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EAN : 9782382843444
Editions des Equateurs (18/05/2022)
3.83/5   64 notes
Résumé :
Pourquoi Colette ? Un grand écrivain, c'est aussi un écrivain qui crée des mythes, qui renouvelle notre mythologie. " Créer un poncif, c'est le génie ", disait Baudelaire. Colette a créé quatre mythes : Claudine ; Sido, Gigi, et Colette, elle-même, grand écrivain national, monstre sacré. Admirée par Simone de Beauvoir, pionnière de la transgression et de la provocation, elle fait souffler dans ses romans ce vent de liberté qui nous manque tant aujourd'hui.
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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Une biographie originale, non pas chronologique mais thématique, des sujets choisis avec sagacité, ceux qui caractérisent , qui dépeignent avec finesse et intelligence Sidonie Gabrielle Colette ( 1873- 1954). Colette, tour à tour, adolescente sauvageonne curieuse de la vie, jeune-femme , vive, qui aspire à plus d'indépendance – elle en donnera une illustration en sacrifiant sa luxuriante et encombrante chevelure - , femme moderne, avant-gardiste, volontaire, atypique, qui affronte les sollicitations de la vie, le brouhaha et les turbulences du monde, confrontée aux péripéties de l'existence. Colette, écrivaine reconnue, Colette âgée dans son intimité et sa vivante solitude. Colette présente dans de multiples lieux : Saint-Sauveur en Puisaye qui la vit naître, Chatillon-sur-Loing, Paris (1er, 6ème, 8ème, 16 et 17ème…), sur le front à Verdun, en baie de Somme, à Saint-Malo, dans le Jura et le Doubs, à Brive, Belle Ile, Saint- Tropez… Colette fidèle et infidèle, dominée et dominante, Colette, la fille de Sido, le principal personnage de sa vie, la soeur, la femme, l'amante, la mère…
Une lecture intéressante pour les beaux jours de l'été.
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J'ai passé un agréable moment estival en compagnie de Colette. L'auteur nous offre une biographie assez différente de celles que j'ai pu lire auparavant, plus courte , plutôt juste, ni dithyrambique ni dépréciatrice, et procédant par thèmes, comme " Maternité", " Music-Hall", " Les chéris".

Les citations fréquentes sont judicieusement choisies pour illustrer chacun des aspects de la vie de Colette. On ne sait pas toujours, par exemple, qu'elle s'intéressait beaucoup au cinéma, alors à ses débuts, et qu'elle était une excellente journaliste. Même si le mémoire que j'ai présenté ( il y a longtemps!) pour une de ses oeuvres m'a évidemment permis de creuser beaucoup dans sa vie et son oeuvre, j'ai encore fait ici des découvertes. Comme le fait qu'elle se débrouillait très bien au piano, venant d'une famille musicienne. J'apprends aussi que son père, le" Capitaine", avait espéré pouvoir écrire, collectionnant les stylos et le papier...resté blanc, hélas.

Antoine Compagnon n'hésite pas, à certains moments, à révéler quelques comportements peu louables de Colette: son ingratitude envers les êtres qui l'ont aimée comme Missy, sa rancune tenace et même sa haine dédiėes à ses deux premiers maris, sa brutalité verbale, parfois.

Mais il met aussi en avant ce qui la rend unique: sa curiosité insatiable, son adaptabilité, la complexité de son caractère, son regard sensuel sur le monde et la justesse de ses mots.

Dans " le fanal bleu", son dernier livre, elle avoue:" J'ai cru autrefois qu'il en était de la tâche écrite comme des autres besognes; déposé l'outil, on s'écrie avec joie:" Fini!" et on tape dans ses mains, d'où pleuvent les grains d'un sable qu'on a cru précieux... C'est alors que dans les figures qu'écrivent les grains de sable on lit les mots:" A suivre".... Quel bel élan de vie encore pour une femme très âgée, clouée dans son fauteuil!

Un livre intéressant , à l'approche originale. A découvrir!
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Dixième livre de cette jolie collection « Un été avec… ».
Cette année voit l'édition d' « Un été avec Colette » par Antoine Compagnon de l'Académie française.

Ce livre fait suite à une série d'émissions sur France Inter l'été 2021.

Colette, un nom au pinacle de la littérature française, une femme multiple, riche, à l'oeil juste parfois acerbe nous est présentée avec élégance à travers de multiples chapitres permettant d'accéder au foisonnement de l'écrivain qu'elle fut sans le vouloir.

Multiplicité de l'écriture : romancière, nouvelliste, reporter, chroniqueuse, critique dramatique, etc…, ce livre nous raconte non seulement son activité insatiable et l'amour de la langue française qu'elle défend mais propose aussi quelques éléments biographiques qui permettent de la situer en tant que femme, amoureuse, mère.

L'importance de l'enfance et de la relation avec Sido, sa mère, la fratrie, les carrières au music-hall, l'écrivain qui pratiqua un « second » métier parfois décrié, la conférencière, les logis… tout est parcouru et raconte une vie hors du commun.

