Pour l'antimoderne, on est toujours coupable et le mal est partout. (p.104).
Les antimodernes entretiennent une vision organiciste et hiérarchique de la société afin de contenir l'homme naturel. Pour eux, la société, où la solidarité et la communauté sont exaltées au détriment de l'égalité et de la liberté, passe avant l'individu. (pp.68-69).
Tout antimoderne restera un émigré de l'intérieur ou un cosmopolite réticent à s'identifier au sentiment national. (p.22).
Esprit, vivacité, ingéniosité, imprévu, impertinence, paradoxe: voilà une excellente description de l'ironie, typique de l'antimoderne. (p.147).
La généalogie antimoderne dénonce dans la loi du progrès une démoralisation de l'histoire et un encouragement à l'inertie, mais sceptique - ou réaliste - quant à la possibilité d'une restauration, elle manque d'un mythe puissant à opposer au culte moderne du progrès. (pp.134-135).
Le romantisme, d'abord de droite, ensuite de gauche, fut toujours antibourgeois, d'abord par aristocratisme, ensuite par "libertarisme". Et foncièrement antibourgeois, il fut toujours antimoderne [...] Un antimoderne combat le monde à front renversé. (pp.128-129).
"Il faut être de son temps": aucune déclaration ne résumerait mieux le dilemme de l'antimoderne, regardant vers le passé et agréant le présent, divisé contre lui-même. (p.81).
Biffer l'histoire et conserver la doctrine : voilà un parfait résumé du procès séculaire fait aux modernes, réprouvant leur aveuglement volontaire sur les faits. (p.54).
L'antimoderne porte la croix de la démocratie. (p.37).
Les antimodernes ne sont pas n'importe quels adversaires du moderne, mais bien des penseurs du moderne, ses théoriciens. p.24).