Lire un Commère, c'est se plonger dans les méandres de l'imagination féconde d'un auteur de grand talent,
sauf si l'on ne sait être sensible aux histoires tortueuses qui réclament un effort de concentration relativement important.
Lire un Commère, c'est accepter que les mots soient simples et les phrases courtes, que l'auteur aille droit au but qu'il veut atteindre en utilisant des ficelles subtiles et solides
sauf si l'on aime les longs discours ou les romans plus denses.
Le dernier roman de l'auteur est à l'image de ses précédents récits : Il commence par une histoire ordinaire de personnages ordinaires et, très vite, bascule dans l'extraordinaire, sans préparer son lecteur, lui réservant la surprise de la découverte rapide et le laissant pantois et estomaqué devant une intrigue menée avec brio.
Sauf si l'on a l'habitude du style Commère, l'impact est violent et fait oublier la brève et volontaire banalité de l'introduction.
Il y'a de l'amour et de l'amitié dans les romans d'
Hervé Commère. Les sentiments sont simples et entiers, comme ses personnages. On croit discerner la personnalité de l'auteur à travers ces pages,et j'aime à croire que l'homme transparaît dans les émotions et les sentiments qu'il exprime.
Hervé Commère provoque une envie d'amitié, de verres partagés en terrasse à la faveur d'un soir d'été, de confidences et d'anecdotes drôles.
Lire un Commère c'est comme retrouver un vieil ami qui sait écouter et parler. On sait qu'il est là quand on a besoin de lui et qu'il parlera s'il a des choses à dire,
sauf si l'on refuse de l'écouter. Il joue avec les mots, il en manipule le sens comme il manipule ses personnages mais il atteint toujours son but : faire en sorte de distraire l'esprit de ses lecteurs, leur faire oublier tout ce qui n'est pas son roman l'espace d'une lecture en jalonnant son histoire de surprises et de rebondissements à chaque chapitre.
C'est dur de condenser une bonne intrigue en moins de 300 pages,
sauf si l'on sait manier la plume comme on pilote une voiture de course.
Hervé Commère est de ces auteurs qui font du drift dans les virages. Les pneus crissent sur sa route, il joue du frein à main et de l'embrayage. Il décélère un peu pour faire reprendre son souffle et appuie à fond sur l'accélérateur, envoyant quelques « g » aux passagers. le mur se rapproche trop vite, les glissières de sécurité disparaissent sur le parcours. On ne voit plus le paysage, on ne voit que le choc imminent de la collision.
Sur la ligne d'arrivée, les pneus fument et les freins hurlent mais tout le monde est
sauf, ou presque…
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