Des amours multiples dont celui avec Missy et la pantomime au Moulin-Rouge : « Rêve d'Égypte » où le baiser échangé sur scène entre les deux femmes provoqua un scandale retentissant.

Les règlements de compte avec Willy, le premier amour bafoué, avec Henry de Jouvenel, le second, l'amour interdit avec le fils de ce dernier, une femme qui s'assume sans tomber dans un féminisme qu'elle décrie.

Les sens en éveil, la gourmandise de tout ce qui se goûte, se sent, se touche, flore et pomone, animaux, nourritures terrestres, un tout qui se vit intensément.

Puis la légende, la « bonne dame du Palais-Royal », le papier bleu, la chatte dernière et l'écriture qui ne la quittera jamais.

Ce petit livre parcourt Colette pour donner l'envie de la lire, de se laisser submerger par l'univers de ses premières années à Saint-Sauveur en Puisaye, de folâtrer avec « Claudine », de suivre ses « Contes des Mille et un Matins », de palpiter douloureusement avec « Chéri », de rêver « Le Blé en Herbe », de caresser « La Chatte », de rencontrer « Sido », de s'inviter dans « La Maison de Claudine », de réfléchir avec « La Naissance du jour », auto-fiction… et tant et tant qu'on ne peut tout citer.

On ne peut que convier à la lecture de cette oeuvre magistrale que nous fait redécouvrir Antoine Compagnon.
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Une courte et passionnante biographie de l'immense écrivaine de la même génération que Claudel, Gide, Proust Valéry et Péguy, tous nés entre 1868 et 1873 : Colette, illustrée par des morceaux bien choisis de ses écrits.

Elle fut la plus insolente, la plus transgressive, et la plus populaire de cette époque riche en écrivains. Sa vie extraordinaire de journaliste, d'auteure, d'artiste de music-hall, de danseuse nue, mais aussi de rédactrice publicitaire, de créatrice de produits de beauté fut à elle seule digne d'un roman.

Quel destin !

Mariée jeune à Willy, elle débarque à Paris à vingt ans en 1893, nantie de son extraordinaire chevelure dont les tresses lui descendent jusqu'aux pieds et qu'elle ne coupera qu'en 1902, se libérant de l'emprise de sa mère Sido. Son mari l'exploite et signe de son nom la série des Claudine.

Ses liaisons saphiques commencent avec Jenny Urquhart en 1901. Elle aura une longue liaison avec Missy, fille du duc de Morny, à partir de 1905 alors qu'elle se sépare de son mari qui la trompe, et auquel elle ne pardonnera jamais d'avoir vendu les droits de Claudine. Mais elle est indépendante, pas féministe : elle se fait des amies des maîtresses de ses maris successifs.

Elle tombe amoureuse d'Henry de Jouvenel, grand et bel homme, animal politique qui dirige « le Matin », fait et défait les ministères. Lui aussi est volage. A 40 ans, elle aura de lui une fille, avec laquelle les relations demeureront tendues. Colette aura aussi une liaison avec le fils de son mari, Bertrand, bien plus jeune qu'elle.

Il suffit de lire ses romans pour la comprendre : La vagabonde, Mitsou, Chéri, La fin de Chéri, le blé en herbe … Colette est aussi une grande journaliste, critique dramatique, directeur littéraire, directeur de Marie-Claire … en 50 ans, elle publie plus de 1000 articles dans le Matin, Le Figaro, Le Journal, Vogue, Paris-Soir. Elle s'intéresse au cinéma, se lie avec Musidora, l'actrice fétiche de Louis Feuillade.

Elle ne regarde pas trop l'étiquette des journaux dans lesquels elle publie, notamment pendant l'Occupation car elle a besoin d'argent.

Cultivant son rude accent bourguignon, elle est proche de la nature et des animaux, en particulier des chats, elle écrit sans cesse, souvent dans la douleur, surtout pour les dernières pages.

Couverte d'honneurs dans la fin de sa vie, elle ne quitte plus son appartement du Palais Royal, recevant la Presse : je me souviens de cette très vieille dame gourmande - disparue en 1954 - autrefois grande amoureuse, mariée trois fois, entourée des jeunes écrivains de son temps, que j'ai vue à la télévision dans les années cinquante.

Un livre plein de détails savoureux, écrit avec fluidité et respect … et qui incite à lire – ou relire – les romans très autobiographiques de cette extraordinaire auteur toujours aussi actuelle.
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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On fête en 2023 le 150è anniversaire de la naissance de Gabrielle-Sidonie Colette, née à Saint-Sauveur en Puisaye le 24 janvier 1873. le 3 août 2024, on commémorera les 70 ans de sa mort.

