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Il faut pouvoir creuser sa foi au-delà du possible, se dévouer à une tache obscure dans la solitude et le silence...[...] La question n'est pas de savoir ce qui nous appartient, mais à quoi et à qui nous appartenons, nous. Quelles puissances des ténèbres nous considèrent comme siennes ?
p92

Adaptation du roman de Joseph Conrad, que j'avais retenu grâce à Babelio. Je suis un peu déçu, je m'attendais plus à un roman d'aventure, plus de légèretés, histoire de baroudeurs alors que nous avons à faire plus à une réflexion philosophique. Non, je ne retiendrai pas l'original, mais je félicite Miquel et Godart qui ont eu le mérite de savoir synthétiser cette oeuvre en une centaine de pages ...
L'inconcevable mystère d'une âme qui ne connaissait ni crainte ni contrainte ni foi et qui pourtant luttait contre elle-même, destin d'un homme qui reste sur terre pour rêver un cauchemar au pays des cannibales, aux moeurs effroyables, mais pourtant on mange également le Christ dans notre monde colonial dit occidental !
Vérités que nous avons oubliées, voyage au bout des ténèbres, desti-nez épaté, mais toi aussi , au coeur ....t'es nègre.
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Vous voulez découvrir ou re-découvrir sous un autre jour les plus grands classiques littéraires des XIXe et XXe siècles ? Alors vous allez adorer la collection Noctambule qui se propose depuis plusieurs années d'adapter certaines de ces oeuvres majeures en bande dessinée. Après le « Moby Dick » de Melville ou encore « Le loup des mers » de Jack London, c'est au tour de Joseph Conrad et de son « Au coeur des ténèbres » de faire l'objet d'une adaptation en image qui, en ce qui me concerne, ne m'a pas autant enthousiasmé que les précédents ouvrages de la même collection que j'ai pu découvrir jusqu'à présent. de même que le roman d'origine, la bande dessinée met en scène le jeune Charles Marlow, officier de marine marchande membre d'une expédition chargée de remonter le cours d'un fleuve africain afin de retrouver un certain Kurtz, directeur d'un comptoir au coeur de la jungle et responsable de la majorité de l'exploitation de l'ivoire dans la région. Au fil du fleuve, le narrateur s'éloigne de la civilisation et se retrouve confronté aux moeurs primitifs des indigènes et surtout à la personnalité très particulière du fameux Kurtz qui va avoir sur lui une lourde influence.

Le premier reproche que j'aurais à formuler concerne les graphismes de Loïc Godart auxquels je n'ai pas du tout été sensible. Les couleurs sont trop pâles et uniformes, les traits des personnages peu expressifs et surtout les paysages guère évocateurs. On peine donc à s'immerger dans le récit et à éprouver une quelconque empathie pour les personnages. de même, si le scénario de Stéphane Miquel respecte sans doute parfaitement la trame d'origine, les lecteurs qui, comme moi, n'auraient pas lu l'oeuvre de Conrad avant de découvrir la bande dessinée pourront éprouver quelques difficultés à se sentir concernés par l'aventure de ce Charles Marlow. Certaines transitions sont également parfois un peu brusques, voire incongrues. L'ouvrage a toutefois le mérite de nous dévoiler les dessous de la colonisation en Afrique et toutes les horreurs qui en découlent, à commencer par l'esclavage des populations locales et le pillage des ressources naturelles du pays. Comme Stéphane Miquel le fait remarquer dans ses notes à la fin de l'ouvrage, Conrad reste toutefois un « homme de son temps » et certaines de ses réflexions concernant l'impérialisme, les Africains ou encore les femmes qu'il faudrait laisser à leur « monde ingénu » peuvent interpeller le lecteur, en dépit de la profondeur de la réflexion proposée.

