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EAN : 9782266278164
448 pages
Pocket (08/06/2017)
4.04/5   300 notes
Résumé :
" Ce qu'il nous faudrait, c'est un mort. "
" I will survive ". C'était le dimanche 12 juillet 1998. À quel prix ? Ça, la chanson ne le dit pas. Cette nuit-là, trois garçons pleins d'avenir ont renversé une femme, une étudiante s'est fait violer, un jeune flic a croisé son âme sœur et un bébé est né.
Près de vingt ans plus tard, voilà que tous se trouvent concernés par la même cause.
On est à Vrainville, en Normandie. L'usine centenaire Cybelle v... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (129) Voir plus Ajouter une critique
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Pfff, encore un auteur à suivre. Il est pénible ce Hervé, il aurait pu rester dans l'ombre, tranquille à écrire juste à sa cousine et ses potes. Mais non, sous prétexte que m'sieur Commère a la narration facile et juste, le voilà à nous narguer avec son roman social. Il nous jette à la tronche toute l'étendue de son talent le gars. Sans gêne quoi.

Et que je m'inspire de l'actualité, que je te la broie et te la malaxe pour te fourrer le nez dans la réalite de ta France profonde. Ni vu ni connu, il t'embarque dans son bled paumé de Normandie. Et toi lecteur hypnotisé, tu commences à faire connaissance avec les Vrainvillois, à faire même partie du village. Tu la vois bien l'usine Cybelle qui fait vivre tout ce petit monde depuis des décennies. Puis tu t'attaches, forcément, ça ressemble à ce que tu connais. Entre ce que tu entends aux infos (et si la télé le dit alors...) mais surtout ce que tu côtoies, tu te dis qu'il a vu juste Auguste (Madame Commère-mère a hésité avant d'opter pour Hervé).

On remonte le temps, on suit quelques parcours. Arrivent alors les coups du sort pris pleine face. Accident, viol, rencontres plus ou moins heureuses. Hasard ou destin qui sait, mais la route tracée bien droite à la naissance se fend alors de moult virages à 180 degrés.
Et le Commère, l'air de rien, il te décortique ça tel le légiste penché sur son cadavre en décomposition. Il te laisse respirer les relents de ce XXIème siècle où précarité, délocalisation, racisme, violence, détresse et défiance cohabitent. Vrainville tremble, Vrainville combat. le village s'agite. le village explose.

Mais il ne s'arrête pas là le bougre! Il est capable de tout je vous dis. Capable de passer du plus sordide au plus humain, avec une facilité déconcertante. C'est le Freddy Mercury du roman, il te change de registre en loucedé et t'as rien vu venir. Pire. Toi, pauvre pomme, tu crois que tu commences à cerner ses personnages, à détecter les pourris, les sympas, les paumés, les arrivistes. Et t'as le Commère qui te retourne le ciboulot et te montre que t'as rien pigé en fait. C'est que la nature humaine est autrement plus complexe que la seule apparence. Et tu sors de ce Vrainville k.o d'avoir suivi ce chassé-croisé de profils si ordinaires et déconcertants à la fois.
Magistral puzzle où Hervé Commère s'amuse à emboîter les pièces une à une. Sans erreur. Pfff.

Donc avec ce roman, Hervé Commère finit number one de mes coups de coeur 2016. Oui rien que ça. Et ça m'énerve. Parce que je ne le connaissais pas avant cette lecture. Ce qui n'était pas plus mal vu que j'ai déjà pas mal à faire niveau lecture, voyez. Et maintenant va falloir que je jette quelques yeux sur son oeuvre. Problème : la nature peu généreuse ne m'a filé que deux zoeils. Et fourbe jusqu'au bout, elle me les fait fonctionner ensemble ces deux gros boulets oculaires. Ouais, on est d'accord : un livre pour deux yeux c'est pas juste. Et avec tous les Commère à rajouter à une pal bien trop pleine pour une vie bien trop courte (la nature m'a aussi donné un temps compté tant qu'à faire mal les choses), bin je ne te dis pas merci Auguste.