Antoine Compagnon commence par l'écriture des Claudine, dans l'ombre de Willy : malgré la signature volée par son premier mari, il s'agit là d'un formidable atelier d'écriture pour celle qui ne cessera d'écrire articles, romans, essais autobiographiques, et qui pourtant, considérait l'écriture comme un ouvrage difficile, incessamment corrigé, raturé, retravaillé. Colette a créé des personnages inoubliables, de Claudine à Gigien passant par Toby-Chien et Kiki-la-Doucette, sans oublier Chéri. Son amour des mots et de leur « exposition » l'a conduite au music-hall, au théâtre, à une magique co-écriture avec Maurice Ravel, et bien sûr dans d'innombrables collaborations plus ou moins réussies dans divers organes de presse.

Femme-scandale, femme amoureuse, Colette est aussi fille, dans une relation compliquée avec Sido ; elle ne deviendra mère que sur le tard, après la mort de sa propre mère. Pas tout à fait féministe mais surtout femme libre, elle gardera toute sa vie son accent provincial, tout en étant une merveilleuse défenseuse – puriste – de la langue française. Elle a parcouru la France, dans ses tournées théâtrales et dans ses diverses villégiatures. Elle en a agacé plus d'un mais a été admirée de Proust, de Gide, entre autres, et a fini gloire nationale dans son appartement du Palais-Royal. Merci à Antoine Compagnon de nous, de m'avoir fait découvrir ce portrait divers, généreux, si humain de cette grande dame de la littérature française. J'ai bien l'intention de lire l'un ou l'autre titre dans les mois à venir.

Cet été, la Villa des Roches-Brunes, propriété de la ville de Dinard, proposait une exposition de portraits d'Irving Penn. Je me suis longtemps attardée devant un portrait de Colette, dont j'avais l'impression que le sourire m'était adressé personnellement, avec bonté et humour. Et je suis ravie du dernier chapitre de ce livre, qui me donne un petit point commun avec Madame Colette : le bleu est notre couleur préférée.
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critiques presse (2)
LaLibreBelgique
29 juillet 2022
Dans la collection "Un été avec…", Antoine Compagnon fait revivre Colette, l’écrivaine louée et la femme libre.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
NonFiction
28 juin 2022
Ce petit livre paraît à point nommé, au seuil de l’été et en pleine urgence écologique, pour nous rappeler la saveur et la valeur irremplaçables du monde, des plantes, des animaux, de la mer, du soleil, magnifiés par Colette, « notre grande charmeuse de mots », comme l’appelait Fernand Vandérem en 1932.
Lire la critique sur le site : NonFiction
Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Elle (Colette) appartient à l'immense génération des classiques modernes de la littérature française : Claudel, Gide, Proust, Valéry, Péguy et Colette sont nés tous les six en cinq ans, entre 1868 et 1873, et ils accapareront la première moitié du XXème siècle. Mais Colette, la seule femme dans ce bouquet, fut à la fois la plus insolente et la plus populaire.
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Dans les années 1950, on apprenait le français dans Victor Hugo et Colette. Nos dictées, "Où sont les enfants ?" ou "Le curé sur le mur", étaient extraites de "La Maison de Claudine". Mais aujourd'hui ? Sait-on encore écrire "presbytère", beau mot dont la petite Gabri - le prénom de Colette était Gabrielle - ignorait le sens et pensait qu'il désignait un "petit escargot rayé jaune et noir" ?
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Colette choisit la littérature contre la maternité : « Mon brin de virilité me sauva du danger qui expose l’écrivain, promu parent heureux et tendre, à tourner auteur médiocre », à bêtifier sur « le culte des enfants, des plantes, des élevages sous leurs formes diverses ». Ce qui la sauva, ce fut « sa grossesse d’homme » : « Un vieux garçon de quarante ans, sous la femme encore jeune que j’étais, veilla au salut » de l’écrivain (IV, 876). Mais ses relations avec sa fille ne cessèrent jamais d’être difficiles.
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Par la suite, elle passa sa vie à se défendre: elle n'était pas un écrivain, elle n'aimait pas la littérature; si elle écrivait, c'était pour gagner sa vie, pour s'assurer des revenus. C'est pourquoi elle aima tant le journalisme.
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Un grand écrivain, c'est un écrivain après qui la langue n'est plus tout à fait la même.
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Vidéo de Antoine Compagnon
Cycle de conférences autour du thème de l'exposition « À bras-le-corps ! Savants et instruments au Collège de France au XIXe siècle ». Conférence du 30 avril 2024 : Aperçu des chaires scientifiques au Collège de France durant le XIXe siècle
Intervenant : Antoine Compagnon, Professeur du Collège de France
Les chaires scientifiques du Collège de France étaient au nombre de huit sur dix-neuf en 1789, à la veille de la Révolution. Elles furent maintenues jusqu'en 1794, puis sous le Directoire, le Consulat, l'Empire et la Restauration, lorsqu'elles devinrent vacantes. Sous les régimes successifs, leur nombre augmenta lentement, pour passer à treize sur quarante-deux en 1900. L'évolution des matières enseignées, la démographie des professeurs, les vicissitudes politiques des recrutements méritent d'être examinées. Durant un siècle agité de l'histoire de France, le Collège de France, qui s'était réformé avant la fin de l'Ancien Régime, ne démérita point.
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