Si, au vue des divers avis que j'ai pu lire, cette adaptation d' « Au coeur des ténèbres » est bien parvenue à capturer l'essence du roman de Conrad, elle reste malgré tout assez difficile d'accès pour les lecteurs qui n'auraient pas déjà fait l'expérience du récit d'origine. Dommage...
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Ce que je crains souvent avec les adaptations de romans classiques, c'est que les illustrations ne soient là que pour rendre accessibles ces classiques pour quelques lecteurs pas très courageux. Certes, ça a au moins le mérite de populariser certaines oeuvres qui trouvent ainsi un plus large public. Mais il est une catégorie d'adaptations qui vont plus loin, qui offrent une nouvelle dimension et qui transcendent l'émotion de l'original par l'image (Le rapport de Broddeck de Philippe Claudel revisité par Manu Larcenet en est un superbe exemple). Mais là, je dois dire que j'ai été très déçu, je n'ai pas du tout accroché au dessin, je lai trouvé un peu confus, en partie à cause des choix chromatiques, avec ces lavis brun-rouge trop saturé et trop uniformes, qui ne rendent pas l'ambiance géographique, la chaleur, la savane, qui s'enfoncent dans une sorte de boue uniforme, il n'y a pas de variation d'atmosphère, c'est relativement plat, et au final, la lecture m'a paru plutôt fastidieuse, le texte et les dialogues sont respectueux de l'oeuvre de Joseph Conrad, mais autant lire le roman, car le seul aspect vraiment attirant de cette BD n'est redevable qu'à l'original.
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On parle ici d'un livre – une longue nouvelle en réalité – du bout du monde, à la fois géographique et mental – extérieur et intérieur – où les limites ne sont même plus franchies mais pulvérisées.
L'histoire se déroule à une époque – la fin du XIXe siècle – peuplée de terres sauvages qui ne sont pas encore assujetties au tourisme de masse et imposent leur toute-puissance intacte aux voyageurs occidentaux.
Mais ce voyage n'est pas celui de l'Orient, qu'écrivains et peintres accompliront tout au long de ce siècle : ici, on pénètre dans une Afrique hostile qui se soucie peu de l'homme moderne. Voyage que l'auteur a accompli quelques années plus tôt au Congo et dont il se servira pour ce récit hors norme.
Un personnage, Charles Marlow, doit rallier, pour sa compagnie, un comptoir en pleine jungle, dirigé par un certain Kurtz et dont on est sans nouvelle.
Ce qu'il va découvrir, après la remontée oppressante d'un fleuve africain, c'est un homme civilisé rendu à sa nature primitive par un environnement tout aussi primitif. Marlow va ainsi entrer dans le coeur des ténèbres, incarné par un Kurtz en proie à la folie meurtrière qui s'adonne, avec ses fidèles, à des rites sanguinaires. Kurtz, après avoir tenté de résister, a définitivement cédé face aux instincts de l'humanité des premiers âges qui sommeillaient en lui.
Ce livre est un cauchemar moite et étouffant qui, malgré tout, nous attire.
Plus tard, Céline s'inspirera de ce livre pour l'épisode africain du Voyage au bout de la nuit, et Francis Coppola transposera l'intrigue en pleine guerre du Vietnam dans son film Apocalypse Now.
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E n ce début du XIXe siècle, nombre de terres encore vierges enflamment les imaginations. Mais derrière un doigt négligemment pointé sur une carte peut se dissimuler une vérité qui n'a rien d'onirique. Pour être revenu du coeur des ténèbres, Charles Marlow le sait mieux que quiconque…

Conservant la structure originelle du roman, le scénario passe rapidement des bords de la Tamise au continent noir après un court passage, digne de Lewis Carroll, par la Société. Mêlant voix off et dialogues au risque de perturber la compréhension du propos, ce qui pourrait apparaître comme une expédition en ses contrées méconnues se révèle être une odyssée dans les tréfonds de l'âme humaine. Alors qu'il pénètre au plus profond du pays, Marlow voit ses références avalées par la végétation qui l'entoure. Sa sociabilité se fond aux frondaisons de la canopée, ses convictions se désagrègent sur les berges boueuses du fleuve et ses certitudes s'évaporent dans la moiteur ambiante. Plus il avance au sein de la forêt primaire, plus il remonte le fil du temps avec nul horizon à regarder.

Au coeur des ténèbres est un ouvrage complexe et pluriel. Récit d'aventures, il comporte cependant une large part autobiographique, voire introspective, et évoque sans détour l'exploitation outrancière du Congo. Mais au-delà de cet aspect critique, l'oeuvre se fait analytique et interroge sur le rapport à la réalité. Qu'est-ce qui est vrai, qui semble l'être ou qui ne l'est pas ? Comment la perte des repères usuels fait-elle sombrer dans la folie des démons premiers et succomber à la barbarie ? Nul n'est à l'abri de cette démence pas même Kurtz, personnage fascinant d'ambigüité, démiurge tribal et idole déchue de l'impérialisme occidental.

Le one-shot de Stéphane Miquel et de Loïc Godart se veut la libre adaptation de la nouvelle éponyme. S'il reste fidèle à l'écrit original, tant dans l'esprit que sur la forme, qu'apporte-t-il de plus ? La réponse est à chercher… et à trouver au travers du parti-pris des découpages ou des séquences, des angles de vue, du choix des mots, de la confrontation de la grisaille septentrionale et de l'ocre des glaises d'Afrique, ou bien dans un trait qui déforme les physionomies pour les mettre à l'unisson des âmes. Cette interprétation donne alors – toute proportion gardée – une nouvelle dimension aux écrits du romancier anglais comme le fit l'emblématique Apocalypse Now de Francis Ford Coppola !

