AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,61

sur 67 notes
5
5 avis
4
5 avis
3
5 avis
2
0 avis
1
0 avis
Comès est né à Sourbrodt, un village des Ardennes annexé par le IIIe Reich, en 1941.

En 1944, Whacht am Rhein:( chant patriotique allemand, avec un statut non officiel d'hymne national)
"Garde au Rhin" : l'offensive von Rundstedt sur les Ardennes, met la Easy company, et des recrues inexpérimentées face aux allemands, dont le but est la reconquête du port d'Anvers!


Il y a un "bleu" confronté à ce qu'il croit être des visions:
Un crâne nommé Joseph, Manfred, un prussien tué en 1914 et Amédée, l'ancien instituteur du village.

Le village est en ruines, (village détruit... par les bombardiers américains), la nature est dévastée alentours, ne reste dans ce décor terrible, qu'une croix. C'est là que les 3 morts: Joseph et ses amis attendent un quatrième... pour jouer à la belote!.


En cette nuit de Noël, le Bleu a reçu de ses parents un sapin de Noël, avec de jolies boules...
Il y aussi 2 corbeaux ...
( référence à "L'ombre du corbeau"?)
Comès parlait dans une interview des corbeaux accompagnant Odin, dans la mythologie nordique... Hugin, l'Esprit et Munnin, la mémoire.
Ce sont des messagers et des gardiens...


Ces corbeaux vont aider le " bleu"... Comment ?
Venez jouer à la belote, avec Comès, on distribue les cartes?


Historique: le village de Malmedy a été bombardé les 22,23 et 24 décembre par les alliés, faisant des centaines de morts parmi des civils belges et des militaires américains..
"Ami, entends tu le vol noir des corbeaux sur les Ardennes?
Ce soir, l'ennemi connaîtra le prix du sang et les larmes..."
Commenter  J’apprécie          586
Décembre 1944. Les américains prennent place sur le front des Ardennes Belges. Avec eux il y a de jeunes recrues comme "le bleu" qui vivent leur première guerre. On lui donne l'ordre de se planquer dans un trou d'obus au pied d'une croix et d'attendre les ordres. Quel n'est pas sa surprise en découvrant que ce trou est en fait déjà occupé par... trois fantômes jouant à la belote!

Un ouvrage un peu onirique avec la compagnie de ses fantômes que seul le bleu peut voir. Il y a Amédée l'ancien instituteur du village détruit par erreur par l'aviation américaine, lui il se prend pour Jésus sur sa croix. Il y a Manfred allemand et Joseph tous deux morts pendant la guerre de 14. Pour passer le temps ils jouent à la belote. Ils ont pris le gamin en affection et même s'ils aimeraient un quatrième mort pour jouer à la belote avec eux, ils vont l'aider dans l'offensive qui s'annonce.
J'ai trouvé l'ambiance bien rendue, il faut dire que Comès sait vraiment bien rendre le noir et blanc. Les contrastes et lumières sont saisissantes. le trait plutot fin, très simple dans les visages, laisse toute sa place au contraste entre le noir et le blanc.
Après l'histoire ne m'a pas plus transcendé que ça. c'est sympa à lire, un peu fantastique, un peu onirique. Mais il manque un peu de matière pour en faire quelque de plus dense au niveau du scénario.
Commenter  J’apprécie          200
Comès nous entraine dans ses Ardennes belges natales en 1944, où il nous fait rencontrer une patrouille américaine où évolue, depuis peu, un 'bleu' qui fait la découverte du front.
Ordre lui est donné de se creuser un trou pour s'abriter au pied d'un petit calvaire où il va faire la rencontre de trois fantômes : un civil belge mort en 14-18 à cet endroit, un soldat Prussien qui l'accompagnait et un notable du village mort d'une cirrhose au pied de ce même crucifix. Ces trois revenants, aux manifestations spectrales très différentes, jouent à la belotte et voudraient bien trouver un quatrième joueur...entendez par la une 4e personne qui aurait la bonne idée de mourir à cet endroit précis.
C'est onirique, c'est fantastique, c'est une BD qui se lit agréablement mais qui ne me laissera pas vraiment de réelle marque sur le long terme. Je souligne tout de même le fait que Comès met en avant que ce sont des bombardements américains qui ont détruit le village où se passe l'histoire...une réalité souvent oubliée de la grande Histoire (mais pas des Ardennes belges).
Commenter  J’apprécie          110
BD saignante, striée d'explosions, de tirs mortels dans un désert glacé où la forêt n'est plus un refuge. La nature se tait et laisse les hommes à leur folie.
Comès, dès les premières pages, plante le décor : il est capable d'exprimer, aussi, le froid, le plafond bas du ciel enneigé, dès les premières pages, de ces Ardennes dévastées, dévastées comme ce village par une erreur de tir des alliés. de sublimes pages pour décrire l'horreur et…l'indifférence ! Ce doit être le dernier album publié par Didier Comès et quelle maîtrise : dans la scénographie, dans le graphisme et … dans les bulles. L'humour y est mordant, ravageur.