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Quelle belle surprise que ce livre! Je croyais m'embarquer dans un polar classique et j'ai été plongée dans une formidable odyssée humaine : celle d'un village de Normandie, Vrainville rassemblé autour de SON entreprise, les ateliers Cybelle, une fabrique de lingerie. Cette entreprise familiale est le fleuron et la fierté de la région, et le poumon du village. La plupart des femmes du village y travaillent. Mais les temps changent. Les dirigeants de l'entreprise aussi. La solidarité des débuts s'effrite. Mondialisation, crise économique, délocalisation, chômage, harcèlement, s'inscrivent comme une résignation. Pourtant, les chuchotements et les murmures grondent. Comment faire renaitre la solidarité d'antan ? Comment faire reculer la marche inéluctable de la fermeture? Comment attirer la lumière sur eux ? Ce qu'il leur faudrait, c'est un mort…. soupire une ouvrière désabusée.

La grande force de ce livre est de nous immerger littéralement dans la vie des habitants de ce village, qui s'articule autour d'un personnage central et majeur : les ateliers Cybelle. Une saga familiale sur 3 générations qui déploie ses ramifications autour d'une infinie palette d'émotions humaines: courage, générosité, égoïsme, mesquinerie, cupidité, amitié, trahison, honte, lâcheté, etc, etc… Bref, la vie tout simplement.

A mi parcours, l'enquête policière reprend le devant de la scène. C'est le temps des secrets qui refont surface, des combats, des mensonges, des espoirs, des désillusions … des morts. Je reconnais que mon intérêt s'est un peu émoussé dans cette partie qui est très inégale et pas toujours crédible. Mais j'étais déjà embarquée avec les habitants de ce village. Alors, j'ai continué avec plaisir ma route avec eux.

La construction est intéressante. Point de suspens en tant que tel puisque la plupart du temps, l'auteur annonce ce qui va se passer en début du chapitre, comme s'il racontait un fait divers. Pourtant, même s'il s'est effectivement inspiré de l'histoire des ouvrières des usines Lejaby, il s'agit bel et bien d'une fiction. Il utilise le temps, en jonglant entre le passé et présent, pour maintenir notre intérêt. Et, par un magistral chassé croisé de personnages, il nous révèle petit à petit les interactions entre eux, et surtout sur les conséquences de leur choix.

Dans ce récit qui navigue entre critique sociale et roman policier, nos actes, notre destin, et ce que nous en faisons, tambourinent comme un clapotis sourd. Si l'histoire s'ouvre sur une épigraphe des Rita Mistsouko : "On est responsable du feu qu'on a allumé", ce n'est pas anodin. Feu de joie, brasier ou bucher, les choix que nous faisons sont les braises incandescentes qui palpitent au coeur de ce livre et de nos vies.
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Pourquoi je l'ai choisi:

Parce que ce qu'il me faut, c'était une bonne lecture…Un de celles recommandées par mes blogs potes, un auteur que je ne connaissais pas encore mais dont j'ai hâte de découvrir ses autres écrits, maintenant…
Ce que j'ai ressenti:

Ce qu'il nous faut, c'est un roman qui nous tienne éveillé une partie de la nuit…Un de ceux qu'il est impossible à lâcher malgré l'heure avancée…Nous ne pouvons quitter à leur sort, ses femmes, petites mains aux grands coeurs qui tiennent en respect la mode, et leur village. Les laisser tomber, en quittant cette lecture est une chose qu'il m'a paru inconcevable. On est tendu, concerné, affligé de voir la crise emporter le savoir-faire français, le rêve d'un homme, la mise en valeur des femmes…C'est notre quotidien, nos avenirs, et ça fait mal au coeur, alors on lit sans interruption, parce que finalement, leurs vies, c'est un peu des nôtres….

Ce qu'il nous faut, c'est une amitié qui dure au delà des mots…Trois amis unis dans le secret et la tragédie, tantôt envieux tantôt admiratifs, mais toujours solidaires…Des relations compliquées, mais des personnages si incarnés qu'ils nous montrent une voie sinueuse et toujours en bord de gouffre, mais plein d'une énergie de vie…

Ce qu'il nous faut, c'est des larmes…qui se pointent au bord des yeux, car l'écriture de ce roman est emplie d'émotions. Il parle si bien de sentiments, de destins brisés et des problèmes de société qui nous concerne directement, qu'on est tiraillé de l'intérieur. Elles arrivent comme un cadeau, un trop plein de non-dits qui ressortent sous forme d'eau, car la douleur est trop intense…C'est en refermant ses pages, qu'on se rend compte que la vie, c'est devant.

