Silence

Je ne suis déjà pas fan des bandes-dessinées mais celle-ci tirée du sac mystère de l'été est loin de me réconcilier avec les bd. La police d'écriture est pour moi totalement illisible et fait perdre de l'intérêt à l'histoire.
Je suis aussi complètement... Fâchée avec les fins de ce genre. le dénouement spirituel, du héros qui gagne dans la mort, est pour moi totalement ennuyant et sans intérêt .
Cela dit je reconnais le talent du jeu de lumière entre noir et blanc mais le trait de dessin comme la police d'écriture n'aide pas à l'appréciation de l'histoire.

BD en noir et blanc au dessin très personnel et très beau. L'histoire : Silence, un simple d'esprit muet vit chez un riche agriculteur qui l'exploite. Se mêlent dans cette campagne ardennaise vengeance, haine et sorcellerie. Silence se retrouve au coeur de l'histoire du village et garde malgré les circonstances son fond pur et simple.

Mes parents me parlaient de ce comic depuis des années, m'en vantant les mérites et me disant que c'était "horriblement touchant et terrible". Alors, soit le livre a vieilli, soit je suis habituée à beaucoup plus trash. C'était agréable mais sans frisson pour moi, même si l'histoire se passe à quelques heures de route de chez moi. Le dessin est sympa. Mais l'histoire me semblait prévisible.

"Je m'apel Silence é je suis genti"

J'ai tout de suite eu des affinités avec ce personnage, j'ai découvert l'album dans un bac de ma Médiathèque préférée (Fontenay-sous-Bois-94). Un simple d'esprit à l'orthographe approximative ? C'est tout moi ! Encore une sombre histoire de vengeance, j'adore ça... L'édition que je possède n'existe plus (J'ai Lu BD), heureusement, il faut lire cet album dans un grand format pour apprécier le trait caractéristique et merveilleux de Comès, et de préférence en noir et blanc. le récit est terrible et d'une poésie bouleversante, son aspect fantastique m'a beaucoup plus, la marginalité, la mort, tout cela a fait bouillonné mon imaginaire.

Je me souviens avoir lu cette bd quand j'étais petit, et je me souviens avoir beaucoup aimé. Bien des années plus tard, me voici en train de la relire, verdict ? C'est une très bonne bd. le thème de base n'est certes pas très original, il s'agit d'une histoire d'amour ayant quelques rebondissements et tromperies, mais le tout est enrobé d'une atmosphère et d'une ambiance qui font qu'on rentre très vite dans l'histoire et ses différents protagonistes. L'époque post seconde guerre mondiale dans un petit village de campagne, loin de tout, et dominé par une personne détestable, avec comme personnage principal Silence, une personne muette, entièrement bonne et pourtant maltraité sans qu'il ne le réalise ni qu'il éprouve un quelconque ressenti, nous donne envie d'en savoir plus sur ce qu'il va devenir. le tout est soupoudré qui plus est de sorcellerie et de magie, on en arrive à un résultat loin des bd gentillettes habituelles, mais ô combien plus proche d'une possible réalité, mélange de vie quotidienne, mais aussi de haine, de vengeances et de tromperies.
On pourra certes regretter les dessins qui ne sont pas forcément très fins ni très détaillés, mais cette touche rend très bien par rapport aux thèmes abordés.

L'histoire se déroule au sein d'un petit village isolé qui dissimule un lourd secret. L'auteur a pourvu ce petit village de tous les personnages (légèrement stéréotypés) nécessaires pour renforcer cette impression de clan et d'isolement : le curé, l'idiot du village, le maire, le docteur, la vieille folle. L'ambiance campagnarde, propice au thème de sorcellerie, ne fait que renforcer cette impression.

L'originalité du récit ne réside donc pas dans ces thèmes qu'un auteur tel que Chabouté adore également exploiter (« La bête« , « zoé« ). La véritable force de ce récit réside dans Silence, ce garçon muet et simple d'esprit auquel le lecteur s'attache très vite. Un personnage qui ne connaît pas la haine et qui transforme cette ‘banale' histoire de vengeance en un conte magnifique, empli d'humanité.
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Une des plus belles BD que j'ai lues...

L'anéantissement du folklore et des gitans. Très belle narration malgré la difficulté à lire les philactères certaines fois.

EXTRAIT "Malheureusement, c'est aussi l'aspect graphique des choses qui me dérange. Les cases sont petites, surchargées, et les textes, en italiques, difficiles à lire d'autant qu'ils forment de bon pavés étroits. Ca me gène, ca m'écoeure un peu même. Ce qui a d'ailleurs dicté ma première impression, quand j'ai vu l'album. Je me suis dit que jamais je ne parviendrai à le lire. Mais l'histoire nous entraîne, et le découpage en chapitre apporte une réelle fluidité, allège le poids des dessins et des aplats de noir. "
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Silence se passe dans la cambrousse des Ardennes : on en sent toute la pesanteur et le froid, par ce noir et blanc profond et dense. Les images ventent et rappellent le plaisir des livres d'images monstrueux de l'enfance. L'enfance éternelle pourrait être le thème de cet album : enfance qui se heurte sans cesse à ce qui fait grandir, à ce qui accroche, à ce qui blesse, pour que jamais le destin ne nous comble ou n'aille là où il le devrait.

Rien en ce monde n'est dû, ou ne "devrait" suivre un sens logique. Mais difficile de ne pas croire qu'il existe un ordre au monde, des arcanes, ataviques, mystiques, qui contrôlent nos pauvres destins vers l'inéluctable... combattu sans cesse par l'enfant, le Saint en nous, le gentil de série B pour bastonner le méchant et se prouver qu'il y a du sens, une justice.

Poignant, triste, beau et sombre, ce conte aux allures fantastique chante la fable des rouages cruels de noeuds qui ne savent pas se défaire... sur une toile rurale de magie et de gitannerie.

Inextricable, sauf pour celui qui vaut mieux que cela, sauf pour l'enfant qui n'oublie pas de lire le sens caché de la fable et d'emmerder le monde à vouloir connaître toujours la suite de l'histoire... qui n'est que beauté et injustice sans fin.