« le bleu », jeune soldat dont nous ne connaitrons même pas le patronyme, a les yeux grands ouverts de la jeunesse, mais aussi écarquillés par la peur. Les yeux ronds, ne seront dessinés dans cette BD que pour les soldats sous le choc, face à leur mort imminente! Quand les soldats visent et tirent, leurs orbites sont vides : l'absence de regard pour celui que l'on tue. Pour les autres, le sergent, le regard est fermé par une paupière lourde ; est-ce que l'horreur rencontrée à maintes reprises par ces vétérans, leur fait préférer de ne pas regarder en face ? Ils détournent leurs regards vers le sol, comme seul devenir possible? le regard ne sert plus qu'à scruter l'environnement, chercher l'ennemi à abattre pour sauver sa peau. L'autre regard « ouvert » est celui de la statue du Christ, d'une totale indifférence.

« le Bleu » trimballe un colis de sa mère qu'il n'a pas eu le temps d'ouvrir, cadeau de Noël si dérisoire ! Comment peut-on imaginer, ne pas rêver de cette fête si infantile dans ce désert de neige ? Devant le colis fermé, chacun rêve de ce dont il a le plus besoin : le sergent de munitions, « le Bleu » d'un gâteau. Colis dérisoire qui parle d'un temps d'enfance et l'enfance, dans cet ouvrage est devenue meurtrière puisque meurtrie.

Le trou, au pied du calvaire, où se cache « le Bleu » n'est pas une invention graphique de l'auteur : c'est dans ces trous, creusés au cours de la campagne hivernale d'Ardennes, que se terraient les belligérants américains, et allemands. Ce fut peut être des lieux de jeux pour Comès et ses copains durant son enfance …
Ce trou, va devenir un drôle de lieu de rencontre et de chaleur humaine ( ?), presque aussi convivial qu'un bar de village : on y tape le carton, on y accueille le nouvel arrivant, on s'invective, on se raconte les dernières nouvelles, on s'engueule, et on se donne un coup de main quand il le faut. Bref, la vie quoi !

Si les vétérans, comme l'armée, ferment les yeux devant l'absurdité de leurs actions, la Religion est , vertement raillée. C'est elle qui subit la charge la plus violente (de mon point de vue) de Didier Comés. le prêtre et le sacristain sont « réincarnés » en corbeaux, les charognards de nos compagnes, et les corbeaux sont des charognards intelligents qui ont une vie sociale. La page où ces deux corbeaux rapportent au Crâne un oeil « récolté » sur un corps, oeil dont ils font cadeau au Crâne, est sarcastiquement violente : la masse des hommes n'est qu'un « stock » où les hommes d'église puisent ce dont ils ont besoin, sans aucun intérêt, aucun apitoiement, pour aucun de ces hommes, du moment qu'ils en tirent un profit pour leurs pairs, ou obligés ! Et pour parachever l'allégorie, quand ils quittent la croix sur laquelle Ils étaient perchés, ils conchient sur Jésus-Christ. Cette page et ces deux dernières cases valent bien, par leur « panache » acerbe et leur brio, certaine tirade théâtrale !

Le Jésus-Christ est si absent de ce monde, que sa « représentation » est assumée par un fantôme ! Et ce fantôme ne souhaite qu'une chose : qu'un homme meurt dans son trou pour faire le quatrième à la belote ! L'homme n'est qu'un pion, autant pour l'armée que pour l'église.

Troisième charge, un peu moins virulente tout de même, vise l'instituteur de nos campagnes, celui « qui aime prendre de la hauteur », qui est mort, piteusement d'une cirrhose et si antipathique que même les autres fantômes ne veulent venir jouer à la belote avec lui ! Il ne lui reste plus qu'à espérer qu'un pauvre diable vienne mourir dans son trou !