Parce que ce qu'il est dommage, c'est qu'il faille un mort (et souvent plusieurs), pour que le monde bouge…. Ce roman noir est un diamant , où se reflètent les visons de tous ses personnages et Hervé Commère en orfèvre, et polissant chaque personnalité et drames, nous donne un petit joyau précieux de bons mots et d'intenses réflexions sur la société qui nous entoure, et les gens influents qui la contrôlent…Tout un investissement pour doser avec doigté et intelligence, cette histoire moins anodine qu'elle n'y parait…

Il est des livres comme celui ci, qui à force de petits détails et de grandes valeurs deviennent un Coup de Coeur…Ce qu'il nous faut, c'est le trouver…Pour moi, c'est fait !

Lien : https://fairystelphique.word..
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Voilà un excellent roman ! Juste avant de le commencer, j'avoue pourtant avoir hésité un instant, me demandant ce qui m'avait pris d'acheter ce livre dont on parlait peu et dont l'auteur, un presqu'inconnu, un homme qui se veut simple, n'attire pas la lumière. Reconnaître que je n'ai pas regretté ma lecture est trop faible comme expression de repentance. Je déclare que Ce qu'il nous faut, c'est un mort est un roman finement conçu, qui multiplie les genres et qui m'a sincèrement passionné.

Il y a des romans qui commencent par la fin. Là, c'est l'inverse, Hervé Commère commence par poser des jalons bien antérieurs au début de l'intrigue.

Premier jalon, dix-huit ans plus tôt, quelque part en Normandie. Trois copains d'à peine vingt ans, Vincent, Patrick et Maxime, mènent une virée nocturne qui tourne mal. Un secret qui pèsera longtemps sur leur conscience et sur leurs relations. En même temps, à des centaines de kilomètres de là, une très jeune femme vit un drame épouvantable qui la marquera à jamais.

Pour le second jalon, on remonte près d'un siècle en amont, au lendemain de la première guerre mondiale. A Vrainville, petit village de Normandie, un jeune entrepreneur visionnaire et paternaliste fonde les Ateliers Cybelle, une fabrique de sous-vêtements féminins, dont le développement deviendra un modèle de réussite financière et sociale.

Vrainville, 2016. Aux Ateliers Cybelle, on doute... Un contexte d'un réalisme douloureux auquel nos territoires finissent par être habitués et résignés. Rayonnement de la marque, qualité des articles, engagement du personnel, rien n'y fait. La mondialisation accomplit son oeuvre : produire de la lingerie à Vrainville coûte trop cher. le PDG, un homme jeune, petit-fils du fondateur, voudrait tourner la page. Un fond d'investissement américain se montre intéressé. Mais avec quel avenir pour l'usine locale ? Et comment le village pourrait-il survivre à la disparition de son poumon économique ?

Les habitants sont tous inquiets. A commencer par deux d'entre eux, le Maire et le secrétaire général du comité d'entreprise. Chacun à leur manière, ils tentent de s'opposer aux stratégies du chef d'entreprise. Trois hommes du même âge qui s'affrontent sans tapage, mais avec détermination. Autour d'eux, les femmes, qui constituent l'essentiel des effectifs, s'organisent. L'une d'elle, belle, mais dure, lutte aussi contre des démons... Son passé pourrait-il resurgir ?

Dans des débats qui, dans chaque camp, tournent en rond, quelqu'un prononce ces mots : « Ce qu'il nous faut, c'est un mort »... Une idée qui pourrait faire son chemin.

Effectivement il y a un mort. de critique sociale, le roman tourne à l'énigme policière. À qui profite le crime ? S'en mêle un policier atypique qui finira par tout démêler. le dénouement final, inattendu, est d'une cohérence subtile.

L'auteur analyse avec finesse les personnages, leur psychologie, leurs pensées, leur comportement. Il les dépeint dans des phrases courtes, simples, précises, un peu naïves ; des verbes conjugués au présent, des mots du langage parlé, dans un rythme légèrement saccadé. Comme un commentaire off qui accompagnerait des portraits captés de près, caméra à l'épaule, les réflexions intimes s'affichant en sous-titre.