Les grandes oeuvres sont souvent redoutables à adapter ou à interpréter, et peuvent se révéler un piège inextricable. Stéphane Miquel et Loïc Godart ont visiblement su les éviter et offrent un album réaliste, dénué de tout romantisme, que Joseph Conrad aurait certainement apprécié !
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Adapté du roman le coeur des ténèbres de Joseph Conrad, voilà une bande dessinée qui m'a immédiatement attiré.

J'en ressors, mitigé.

Certes, le scénario m'a semblé fidèle à mon souvenir, cette lente remontée vers l'halluciné Kurtz sur un fleuve poisseux m'a rappelé cette lecture collante, moite et étouffante. Mais pourquoi ce choix de couleurs sépia au milieu de cet enfer vert ? Un album qui me semble effectuer une sorte de grand écart entre le roman original auquel il tente d'être fidèle tout en semblant fort inspiré par les ambiances d'Apocalypse Now avec une sorte de naïveté dans le trait bien déroutante.

L'adaptation en demi-teinte (sépia) d'une oeuvre originale fondamentale sur le colonialisme ! Et en passant, jetez un oeil sur Exterminez toutes ces brutes !
Lien : https://www.noid.ch/au-coeur..
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Ce n'est pas très sympa pour le Congo de dire que l'on se plonge au coeur des ténèbres. Pour moins que cela, Tintin au Congo fait l'objet d'un boycott. Trêve de plaisanterie pour dire que le titre n'est pas vraiment adapté. Je veux bien croire que l'enfer de la jungle n'est guère paradisiaque mais tout de même !

Pour le reste, je me suis littéralement ennuyé à cette lecture la faute à un bavardage incessant qui n'arrive pas à nous captiver. Cela reste très philosophique, mi-poétique et pseudo-intellectuel dans le genre littéraire.

Bref, une expédition qui aurait dû être passionnante se révèle être fort décevante. Je ne vais pas faire semblant au niveau de ma notation. Cela traduit mon ressenti et il n'est franchement pas bon pour les raisons évoquées. Inutile alors de tourner autour du pot. Bref, passez votre chemin à moins d'être attiré par le côté sombre de la jungle.
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Ce roman graphique est librement adapté ( dixit l'éditeur) du chef-d'oeuvre de Joseph Conrad ( si tant est que l'on puisse avoir une définition objective de ce que peut-être un chef-d'oeuvre)…..

J'ai toujours redouté de lire ce soi-disant chef d'oeuvre ; je me méfie d'une part de ce qu'on l'on qualifie (souvent avec un certain snobisme) de chef d'oeuvre, et d'autres part des classiques.

J'ai préféré m'aventurer avec prudence avec l'ouvrage par le biais de la BD. Si le graphisme ne souffre d'aucune remarque, même si la palette de couleurs choisies donne un aspect très lugubre, voir terrifiant au contenu.

C'est sans aucun doute l'histoire qui m'a laissée complétement sur les rives du fleuve sans que je me sente vraiment embarquée au coeur de la jungle, ni en phase avec des personnages dont j'ai eu le plus grand mal à cerner leur rôle dans cette histoire.
Bref, il semblerait que je n'ai pas réellement compris de quoi il s'agissait.
Est-vraiment grave ?

Je n'avais pas envie de lire l'oeuvre originale, je n'en ai pas plus envie maintenant. Je dirais même que la BD m'a sans doute, et pour de longues années, passé l'envie de me forcer à lire l'original… ce chef d'oeuvre, parait-il !!!


Lien : http://leblogdemimipinson.bl..
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Une écriture dense et serrée comme une forêt vierge, et pourtant, ça respire, ça grouille, ça vit.
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Marlow, le narrateur, raconte comment il a remonté le fleuve Congo, d'abord missionné par une étrange compagnie pour ramener de l'ivoire et peut-être avec un prétexte civilisateur, mais bientôt mû par la seule curiosité de rencontrer Kurtz, personnage qui bénéficie d'une grande réputation et d'une aura particulière.
L'Afrique, un continent où toutes les actions humaines semblent n'avoir aucun sens. Les européens bombardent la forêt, dynamite les falaises pour… rien. Actions vaines, ils ne construisent rien, ne détruisent même pas et se battent contre quelque chose qui ne peut pas mourir. Ou alors ils s'occupent, comme pour trouver dans cette occupation quelque chose qui n'y est pas. Il faudrait imaginer ces colons comme des Danaïdes modernes, ni heureux, ni malheureux, mais se vidant comme un seau d'eau percé destiné à éteindre un incendie qu'on ne peut arrêter.
Roman d'un voyage physique et psychologique, sur les abjections de la colonisation, fable métaphysique, allégorie sombre, désespérée, loin du mensonge et de la civilisation, « Au coeur des ténèbres » est une lente et pesante progression dans l'inconnu, une immersion dans la sauvagerie primordiale, dans l'Horreur.
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