Et puis la guerre a de ces beautés ! C'est comme un superbe feu d'artifices, sauf, que seuls les morts apprécient ce spectacle : une double page où chaque case explose, le bruit des explosions assourdit le lecteur et les cris des blessés et des agonisants crèvent les tympans.

Se retrouvent dans cette BD les thèmes chers à son auteur.
La nature est le champs d'un fantastique-réaliste, espace bizarrement clos, ici en lieu de combat meurtrier. Avec Comés, le lecteur est dans un univers faussement ouvert ; ses personnages créent une sorte d'arène, de cirque pour un jeu pervers.
La sorcellerie ? Plus de sorciers : perdus les chapeaux pointus, les filtres et les poupées piquées d'épingles. Efficacement remplacés par la guerre, toujours prête à ravager pour libérer ?! Qui pose la même question du pouvoir, le plus sombre : celui de mener à la mort.
Des personnages récurrent comme le nain (qui peut parfois être drôle) est ici représenté par deux enfants tués accidentellement : petit fantôme qui veut tuer, petit fantôme qui veut soigner , symbole de la Mort et des ses deux aspects dans l'imaginaire humain.

Cette BD a été publiée environ sept ans avant la mort de Didier Comès, et la mort y apparaît moins affreuse que la vie de ces soldats venus en libérateurs, de ces populations victimes de cette libération. L'humour est noir, de ce beau noir dont nous ravi l'auteur. le propos, sous couvert historique, est grave, intime. Il « prend aux tripes ».

Et pour conclure : ouvrez la BD à la dernière page = un bijou je vous dis !
Commenter  J’apprécie          110
J'avais emprunté cette bd à ma bibliothèque le jour où j'ai appris la mort de cet auteur accompli qu'était Comès. Je me souviens que son Silence m'avait littéralement captivé. C'était une découverte dans une autre sphère de la bande dessinée beaucoup plus adulte. On ne peut être que peiné par sa disparition. Il n'a publié qu'une dizaine d'oeuvres durant sa carrière. Cependant, quelques unes sont devenues de véritables classiques.

Dix de der est sa toute dernière oeuvre d'une noirceur absolue qui signe comme un testament. Il s'agit d'évoquer la bataille des Ardennes en Décembre 1944 qui sera le dernier baroud d'honneur d'Hitler. Comès décale son regard pour traiter du caractère ignoble de la guerre.

Le fantastique et le burlesque font une incursion au milieu de cette guerre difficile à gagner pour les américains. Bref, un récit onirique qui donne à chaque élément une âme. Cela ne sera pas la plus réussie de ces oeuvres mais cela donne un aperçu de son immense talent.
Commenter  J’apprécie          40
Où le fantastique mêlé à l'humour noir permet d'approcher à travers le destin d'un soldat américain et de divers habitants d'un village belge la réalité dramatique des deux guerres mondiales.
Commenter  J’apprécie          40
Je venais de finir le tome 8 de l'ambulance 13 qui se fini dans la dernière offensive sur la Meuse le 9 Novembre 1918, pour arriver directement dans la dernière grande bataille de la seconde guerre Mondiale, pas très loin de la Meuse, puisque c'est la fameuse bataille des Ardennes.
J'aime beaucoup de ce dessin en noir et blanc uniquement. Pas besoin de nuance pour montrer les horreurs de la guerre.
Quand au récit, je ne sais pas quoi en penser, cette histoire de fantômes me laisse un peu dubitative. Cela permet de mettre en relation les soldats de la première guerre mondiale, et ceux de la seconde... et après ?
Alors oui, ces fantômes où ces réincarnations en corbeau ont toutes un discourt assez cynique et grinçant quant aux atrocités qui se déroulent autour d'eux, mais je n'ai pas accroché à l'histoire.
Commenter  J’apprécie          30
Je vais être franche, Comès, je ne connaissais pas. Il semble qu'il était un maître dans l'art du noir et blanc en bande dessinée. Et avec Dix de der sous les yeux, c'est une évidence.

Le titre fait autant référence à cette partie de belote que les fantômes jouent qu'au surnom de la Première guerre Mondiale. Comès traite pourtant bien des deux guerres, puisque « le Bleu », jeune soldat américain fraîchement débarqué et entouré de vétérans pour le guider, se retrouve à faire une guerre de tranchée en plein dans les Ardennes belges. N'aurait-il pas précocement perdu la boule qu'il se met à discuter avec des morts ?