Dans une sorte de bienveillance humaniste, Hervé Commère ne juge pas ses principaux personnages. Ou s'il les juge, il ne les loue ni ne les condamne. Ceux qui paraissent les meilleurs ont leur part d'ombre. Les plus retors ne le sont pas sans excuse. La plupart ont fait leur chemin en suivant les rails sur lesquels la vie les a posés. Quelques uns ont eu le courage de choisir un autre chemin. Cela les rend-il meilleurs ? Ou plus heureux ?

A quoi bon, semble se résigner l'auteur ! Qui peut quelque chose à la marche du monde ? « Nous avons vécu sur un trésor qui s'envole... C'est fini, c'est tout... C'est dommage pour nous, c'est très dommage, mais nous n'y pouvons rien », fait-il dire à l'un des protagonistes. Des propos pessimistes qui entrent en résonance avec les observations sur la décadence délivrée récemment par un philosophe dont les territoires ne sont pas si éloignés de Vrainville...

Pour ma part, la lecture de ce livre ne m'a apporté que du plaisir. Ce n'est pas ce qui fait le bonheur, mais cela y contribue.
Lien : http://cavamieuxenlecrivant...
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Je te prie de bien vouloir excuser ma familiarité, Hervé. Je voulais t'embrasser. Oui c'est la première chose que j'ai eu envie de faire une fois la dernière page tournée. T'embrasser, te remercier en te regardant dans les yeux et y voir toute l'humanité que tu as su incruster dans chaque phrase de ce magnifique bouquin.

Il faut dire qu'on est passé ensemble par une flopée d'émotions fortes tout au long de ce roman. Oui, je dis bien ensemble, c'est rare de se sentir ainsi connecté à un roman et à son auteur.

C'est beau ce que tu racontes dans ce livre, c'est fort, c'est profondément humain. Tes personnages inventés ont pris vie à travers ces pages, leur feu intérieur crépite. le notre aussi, au diapason ou au contraire en révolte, reliés que nous sommes à cette histoire et à ses personnages.

Parce que avec Ce qu'il nous faut c'est un mort, tu as ouvert en grand la porte que tu avais entrouverte avec ton précédent roman, Imagine le reste. Tu t'éloignes de l'univers des polars pour nous permettre de vivre une véritable expérience de vie. Un roman noir, un roman noir social, un roman noir humain.

Déjà, un mec qui vient nous causer d'une histoire de chiffons, ce n'est pas banal (même si ce sont des soutiens-gorges et des petites culottes). Ensuite, tu nous parles peut-être d'un mort (ou de plusieurs ?), mais ce n'est pas le coeur de ce récit (le titre est très bien trouvé, au passage).

Ami lecteur, ne t'inquiète pas pour autant, ce Hervé Commère là n'a rien perdu de son talent narratif hors norme et de sa capacité à nous surprendre. Cette histoire est incroyablement bien construite, pleine de surprises et de rebondissements. Elle prend d'ailleurs une tournure étonnante dans sa deuxième partie. Oui Hervé, tu es toujours l'écrivain que l'on connaît, mais en meilleur encore (et ce n'est pas peu dire).

Tu nous parles du monde, tu nous parles des gens, tu nous parles de sentiments avec une telle vitalité qu'on ne peut qu'être touché aux larmes par le sort de tes personnages. Tous tes personnages, même ceux qu'on a envie de détester. Oui, même eux, tu arrives à les rendre si vivants et si complexes qu'on ne peux que se sentir raccordé à leurs destins.

En fait, ton roman est un étonnant entraînement à l'empathie. On devrait le faire lire à tous ceux qui perdent cette capacité à comprendre les autres, à être à leur écoute. Oui Hervé, j'insiste, outre un éblouissant roman noir, c'est un livre rare.

Parce que je n'ai pas encore suffisamment insisté sur la qualité de ton écriture. C'est par ta plume si personnelle que ce récit nous bouleverse, nous soulève dans les airs. Elle est d'une telle expressivité qu'on ne peut qu'être emporté par tes mots.

Et c'est pour ça que je voulais t'embrasser, excuse-moi encore de tant de familiarité.

Crois-moi, ami lecteur, ce qu'il nous faut ce sont des livres de ce genre, des livres qui font battre le coeur et remuer les tripes, en se sentant connecté à son prochain.

Ce qu'il nous faut c'est un Hervé Commère, régulièrement. Pour être humain et vivant (et prendre son pied littérairement).
Lien : https://gruznamur.wordpress...
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critiques presse (2)
Elle
05 août 2021
L’auteur multiplie les fausses pistes et les vrais rebondissements. Palpitant.
Lire la critique sur le site : Elle
LeMonde
12 mai 2016
Formidable roman autour de la liberté, du hasard, des coïncidences, du courage ou non de prendre son destin en main.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (55) Voir plus Ajouter une citation
— Et les ouvrières des Ateliers Cybelle, elles vous désarment ? Cela vous désarme ce qu’elles sont en train de vivre ?
— Non. Cela m’affecte. Ces femmes sont en train de se rendre coupables d’un délit puni par la loi, elles se comportent comme des brigands.
— La loi, en revanche, autorise le patron des Ateliers Cybelle à supprimer leur prime, à leur faire payer leur logement, à les pressurer de toutes parts avant de vendre à un fonds d’investissement qui, dans deux ans tout au plus, déménagera l’usine en Chine. Ça, par contre, ça ne vous affecte pas.
— Je défends la liberté d’entreprendre, c’est là que se tient la force de notre pays. Des discours comme le vôtre sont des muselières, des bâtons dans les roues de ceux qui prennent des risques et investissent.
— Mais pas du tout !
 
Bref.
Un débat comme nous en connaissons tous, qui se termine sans qu’on ait avancé ni appris quoi que ce soit. Des débats comme celui-ci, toutes les chaînes en proposent depuis cinq petits jours, brisant le rythme des programmes estivaux dédiés aux marchands de glaces, aux touristes étrangers et aux villas de stars. Depuis cinq petits jours, un feuilleton se déroule en direct dans un village de Normandie, dont on ignorait jusqu’alors l’existence. Vrainville a fait irruption dans le paysage audiovisuel et tient en haleine la France entière. On allume la télé en jubilant d’avance devant l’audace de ces femmes, leur ruse et leur aplomb.
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Je ne peux rien à la marche du monde. Personne n'y peut rien. Nous avons vécu sur un trésor qui s'envole, l'Europe a vécu dans l'opulence au détriment du reste du monde, et c'est fini, c'est tout. Le reste du monde prend sa revanche. C'est dommage pour nous, c'est très dommage, mais nous n'y pouvons rien.
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Elle n'a pas connaissance des chiffres exacts, ne se le formule pas de façon précise, mais elle sait au fond d'elle que sa génération vivra moins bien que la précédente et que c'est une première. La vérité est que la répartition des richesses en France a connu ses belles années durant les Trente Glorieuses. Depuis, l'écart entre les riches et les pauvres se creuse chaque année davantage. Aujourd'hui, à la surprise de tous (ou presque), le pays a retrouvé un niveau de répartition équivalent à celui qu'il avait en 1900.
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— Vous croyez que je n’ai que ça à faire, envoyer des lettres anonymes à la police, des messages subliminaux ? Vous avez vu l’oiseau qui a frôlé votre fenêtre il y a trois jours ? C’était moi ! Six mois de dressage ! Vous avez vu le looping qu’il a fait ? C’était pour vous dire que j’avais changé d’avis !

Il rigole tout seul à sa blague et enchaîne :
— J’étais tapi dans les fourrés juste là, des fougères dans les cheveux pour me dissimuler dans la végétation, les jumelles autour du cou.
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Pour tout dire, il est assez surpris, presque déçu. Vrainville, Cybelle, les Ateliers, l’esprit de corps et la légende, tout cela s’annonçait délicat. Tout cela se révèle au final en tout point conforme à ce qu’il voit partout où il œuvre. Les gens ne sont pas différents ici, quoi qu’ils en aient eux-mêmes toujours pensé. Ils sont aussi seuls et peureux qu’on l’est partout, tremblant pour leurs vies minuscules. Certains ont renvoyé dès le lendemain les courriers concernant les loyers en acceptant les conditions.
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