pas de rouge au menu de cette bataille sanglante, mais un blanc couleur neige et un noir qui contamine l'humour qui accompagne cette critique acerbe de la guerre.

Un scénario certes léger, mais une approche originale qui permet de donner la parole aux morts.
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Une histoire de fantômes sur une trame historique : la contre-offensive des armées du Reich dans les Ardennes pendant l'hiver 1944/1945. Histoire curieuse mais attachante et les dessins de Comes sont superbes.
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Noël dans la neige et dans les Ardennes belges n'est pas toujours amusant surtout si c'est pendant la dernière guerre alors que se profile une attaque allemande
Sans parler de Joseph , Manfred et de l'instit INRI ou Henri selon la prononciation des morts qui viennent faire la causette et sans oublier Mr le curé et le sacristain deux corneilles qui se goinfre de cadavre : une époque de l'abondance pour les charognards
Pour le « bleu » avec ses tâches de rousseur va falloir faire avec dans son trou.
Comès nous conte là une histoire de Noël plutôt triste tout en contraste de noir et de blanc qui tranche, à peine souligné par quelques touches de gris obtenu par des pointillés plus ou moins drus c'est à dire des points noirs sur du blanc
le dessin
Des petits yeux perdus dans un bandeau de noir ou des yeux soulignés de traits très épais de noir, les yeux étonnés du «bleu» ronds comme des gobilles, les yeux las de l'INRI, les yeux de jais des corneilles, les yeux «meurtrière» des GI's et parfois mi-clos pour ne plus voir, les globes oculaires de Joseph, tous ces yeux parlent d'eux-mêmes : l'étonnement, la lassitude, la peur,
la neige qui tombe une infinités de points blancs sur le noir et sur le blanc des points noirs
Des feux avec de gigantesques flammes en noir et blancs, des bâtonnets noirs, des tirets, des traits comme de traçantes toutes en courbes, des nuages de feux en blanc et traits gris
Un festival en noir et blanc en angles et en rondeurs, aussi parlant qu'un tableau en couleur
Les personnages
Morts, mais sympathiques et bons enfants sauf l'Henri, amicaux avec le « bleu » peut-être un futur camarade. le « bleu » jeune qui s'adapte rapidement à sa nouvelle situation a gardé certainement une part d'enfance en lui ou alors c'est le froid qui le fait délirer ou la peur...Les autres les GI's vétérans blindés et déjà moralement morts
Les paysages ardennais sous la neige, les panzers et les bazookas
Et puis on passe de vie à trépas et il y a toujours une belote a jouer
« Eli, Eli, lama sabachthani ? » comme le crie l'Henri, le poivrot blasphémateur mais en français: Dieu a bien abandonné tous ces âmes
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