Ici, pas de bons et de méchants, pas de héros et de lâches, juste des hommes face à face. Les Ardennes, c'est une région qui manie aussi bien la langue de Goethe que celle de Voltaire, en fonction des périodes. Alors forcément, sur ces terres, les hommes sont loin du manichéisme classique. Car le dindon de la farce c'est toujours l'homme qui va au casse-pipe, qui perd sa vie stupidement : en soldat ou en simple victime collatérale.

Malgré ce sujet grave, cet album n'est pas sans humour, cynique, et une forme de légèreté dans le propos, peut être afin de mieux rendre l'absurdité de ces guerres qu'on trouve toujours moyen de justifier et qui font prendre les êtres humains pour de simples pions sur un échiquier. Bizarrement, Comès n'appuie pas particulièrement sur le commandement militaire, préférant, par le biais de deux corbeaux, animaux charognards, tirer à boulets rouges sur la religion.
Les scènes, dessinées en noir et blanc donc, sont d'une profondeur inouïe. Certaines sans parole en disent parfois plus que les mots eux-mêmes. C'est tragique et malheureusement terriblement humain.
Lien : http://nourrituresentoutgenr..
Commenter  J’apprécie          30
(...)
Petit retour sur la carrière de Didier Comès qu'il entame dans les années 1970 en publiant dans divers magazines de bande dessinée. Son premier album paraît en 1974 et ouvre le diptyque d'Ergun l'Errant qu'il ne refermera que 7 ans plus tard. Entre temps, Comès a jeté les bases de l'oeuvre qui le consacrera parmi les auteurs émérites de sa génération : Silence. Cet ouvrage, récompensé par le Fauve d'Or à Angoulême en 1981, le révèle au grand public. Avec lui, Comès opte définitivement pour une empreinte artistique qu'il ne quittera plus par la suite : des univers à forts contrastes via un jeu d'ombre et de lumière excluant totalement l'utilisation de la couleur, des chroniques sociales dépeignant un monde rural et ses carcans sociaux bâtis à grands renforts de peurs, de superstitions et d'hypocrisies. S'en suivent quelques albums dans les années 1980 dont La Belette (récompensé en 1983 par le Prix Saint-Michel), mais Comès a déjà amorcé sa mise en retrait, moins prolifique d'année en année. Seuls deux albums verront le jour dans les années 1990, Iris et La maison où rêvent les arbres, puis Les larmes du tigre en 2000. En 2006, Dix de der marque donc un retour attendu de l'auteur après 6 ans de silence… 26 ans après Silence.
(...)

Lire l'article complet sur le blog collectif kbd :
Lien : http://blogkbd.wordpress.com..
Commenter  J’apprécie          30
Avec l'élégance de son encre noire et de ses respirations blanches, Comès nous propose un album simple, ironique et curieux. L'histoire se passe dans les Ardennes belges en décembre 1944, dans un no men's land creusé par les bombardements allemands. On suit "Le Bleu", jeune américain sans expérience du combat. Il n'est pas effrayé pour autant, il ne se prend pas pour un héros. Il est juste là comme il serait ailleurs. Il suit sa troupe sans broncher. Son sergent l'installe dans une planque, un trou d'obus dans un cimetière, pour faire le guet. Une fois abandonné là, le Bleu se rend compte qu'il n'est pas seul dans cette tranchée de fortune. Joseph, un crâne borgne, Manfred, un uniforme prussien, et Amédée, crucifié fièrement sur une croix, sont trois fantômes de la guerre de 14. Ils passent leur mort là, à jouer à la belote et à boire du schnaps. le Bleu ne s'inquiète pas de leur paranormale présence. Il profite simplement de leur présence amie. Après une première attaque allemande, notre jeune soldat doit avancer avec sa troupe et se frotter aux ennemis, prévenu des dangers par deux corbeaux-revenants, anciennement curé et sacristain. Les deux charognards philosophent sur leur condition et enterrent leur religion à coup de sarcasmes et de flatulences. "La chair à canon est devenue chair à corbeaux", mais lorsqu'elle est trop fraîche, elle n'est visiblement pas digeste. Et les chars grondent et avancent encore...

Comès offre ici un récit légèrement cynique et absurde, un petit moment de plaisir, quelques sourires et un sentiment d'impuissance face à la destinée. Non sans cette poésie qui caractérise l'auteur, cette bd surprend par son originalité, dans ce contexte historique surexploité. A lire, non pas la fleur au fusil, mais la malice à l'esprit.
Commenter  J’apprécie          30




Lecteurs (116) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3204 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *}